Il est étrange de constater qu’en regard du problème global que pose la croissance incontrôlée de la population mondiale, il n’existe aucun consensus sur ce que pourrait être une valeur acceptable de cette population. Ce que sait faire un éleveur pour des vaches et des prairies, la pensée humaine ne veut pas le faire pour son support corporel !!
Quelle est donc la quantité maximum d’humains que pourrait porter notre planète. Depuis 1679, on a inventorié 65 tentatives de chiffrage qui vont de 1 à 1000 milliards. Mais un maximum dépend de l’empreinte écologique de chaque individu plutôt que du nombre absolu de bipèdes. La Terre actuelle pourrait abriter 14 milliards de personnes si elles vivaient comme les Hindous, 7 milliards à la manière chinoise, mais seulement 1,2 milliards si on gaspillait à la manière de ces enfoirés d’Américains. Tout compris, l’empreinte écologique moyenne actuelle d’un humain ordinaire est telle que la planète pourrait en accueillir 5 milliards alors que nous sommes déjà 6,6 milliards. D’où les inégalités : alors que le cinquième le plus riche de l’humanité consomme 86 % des richesses, le cinquième le plus pauvre est obligé de se débrouiller avec 1,3 % des richesses. Mais comme les gens ne vivent pas statistiquement, cela voudrait dire que les riches consommateurs doivent subir une forte cure d’amaigrissement et que les pauvres du tiers-monde ne doivent pas être trop gourmands.
Quel est en définitive le minimum incompressible de population pour une espèce déterminée ? Le rhinocéros noir d’Afrique comptait un million d’individus au début du XXe siècle, 10 000 en 1950 et 2600 seulement en 2001. A ce rythme, la population humaine passerait en un siècle de 6 milliards de personnes à moins de 16 millions. Une telle évolution serait-t-elle catastrophique ? Les chercheurs ont défini le concept de « population minimum viable » et estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme : la baleine franche serait donc condamnée alors que les humains ont une marge de manœuvre immense. Le débat essentiel n’est pas de savoir si la Terre peut nourrir 6 ou 60 milliards d’humains, le problème est que cette espèce se répand au détriment de presque toutes les autres espèces.
Sachant que l’optimum n’est ni un maximum, ni un minimum, la Biosphère souhaiterait que les humains adoptent le schéma idéal d’un seul enfant par famille.
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