A l’appel de leur direction, plusieurs centaines de salariés du groupe Seb, à la veille de l’examen d’une proposition de loi, ont manifesté bruyamment près de l’Assemblée nationale le 3 avril 2014 à Paris pour qu’il n’y ait pas d’interdiction des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs de la poêle Tefal aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature. Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire.
Stéphane Mandard : La PPL prévoit notamment d’interdire les « polluants éternels » dans les ustensiles de cuisine à partir de 2026. Le maire de Rumilly, Christian Dulac : « Tefal, c’est 3 000 emplois directs et indirects. Sauver les emplois, c’est sauver la ville. » Un cariste, manutentionnaire chez Seb : « Nous sommes contre cette loi car elle va détruire nos emplois. Nos produits sont contrôlés depuis cinquante ans et il n’y a jamais eu de soucis pour le consommateur. » La toxicologue pour l’association Générations futures, dénonce des « mensonges par omission » : « La fabrication et l’utilisation industrielle de ces polymères impliquent l’utilisation d’autres PFAS dangereux qui polluent l’environnement et nos organismes. »
Ces substances chimiques artificielles peuvent, même à faible dose, se révéler toxiques. L’un de ces polluants, le PFOA a notamment été classé cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il a longtemps été utilisé dans la fabrication du Téflon, revêtement antiadhésif, interdit depuis 2020 en France, utilisé en particulier pour les poêles à frire. La famille des PFAS compterait plus de 10 000 composés. Du côté du gouvernement, on se montre « réservé » vis-à-vis de la proposition de loi et on plaide pour attendre une évolution future de la réglementation au niveau européen.
Le point de vue de vue des écologistes empoisonnés
Donc la sauvegarde de l’emploi présent justifie un empoisonnement généralisé. Onze acteurs politiques ont accepté de se prêter à une analyse biologique en donnant quelques gouttes de leur sang aux Bureau européen de l’environnement (EEB) et Chemsec. Tous, sans exception, présentent des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans leur sang, selon des résultats rendus publics mercredi 31 janvier 2024. Parmi eux, Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission chargé du Pacte vert. Sur treize PFAS recherchées, sept ont été mesurées dans son organisme. En France, une étude a détecté des PFAS dans le sang de l’ensemble de la population.
Le débat habituel
Volodimir : Allez un petit retour à la terre de tous les écolos parisiens pour leur faire gratter le sol. Sans pesticides et pour arracher comme au XIII ème siècle. Jachère obligatoire et assolement triennal.
Krakatoe : Et un petit séjour de Volodimir dans les services oncologie de nos hôpitaux pour les tenants idéologiques d’un progrès mythifié.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Reach, riche en produits chimiques
extraits : Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles avait annoncé en octobre 2023 l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques. Le règlement « Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals » était déjà d’une complexité insondable. Même inscrit sur la listes des molécules interdites, une substance peut être maintenue plusieurs années sur le marché dans certains de ses usages « si l’impact économique est supérieur aux risques et qu’il n’existe pas de substitut ».
L’article 1 de la proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) du député Nicolas Thierry (Écologiste) a été adoptée en séance publique ce matin mais les ustensiles de cuisine sont sortis du texte à 128 voix pour et 113 contre, offrant la victoire au lobby de la poêle à frire.
L’interdiction sera effective dès 2026 pour les textiles d’habillement (2030 pour les autres textiles), les produits de fart et les cosmétiques… mais pas pour les ustensiles de cuisine.
Bonne nouvelle ! Même si je dois finir à poil, l’essentiel c’est que je puisse continuer à faire des crêpes dans ma poêle Tefal merde in France.
» Un cariste, manutentionnaire chez Seb : « Nous sommes contre cette loi car elle va détruire nos emplois. »
Dans le fond des choses, on en revient toujours aux mêmes problèmes, le créditisme et l’ouverture des frontières ! Les gens refusent de perdre leur emploi car ils sont noyés de crédits jusqu’au cou, crédits immobilier et voiture principalement, en plus d’autres crédits à la consommation qui se greffent aux autres (électro-ménager, vacances, etc). Alors ils continueront de s’agripper à leur emploi actuel comme des moules à un rocher. D’autant qu’une reconversion est compliquée dans un cadre de marché de l’emploi très défavorable. Ils seront prêts à mentir et empoisonner autrui pour sauvegarder leur emploi, sinon ils ne pourront pas honorer leurs crédits et finir potentiellement clochard.
