Paul Ariès est un politologue proche du mouvement de la décroissance, mais qui s’intéresse aussi aux franges de la société, la scientologie, le satanisme et l’extrême droite, le retour de l’occultisme… Sur la question démographique, voici un résumé de son livre au titre apocalyptique*.
Interview par Paul Ariès d’un militant anti-humain : « La Terre n’est pas faite pour les hommes. Les hommes sont faits pour la Terre. Ils ont une fonction à remplir. Le problème c’est lorsqu’ils se croient les maîtres de la Terre alors qu’ils n’en sont que les esclaves, les petits insectes. Je ne sais pas d’où vient cette croyance mais elle fonde tout le système industriel. On ne le détruira pas si on ne met pas l’homme au niveau des pâquerettes. Il n’est pas plus qu’une espèce parmi des milliards d’autres espèces vivantes. Il meurt chaque jour plusieurs espèces animales ou végétales à cause de l’homme. La disparition des hommes ne serait donc pas pire que celle des autre espèces. Elle est même sans doute nécessaire. Le problème c’est que l’homme est parvenu à échapper à son destin, à se déprogrammer. Il aurait dû mourir d’une mort douce, il devra disparaître dans la violence. Cela peut être celle de la Terre lorsqu’elle se défend contre la haine des hommes. Il ne faut pas croire que les soi-disant catastrophes soient aussi naturelles que cela. La Terre fait ce qu’elle veut. Elle se débarrasse de quelques humains par un tremblement de terre ; ailleurs par un raz de marée ou une irruption volcanique. Vous pouvez sourire mais c’est comme ça. La Terre joue avec nous, un peu comme un chat avec une souris. Il ne faut pas rêver : on y passera tous ! Tu peux appeler cela comme tu veux mais l’apocalypse existe dans toutes les religions. Quand tu comprends cela, tu peux te faire sauter la cervelle, sauf si tu piges que tu appartiens à la Terre. La vie continue après la disparition des humains, mais autrement, et c’est là l’essentiel. » (page 75-76)
Le vocabulaire de Paul Ariès : « Certains se contentent de fantasmer sur le retour de Malthus, ce Diable noir du XVIIIe siècle… Le capitalisme serait-il devenu sénile pour redécouvrir avec passion les thèses maudites du Révérend Malthus ?… Nous avons enquêté dans les méandres nauséabonds de ces véritables fous de Gaïa-Notre-Mère… Ces fous dangereux, avant d’être criminels, sont les enfants d’une société qui ne connaît plus d’autre loi que celle de la consommation… Ces faussaires de la pensée n’ont de cesse de passer en contrebande une idéologie « éco-moyenâgeuse » funeste… Peut-on penser que ces fanges ne représenteraient qu’elles-mêmes ?… Ces thèses immondes ne sont pas nouvelles, mais elles rencontrent un écho plus large au sein de la communauté savante, mais aussi au sein d’une partie toujours plus grande de l’opinion publique… » (page 9 à 17)
conclusion de Paul Ariès : « Ces groupes antihumains sont dangereux car le pire reste possible. Qui pourrait en effet exclure, à terme, des dérives de nature terroriste ? Un monde inhumain peut-il féconder durablement des rêves enchanteurs ? La Bête a de beaux jours devant elle, car que lui opposons nous ? Elle pourra de nouveau faire fantasmer des individus paumés. Comment s’opposer à la fascisation des esprits ? L’humain doit reconnaître, pour cela, que tout n’est pas possible. Il n’est que temps de nous libérer de ce qui pèse, aujourd’hui, le plus lourd. Il faut donc tordre le cou aux inégalités si nous voulons casser ces mythes du surhomme et de la nature sauvage. » (page 168)
commentaires de biosphere
Difficile de faire une critique pondérée de ce livre car l’ensemble n’est qu’un tissu de contre-vérités sur les malthusiens, une accumulation de termes injurieux, une méconnaissance totale des néo-malthusiens. Exemple ; dans le chapitre « Les rentiers du Révérend Malthus », l’insulte vaut raisonnement pour Ariès : « Nous reviendrons sur les polémiques que suscitèrent les propos ignobles de Malthus… Les néo-malthusiens donnent le sentiment de n’avoir rien appris, ils ont simplement élargi leur haine des pauvres à tous les humains… Malthus ne doit pas être sous-estimé car ses formules de bateleur ont pour elles l’apparence de l’évidence alors qu’elles dissimulent les plus ignobles remèdes… La méprise de Malthus tient en fait à sa haine des pauvres… Malthus présentait une théorisation de l’abjection car il donnait pour surnuméraires ceux-là même qui produisent les richesses… L’infâme curé substitue au Dieu, garant de l’ordre éternel, le principe naturel de la population, faisant preuve d’un racisme qui justifie tous les génocides de travailleurs… (page 32 à 35) »
Le seul intérêt du livre, c’est qu’il nous informe sur les associations existantes, surtout américaines, qui vont à l’extrême de la volonté de réduire la population mondiale.
