Glocal, c’est pas le pied. Pourtant relier le GLObal et le LOCal devait être le slogan magique du 21ème siècle. LeMonde du 13 juin nous indique que c’est le fiasco intégral. Au niveau des négociations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, c’est la déroute GLObale. Le secrétaire des Nations unies sur le changement climatique ne cache pas son anxiété ; il avait fallu 4 ans pour signer les détails du protocole de Kyoto de 1997 à Marrakech, plus de dix ans après ce protocole n’est toujours pas appliqué. Aujourd’hui à Bonn, les négociations aboutissent à un texte illisible. Le Japon entendait réduire ses émissions de 8 % seulement par rapport à 1990, elles ont augmenté de 9 %. Le Sud attend que les pays du Nord fassent des efforts les premiers, le Nord attend que le Sud se joigne aux efforts qu’il ne fait pas, etc., etc.
La libération par le vélo c’est aussi la déroute, LOCale cette fois. Par exemple les Vélib’ de Paris. En deux ans, sur 20 000 deux-roues en circulation, 16 000 ont été vandalisés et 8 000 volés. Le coût devient prohibitif pour le privé, ce sont les contribuables qui vont régler l’addition. En résumé, au niveau international les politiques avancent en reculant et au niveau de l’action quotidienne, les casseurs ont le dernier mot. Nous ne pouvons penser global et agir local que si le volontarisme est partout présent et les consciences apaisées. C’est un rêve avec un mode de vie qui provoque à la fois des demandes exorbitantes en énergie fossile (la pression du confort) et des délinquances liées à l’éclatement des groupes communautaires qui protégeaient l’individu.Le rêve d’Edgar Morin d’une écologie politique qui ferait la synthèse de la sobriété du mode de vie, et de qualité d’une vie basée sur la solidarité, s’effrite au fur et à mesure de la perte de repères.
Nous ne sommes pas plus heureux et plus libre parce que nous avons acheté le dernier modèle de mobile, nous sommes seulement un peu plus l’esclave de la société thermo-industrielle.