En outre, changer d’emploi aujourd’hui implique de déménager, donc revendre son bien immobilier pas fini de payer pour en racheter un autre et se coltiner des honoraires de notaire et d’agence immo en prime… Et hop rebelote une rallonge de crédits pour financer le déménagement. En l’occurrence c’est moins compliqué d’empoisonner autrui pour sauver son emploi que de déménager afin d’occuper un autre emploi qui risque de ne pas être en CDI en plus de la période d’essai à passer… puis prendre le risque de se faire éjecter au bout de 3 mois d’essai…
Puis l’ouverture des frontières n’arrange rien. Tant qu’on ne rétablira pas les taxes douanières pour empêcher les produits à bas coûts de pénétrer le pays, autrement dit une concurrence déloyale, ça ne sera pas possible d’effectuer une transition écologique sur la fabrication des produits, en rétablissant du Low Tech qui sera forcément produit plus cher.
Il faut qu’on produise à nouveau des casseroles et poêles sans Téflon mais en protégeant notre marché du travail d’une concurrence déloyale.
Mais pour parvenir à cette transition, il faut en finir avec le créditisme ! Stopper la création monétaire par voie de crédit et revenir à une société qui épargne. Bien que le taux de rendement des comptes épargnes ne doit pas excéder le taux d’inflation. Sinon les banques vont vouloir vendre des crédits en masse pour produire des rendements qui alimenteront les épargnes.
Aujourd’hui les particuliers, les chefs d’entreprises et l’État sont noyés de crédits, trop de dettes publiques et trop de dettes privées. Alors tout ce beau monde est prêt à vendre du poison à autrui pour honorer leurs crédits, y compris l’État, car plus il y a de ventes et plus il y a de Tva à collecter afin d’honorer les dettes publiques.
Je comprends que les crédits (le surendettement etc.) puissent dissuader le citoyen-travailleur-con-sot-mateur de faire grève, ou oser dire merde à son patron qui lui demande de trimer toujours plus. Quand celui-ci ne lui demande pas de monter au front (lire l’Huma) pour sauver les casseroles merde in France.
Seulement celui qui ne croule pas sous les crédits en est finalement au même point.
L’emploi c’est le salaire, c’est le pognon pour remplir le frigo, et plus si affinités.
Je tire mon chapeau à ceux qui disent merde à leur patron, et en même temps je comprends que tout le monde ne peut pas s’offrir ce petit plaisir.
A part que celui qui n’a pas de crédit, n’a pas d’épée de Damoclès sur la tête qui lui rappelle qu’il peut tout perdre du jour au lendemain s’il n’est plus assez productif ! Et finir clochard… On ne se met pas la pression soi-même si on n’a pas de crédit ! Et on ne met pas la pression sur ses collègues et partenaires de travail si on n’a pas de crédit… Et on ne cherche pas de l’argent en plus à tout prix si on n’a pas de crédit. Quand on n’a pas de crédit comme moi, on cherche juste suffisamment d’argent pour vivre et profiter du temps libre, on ne se dit pas chaque matin, merde il faut que je me lève et sois en forme pour être plus productif afin d’assurer mon crédit immobilier de 700 euros par mois + 400 euros de voiture + 200 euros d’électroménager…. Je ne crains pas de voir un huissier, je n’ai pas de pression…
Les emplois servent d’abord à produire des choses utiles pour la société, si ces choses sont des poisons, non, il faut fabriquer autre chose ou produire moins.
Quant à tous ceux qui prétendent qu’il faut bien accepter de polluer pour nourrir toute la population, rappelons qu’il existe une solution alternative qui n’aura pour la planète et pour l’humanité que des avantages : s’engager dans la décroissance démographique, nous pourrons alors produire en usant méthodes plus raisonnables et en moindre quantité.
Je vous rappelle au passage qu’il est possible de nourrir tout le monde sans pourrir la planète. Maintenant si vous ne voulez pas le croire c’est un autre problème.
Volodimir est un autre cas de ceux qui se font entendre dans le débat habituel.
À celui-là je rappellerais les chiffres qui illustrent la décroissance du nombre de paysans depuis l’après guerre (sujet récent sur Biosphère).
