Dans le numéro du 1er décembre 2005 de la revue Nature, on indiquait que la branche du Gulf Stream évacuant une partie de la chaleur du golfe du Mexique vers l’Atlantique nord a vu son débit se réduire d’environ 30 % au cours des cinquante dernières années. En effet, le phénomène de plongée du Gulf Stream dans les zones australes de l’Atlantique est entravé par la baisse de salinité des eaux qui est à mettre au compte du réchauffement climatique ; les flux qui restent dans la zone subtropicale augmentent alors considérablement. Même si la science n’a pas encore le recul nécessaire pour avoir l’absolue certitude que les changements mesurés ne puissent découler que de variations naturelles, il n’empêche que la poursuite d’un telle baisse de débit pourrait entraîner un effondrement des températures de plus de 10°C dans l’hémisphère Nord, et en contre-partie, un très fort réchauffement de l’hémisphère sud. Le Poitou-Charentes devient le Canada et les déserts avancent dans les pays pauvres…
C’est ce que la Biosphère appelle, avec le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), un effet de « surprise climatique ». L’inconscience humanoïde n’est vraiment pas un cadeau pour les éléments naturels, donc pour la stabilité des sociétés.
(écrit le 18.02.2006 par Michel Sourrouille)