La crise des conditions de vie sur Terre peut nous aider à choisir une nouvelle voie. Nous, qui sommes responsables de cette situation, nous avons la capacité intellectuelle de réduire notre nombre consciemment et de vivre dans un équilibre durable et dynamique avec les autres formes de vie. A la fin des années 1970, Arne Naess a formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points. Voici le cinquième, explicité lors d’une conférence* prononcée en 1986 :
5/8) L’interférence humaine actuelle avec le monde non humain est excessive et nuisible, et la situation s’aggrave rapidement.
Dans les pays les plus riches, on ne peut pas s’attendre à ce que les gens réduisent leur impact sur le monde non humain du jour au lendemain. Réduire notre impact ne veut pas dire que nous ne pourrons plus modifier certains écosystèmes comme le font d’autres espèces. Les homme ont toujours transformé la terre et continueront probablement à le faire. Il s’agit de connaître la nature exacte et l’étendue de ces transformations. La biosphère a besoin d’immenses territoires sauvages pour que l’évolution et le spéciation des plantes et des animaux puissent s’y poursuivre. Les réserves de nature sauvage sont actuellement trop petites et trop peu nombreuses.
* in Arne Naess, la réalisation de soi (éditions wildproject 2017, 314 pages pour 22 euros)