Tout est lié, et là encore nous en revenons donc à ce satané système, le Capitalisme.
Système on ne peut plus aliénant, qui nous faire croire aux pires mensonges ! Qui fait que les dits citoyens vont à la guerre en chantant, pour sauver les Trois Couleurs. Qui leur fait aimer leurs chaînes, tout autant que la merde. etc. etc. etc.
Ah non non il n’est pas possible de nourrir la planète avec 8 milliards de personnes dessus sans la massacrer totalement. Ce n’est pas que je ne veux pas le croire c’est bien que personne ne sait le faire, la preuve, on massacre tout. Et les partisans de l’agro écologie (à laquelle je suis favorable par ailleurs) ne font qu’élargir par l’esprit à l’ensemble de la planète des expériences locales menées dans des conditions tout à fait favorables ce qui est tout à fait irréaliste. C’est quoi le système non capitaliste qui permettrait de nourrir tout le monde en respectant les petits oiseaux ?
Ah si si c’est pas possible. Notez que je parle de nourrir, et non pas de gaver.
Mais bon, je sais que ce n’est pas la peine d’essayer de débattre sur ce sujet.
Quant à ce système, non capitaliste,. je suis désolé mais je n’ai rien à vous vendre. Ni à vous proposer, je n’ai rien sur mes étagères. Ce système nous devons l’inventer, le penser, je dirais même… oser le penser. (utopie, décolonisation des imaginaires…) Et puis le concrétiser, en évitant bien sûr de reproduire les erreurs du passé. Vous pourrez alors l’appeler comme vous voudrez.
Alain Badiou dirait qu’il existe déjà un mot pour ça… Communisme.
Après tout pourquoi pas… Personnellement ça me va.
Mais bon, si ça ne vous plait pas ce serait con de s’étriper pour ça. 🙂
Réponse à Michel C
Communisme ? Ah mais oui, d’ailleurs nous savons bien que si l’île n’avait pas été aussi petite, les USA se seraient vidés tant leur population avait envie d’aller vivre à Cuba. On se rappelle que la RDA fut obligé de construire un mur pour éviter que les Allemands de l’Ouest l’envahissent.
Il y a bien les millions de morts des famines ukrainiennes ou les dizaines de millions de morts de Mao, mais ce sont broutilles; aujourd’hui on voit bien le communisme triomphant quand la Corée du Nord inonde le monde de ses surplus alimentaires.
Je pense qu’il y a une petite coquille au début de l’article.Cette manif s’est déroulée hier.
– Loi sur les PFAS : direction et salariés du groupe Seb vont manifester devant l’Assemblée nationale (francebleu.fr)
Non non c’est pas un poison, d’avril. Patrons et salariés, tous ensemble tous ensemble ouai ouai !
C’est y pas beau ça ? Encore plus parlant, le titre de l’Huma :
– PFAS : avant le vote à l’Assemblée, le groupe Seb, propriétaire de Tefal, envoie ses salariés au front.
De bons petits soldats quoi. J’espère qu’ils auront au moins droit à une meRdaille.
Plus sérieusement, quoique, ce cirque me fait penser à ces manifs à Toulouse après l’explosion de l’usine AZF du groupe Total (21 sept 2001). Là aussi patrons et salariés main dans la main pour réclamer la réouverture (reconstruction) de leur gagne-pain. Mon dieu quelle misère !
Je vous rassure je n’y étais pas. Ni dans l’explosion ni dans ces manifs.
Un collectif de scientifiques :
Au regard des amendements proposés dans le projet de loi, l’objectif est ainsi d’exclure les polymères de l’interdiction des PFAS, comme le souhaitent les industriels. Ces derniers défendent l’innocuité des polymères comme le PTFE sur l’argument que leur grande taille ne leur permet pas d’agir sur notre organisme. Ces positions vont pourtant frontalement à l’encontre des études scientifiques ; les polymères contiennent des résidus de non-polymères et des monomères pouvant être relâchés pendant la production, l’utilisation et la dégradation du polymère.
L’évaluation du risque sanitaire causé par chaque PFAS peut prendre des décennies.Pour cette raison, nous demandons que les PFAS soient gérées comme une classe chimique unique, au nom de leur persistance et de leurs risques démontrés ou potentiels sur la santé humaine et environnementale.