OME, l’Arlésienne

C’est une petite brève comme je les déteste ; elle nous montre l’insuffisance humaine. A New York, Sarkozy a prôné la création d’une organisation mondiale de l’environnement (LeMonde du 19-20 juillet). Dans trente ans, il n’y aura toujours pas d’OME. En septembre 2002 à Johannesburg, Chirac avait déjà appelé à la transformation du PNUE en organisation mondiale de l’environnement. En mars 2004, l’Allemagne soutient l’initiative française en déclarant qu’une OME a besoin du même statut que la FAO et que l’OIT. En septembre 2004, discours de M.Barnier aux ambassadeurs : « Nous avons besoin d’une véritable organisation des Nations unies pour l’environnement. Je rencontrerai à ce sujet à New York prochainement une trentaine de mes collègues les plus engagés ou les plus motivés ». Aucun résultat.

L’OME est comme l’Arlésienne, on l’attend toujours, mais on ne la voit jamais. L’OMC (organisation mondiale du commerce) a mis des dizaines d’année avant de devenir cette égérie du libre-échange que l’on connaît aujourd’hui. Il faudra encore bien des catastrophes écologiques pour que l’OME existe et soit plus forte que l’OMC. Il faudra alors que les humains remettent les choses à leur juste place, il nous faut méditer cette analyse d’Yves Cochet (in Antimanuel d’écologie) :

La dernière trouvaille de la théorie économique est sa mutation publicitaire en « développement durable », souvent représenté par trois cercles séparés – figurant l’économique, le social et l’environnemental (mais assez proches pour qu’ils aient des intersections communes censées indiquer les relations entre ces trois domaines). Lorsqu’un arbitrage doit avoir lieu entre ces trois conceptions pour prendre une décision, c’est l’économique qui l’emporte aux dépends des deux autres. Cette représentation est une contre-vérité dans la mesure où elle suggère une autonomie de l’économique par rapport au social et à l’environnement. Elle n’est qu’une des nombreuses modalités de la propagande du productivisme pour perpétuer l’illusion du cycle production-consommation. Une plus juste représentation des domaines économique, social et environnemental eût été celle de trois cercles concentriques : le petit cercle économique au milieu, inclus dans le moyen cercle du social, lui-même contenu dans le grand cercle de l’environnement naturel.

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