* Pour sauver la Terre : l’espèce humaine doit-elle disparaître ? (de l’humanisme à l’humanicide : les délires terroristes des néo-malthusiens) aux éditions L’Harmattan, 2017)
Fanges, immondes criminels, fous de la consommation (drôle alors que les malthusiens sont très majoritairement décroissants), haine des pauvres …. manifestement l’insulte et l’invective ont remplacé la réflexion chez Paul Ariès, on se demande s’il a lu Malthus.
Quelle incompétence sur la question ! Quel manque de connaissances des mouvements qu’il insulte ! Lui qui place le mot partageux dans tous ses propos, on se demande s’il a pensé au partage de la planète avec l’ensemble du monde vivant, s’il a pris conscience de la finitude de la Terre, s’il a une seconde pris en compte les ordres de grandeur et mesuré le caractère absolument exceptionnel de ce que nous vivons aujourd’hui sur le plan démographique.
Quant à tous ceux qui vomissent les malthusiens et leur prêtent des intentions démentes, on aimerait qu’ils aient l’honnêteté intellectuelle de venir discuter avec eux et d’écouter leur propos. Les ignobles sous-entendus de terrorisme que laisse poindre Paul Ariès sont impardonnables.
J’ai moi-même mis en garde ici sur la dangerosité de certains discours trop focalisés sur ce problème de « surnombre ».
Là encore, il faut être aveugle pour ne pas voir grossir cette haine de l’humain. Notamment sur le Net, formidable outil de créténisation tout autant que défouloir idéal… où il est fréquent de lire ou d’entendre (en français) : « l’homme est pourri, j’ai hâte de le voir disparaître … l’homme est un cancer… notre bonne mère Gaïa va lui régler son compte… » etc. etc ad nauseam.
La haine étant déjà la pire des formes de la bêtise humaine, l’expression de la haine de sa propre espèce en dit long sur la gravité de la situation. Tout ça n’est que le résultat de notre immense fatigue.
Dire que ce bouquin de Paul Ariès n’est « qu’un tissu de contre-vérités sur les malthusiens … une méconnaissance totale des néo-malthusiens » est plutôt hasardeux.
Déjà, ni Paul Ariès ni biosphère ni moi ni personne, ne connaissons TOUS les néo-malthusiens, ni tous ceux qui de près ou de loin se réfèrent à Malthus. Par contre personne ne devrait nier que parmi tous ces gens se trouvent de grands malades. Dit en passant, les haineux peuvent se référer à n’importe qui, même à Dieu.
Là encore, selon la paire de lunettes certains verront Malthus comme un Diable et d’autres le verront comme un dieu ou une idole, bref une référence.
Finalement peu m’importe de savoir si Malthus aimait ou haïssait les pauvres, ce que je vois aujourd’hui c’est que la haine de l’humain est là, et que bien souvent ces haineux se réfèrent à Malthus.
Selon moi les néo-malthusiens et autres dénatalistes respectables auraient intérêt à faire le ménage dans leurs rangs, leur discours n’en serait que plus audible et cohérent ; quoi qu’il en soit cela reste avant tout leur problème. Cela vaut également pour d’autres causes tout aussi sérieuses et respectables, je pense notamment à la lutte que mènent les végés contre la maltraitance animale.