Le problème démographique dans sa complexité est enfin abordé publiquement par un intellectuel : « A quel niveau la population mondiale va-t-elle se stabiliser ? L’hypothèse médiane des Nations unies de 11 milliards d’habitants en 2100 est encadrée d’une hypothèse basse (6,5 milliards) et d’une hypothèse haute (18 milliards). Ce degré d’incertitude se double d’une interrogation majeure sur la qualité de ce que sera le modèle de consommation moyen de la population mondiale à cet horizon ? Le développement généralisé à l’Occidentale que l’on croyait être l’antidote par l’excellence à l’explosion démographique se retrouve le fossoyeur de la planète. Aurons-nous majoritairement adopté un modèle de consommation à l’Occidentale ou un modèle partagé de sobriété ?»* That’s the question!
La réponse de Stéphane Madaule est honnête : « Pour cesser d’être balloté de Charybde en Scylla, la solution réside peut-être dans une double rupture : un changement drastique des modes de production et de consommation afin de les rendre durables, c’est-à-dire beaucoup plus sobres en ressources naturelles ; une acception réelle de mises en œuvre de politiques de population qui régulent, dans le respect des libertés individuelles. C ‘est la démographie verte : maîtrise collective de la variable démographique considérée comme endogène et non plus exogène, associée à la maîtrise de la consommation. Il convient d’agir politiquement. Nos libertés futures en dépendent. »
Le diagnostic est bon, mais il fait l’hypothèse que les politiques humains peuvent être rationnelles alors que nous aimons par dessus tout nous entretuer, par le verbe ou par le glaive, plutôt que de raisonner. De toute façon, l’expansion exponentielle d’humains est principalement due à l’abondance énergétique fossile. Comme cette manne gratuite va se tarir, la descente énergétique s’accompagnera nécessairement d’une décroissance du nombre d’humains. Celle-ci se fera comme l’avait prévu Malthus quand nous ne sommes pas raisonnables : guerres, famines et épidémies. Dommage, nous aurions pu adopter une démographie responsable.
lemonde.fr du 26 août 2013, Evolution de la population mondiale: de Charybde en Scylla
Le plan de stérilisation des amérindiens du Pérou de Fujimori (de 200000 à 300000 opérations accomplies ) a été bien orchestré sauf en ce qui concerne les conditions d’hygiène. Dommage qu’ il n’ ait pu stériliser un plus grand nombre de reproductrices.
Je suis d’ accord avec coq au vin sur le fait que de telles politiques peuvent difficilement se faire en respectant scrupuleusement la sacro sainte liberté individuelle. Cela dit, le fait de voir des gens qui, par leur lapinisme effrené, sont à la base de la dictature démographique que nous connaissons, voient leur liberté amputée m’amuse et me réjouit énormément : PAY BACK !
« […] politiques de population qui régulent, dans le respect des libertés individuelles. »
Avez-vous un exemple de mise en oeuvre d’une politique de reduction de la population qui respecterait les libertés individuelles ?
Sauf que ce ne sont pas les pays du nord qui posent problème (sauf leurs politiques immigrationnistes pour compenser leur natalité faiblarde). Sans cette politique immigrationiste les pays du nord serait sur la bonne voie, comme le Japon, celle du déclin démographique.
Ce sont les pays du sud et particulièrement l’Afrique noire, qui compte 4,2 milliards de personnes à la fin du siècle.
« une acception réelle de mises en œuvre de politiques de population qui régulent, dans le respect des libertés individuelles. C’est la démographie verte : maîtrise collective »
Je ne crois pas trop à l’ entendement humain dans le processus de contrôle / décroissance démographique. Une certaine coercition risque de s’ avérer nécessaire pour les pays dits du sud soit l’ Afrique et sa démographique galopante(stérilisation de masse moyennant avantages financiers octroyés, lois limitant la taille des familles, inscription d’ un chiffre de population maximal par pays).
A situation grave , mesures drastiques : pas de bisounoursisme ou d’ angélisme !!!
N’ oublions pas que l’excès de population de ces pays vient se déverser en Europe(clandestins et leurs poules pondeuses).
Enfin un article qui ose évoquer le problème (très tabou) de la démographie galopante et de son impact sur les écosystèmes, Bravo ! . Je suis très étonné de constater que cette question fondamentale est totalement ignorée des médias et qu’en France on continue de favoriser économiquement une politique nataliste dont nous sommes apparemment très fiers. Nos politiques restent dans la logique (pour moi archaïque et aberrante ) d’encourager les naissances pour payer les futures retraites…
Durant ces 4 dernières années, et sans doute au vu des 2 projections successives de l’ONU qui ont été données à la hausse, il semblerait que Stephane Madaule ait fait évoluer sa position dans un sens plus favorable à la maîtrise de la natalité au Sud.
– Dans son article de 2009, il écrivait ceci : « Si nous n’arrivons pas à changer nos habitudes de consommation vers plus de sobriété, la limitation des naissances et même la baisse de la population deviendront une urgence au Nord comme dans les pays émergents. Beaucoup moins dans les pays pauvres, dont le non-développement limite mécaniquement l’impact écologique.»
– Dans celui de 2013, il dit aujourd’hui : « Certes, la croissance économique accélérée de certains pays se traduit mécaniquement par une stabilisation bienvenue de leurs populations. Toutefois, cette évolution est aujourd’hui plus que contrebalancée par une hausse drastique de l’empreinte écologique qui va avec. Le développement généralisé à l’Occidentale que l’on croyait être l’antidote par l’excellence à l’explosion démographique se retrouve le fossoyeur de la planète.
A l’inverse, une hausse continue de la population mondiale, résultant en partie d’une pauvreté persistante en nombre dans certaines zones géographiques, n’est pas plus acceptable : croissance des inégalités, migrations subies, tension sur l’accès aux ressources naturelles..»
Ce texte confirme la position de Stéphane Madaule, qui est aussi la nôtre :
« Notre liberté de procréer que l’on croyait acquise se heurte à l’étroitesse de notre Terre, à son caractère fini qui ne peut supporter plus d’activité sans se détruire… Ce que l’on pourrait appeler la « démographie verte » nous fixe un nouveau cadre, de nouvelles limites : abaisser rapidement le niveau de consommation nuisible à l’environnement des populations des pays riches comme des pays émergents ; prendre les mesures adéquates pour que le développement du Sud se réalise selon un nouveau mode de consommation bien plus sobre, mais qui reste à inventer… Le mode de développement des pays pauvres doit être respectueux de l’environnement, tout en maîtrisant le croît démographique… Si nous n’arrivons pas à changer nos habitudes de consommation vers plus de sobriété, la limitation des naissances et même la baisse de la population deviendront une urgence au Nord comme dans les pays émergents. »
(Le Monde.fr du 23 novembre 2009, « La démographie verte »)