Un excellent dossier de Science & Vie, « Alerte à la pénurie »* dont voici un résumé :
« Depuis deux siècles, cornucopiens et malthusiens s’affrontent. D’un côté les éternels optimistes de la corne d’abondance qui pensent que sous l’effet de l’économie de marché, de la technologie et du génie humain le spectre du manque sera toujours repoussé. Mais cuivre, phosphore, uranium, or…, des éléments toujours plus nombreux connaissent des signes annonciateurs de pénurie. Nous entrons dans une nouvelle ère, celle des malthusiens. Le pétrole, qui a connu son pic de production en 2006, n’est que la première d’une longue liste de matières premières appelées à nous manquer. L’humanité ne pourra plus pomper longtemps la croûte terrestre au rythme exponentiel de sa consommation sans se heurter aux limites de la géologie.
Premier signe annonciateur, la maigre liste des gisements nouvellement découverts. Ensuite, l’épuisement des grands gisements. Troisième indice, la flambée des prix ; l’explosion de la demande concentre les inquiétudes. Enfin, le dernier symptôme malthusien se cache dans l’énergie qu’il faut désormais déployer pour récupérer une même quantité de matière. L’industrie minière dévore déjà entre 4 et 10 % de la production d’énergie primaire mondiale. La fin du pétrole bon marché mettra hors d’atteinte nombre de minerais. Voici le nombre d’années de réserves compte tenu des stocks connus et du rythme de production : Antimoine (11 ans) ; Indium (17 ans) ; Zinc (20 ans) ; Or (20 ans) ; Hélium (23 ans) ; Cuivre (38 ans) ; Uranium (46 ans) ; Rhénium (50 ans) ; Rhodium (100 ans) ; Phosphore (340 ans).
On ne peut pas fabriquer du cuivre. Et la croyance en une substitution perpétuelle est naïve, la Terre a été explorée de long en large. De plus la dissémination des métaux dans différents produits marchands rend difficile leur récupération. Le choc promet d’être rude : il en va ni plus ni moins du maintien de notre mode de vie. Bienvenue dans l’ère de la rareté, du manque et des carences… »
* Science & Vie n° 1136, mai 2012, Cuivre, or, uranium, phosphore… Alerte à la pénurie
article complémentaire, demain le peak all :
« Les énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le solaire, sont très dépendantes de métaux rares dont l’accès pourrait devenir de plus en plus incertain, a fortiori si ces formes d’énergie doivent être massivement développées. Exemple : le dysprosium et le néodyme, deux terres rares produites presque exclusivement par la Chine, laquelle a d’ores et déjà fait savoir que ses gisements actuels étaient en déclin. Une voiture hybride contient un kilogramme de néodyme, une éolienne presque une tonne ! »
Mais non voyons, il suffira d’aller exploiter la ceinture d’astéroïdes. Le cuivre à 1M$ le kg, c’est l’avenir dans les étoiles!
Les désastres ne se produisent que lorsque les gens agissent sans avoir réfléchi…