Il paraît que le thème de l’environnement s’impose au PS. Ils sont donc tombés d’accord sur l’idée de social-écologie. Le premier problème, c’est que la motion social-écologique (dite B) lors de leur Congrès de Reims n’a recueilli que 1,58 % du vote des militants en novembre 2008. On ne va pas nous faire croire que le social-écologisme va devenir une priorité pour des militants d’un parti qui se refusent à discuter des idées pour ne se consacrer qu’à leur propre poulain, national ou local. Le deuxième problème, c’est que la préparation de la convention « nouveau modèle de développement » fait apparaître des erreurs durables. Par exemple, l’homme du consensus mou (Hollande) ou l’homme du bougisme immobile (Valls) se rejoignent pour célébrer la croissance économique dont tous les spécialistes depuis 1972 témoignent de son absurdité. Le troisième problème, c’est qu’on se refuse à aborder de front des choix fondamentaux comme celui du nucléaire ou de l’endettement public. Nous savons bien que le lobby nucléaire a largement enrégimenté les cadres du parti depuis des décennies. Nous savons bien que les gauchistes du PS croient encore aux politiques de relance (par le déficit budgétaire), comme la droite capitaliste libérale ! Le quatrième problème, et pas le moindre, c’est que Martine Aubry est allergique à l’écologie, à l’image de tous les vieux cadres de ce vieux parti.
Nous rappelons aux militants du parti socialiste les propos de Bourg et Hulot dans LeMonde du 6 avril : « Nos sens ne disent rien sur les limites de la planète et celles de ses ressources. Nous vidons la Terre d’une grande part de ses ressources. Une véritable razzia ! Les grandes compagnies pétrolières annoncent pour les toutes prochaines années le pic pétrolier. Bientôt notre addiction à l’or noir, faute de ressources, deviendra ingérable socialement et économiquement. Etc. » Cela fait un moment que le PS affirme qu’il ne laissera pas la sous-traitance de l’écologie aux Verts. Mais les militants n’écoutent pas les analyses qui font sens. Cela fait un moment que le PS parle de préparer « l’après-pétrole » ou de « changer de civilisation ». Mais les cadres et les militants ne savent pas ce que cela veut dire.
Seul le pôle écologique du PS (à l’origine de la motion B) rappelle dans le capharnaüm socialiste que l’objectif premier d’un projet politique doit être le recul global de la consommation d’énergie.
François Hollande présentait encore ce matin sont programme écologique sur inter : « Il faut isoler les bâtiments et lancer la construction des voitures électriques, bref, ce qu’on appelle l’économie verte… »
François Hollande, 28/04 … http://0z.fr/_3uNA
Pourquoi Martine Aubry serait-elle allergique à l’écologie ?
Martine constate la panne de civilisation, croit nécessaire une offensive de civilisation, revendique une civilisation de la dignité : des mots, des mots, des mots. Quand on rentre dans le détail, c’est la même vulgate, tenue aussi bien par la droite que par la gauche : face à la panne de la croissance, il faudrait concevoir une croissance écologique, une fiscalité écologique, des transports propres. Martine n’a pas encore compris qu’il n’y a pas postproductivisme s’il y a croissance et greenwashing. Martine n’a pas compris que c’est l’idéologie de la croissance qui entraîne l’exploitation sans limites de la planète.
Ce qui montre une fois de plus ce qui sait toute personne de bonne foi qui suit sérieusement les comportements des partis en matière d’écologie. Les Socialistes ne font pas mieux que la droite en la matière. Au fait je crois qu’ils font moins, leur mariage avec les écolos étant de convenance.
La gauche en Italia a le même probleme…….en effet nous parlons de « fonti rinnovabili di energia » mais personne ne s’ occupes.
@ Arthur
Il est vrai que Fabius a déclaré il y a plusieurs années dans une tribune du Monde que le PS deviendrait le premier parti écologiste de France.
Interrogé bien après lors d’une réunion publique sur la non concrétisation de cette ambition, il a déclaré que le PS était trop imprégné de marxisme et de traditions pour devenir écolo.
Pour le deuxième tour du Congrès de Reims, toutes les motions ont inséré beaucoup d’écologie. Ce n’était que du vent !
Summum du grotesque : Un anonyme dénonçant l’anonymat !
L’auteur de cet article qui à le courage de ne pas le signer parle dans le vide:
Partir du fait que l’écologie serait le seul apanage de la motion B et ses 1,58% fait l’impasse sur le fait que la social-écologie est un concept développé à l’origine par Fabius signataire d’une autre motion.
Déclamer que « Martine Aubry est allergique (sic) à l’écologie » est un postulat basé sur du vent sans même un début d’explication.
Parler des « vieux cadres de ce parti » à propos de responsables plus jeunes que Daniel Cohn Bendit confirme la légèreté de l’Auteur Inconnu dont on se demande par quel passe droit il a pu obtenir une tribune dans Le Monde.