La population de loups en France est estimée à 250 individus, la population humaine en métropole à 63,5 millions. En conséquence la cohabitation du loup avec les Français est en train d’atteindre son point de rupture. Entre la survie d’une espèce animale menacée, et celle d’une espèce prédatrice qui couvre toute la France, il s’agit de choisir. Le loup nous place devant l’impossible coexistence de l’animal et de l’homme quand les mêmes territoires sont en jeu. Les loups, dont la survie ne tient qu’à un fil, ne peuvent modifier leurs techniques de chasse au-delà de toute mesure. La présence du grand carnivore qu’est l’homme met en confrontation deux conceptions de la nature : l’une naturelle et sauvage, l’autre dite « civilisée ». Le loup, par sa présence, participe à la richesse de l’écosystème forestier et à la régulation de sa faune ; car la forêt française héberge des populations pléthoriques de cerfs et de chevreuils. La détérioration des alpages par des moutons trop nombreux est une réalité ; un régime trop carné pour les humains une autre.
Il nous faut accepter la régulation des populations de moutons et de Français. Vivre avec les humains sans éradiquer les loups* est un choix de compromis. Un choix difficile pour une humanité anthopocentrique.
C’était la conception de Biosphere, à comparer avec la conception du MONDE dans son éditorial** :
« A mesure que sa population augmente en France – elle est estimée à 250 individus -, la cohabitation du loup avec l’éleveur de moutons devient plus difficile. Elle est en train d’atteindre son point de rupture. Entre la survie d’une profession traditionnelle menacée, l’agropastoralisme, et celle d’une espèce prédatrice, il s’agit de choisir. Les bergers, dont le métier ne tient qu’à un fil, ne peuvent modifier leurs techniques de travail au-delà de toute mesure. Le loup nous place ainsi devant une réalité, l’impossible coexistence de l’animal et de l’homme quand les mêmes territoires sont en jeu. La présence du grand carnivore met en confrontation deux conceptions de la nature : l’une sauvage, l’autre civilisée. Le loup, par sa présence, participe à la richesse de l’écosystème forestier et à la régulation de sa faune. L’entretien des alpages par les éleveurs, lui, préserve le paysage de l’envahissement par les broussailles. Le loup pourrait apprendre, s’il y était contraint, à se nourrir de la faune sauvage. D’autant que la forêt française héberge des populations pléthoriques de cerfs et de chevreuils.
Mais protéger une bête qui se joue des frontières suppose aussi d’accepter la régulation de ses populations. Vivre avec le loup sans perdre l’agneau est un choix de compromis. Un choix difficile, mais peut-être pas hors d’atteinte. »
* LE MONDE du 4-5 novembre 2012, la politique de protection du loup dans l’impasse :
** LE MONDE du 4-5 novembre 2012, garder le loup sans perdre l’agneau : « L’orientation principale du prochain plan loup est d’abattre le maximum de loups, sans annoncer aucune mesure supplémentaire de protection, ni de formation des éleveurs à l’utilisation des moyens de protection existant. »
lecture complémentaire : Face aux éleveurs, des loups exaspérés