que savoir ?

            La France vient d’expliciter le « socle commun des connaissances » dans le primaire, par exemple connaître sur le bout des doigts le plus-que parfait, le futur antérieur et le subjonctif présent au CM2 (LeMonde du 30.04.2008). La conjugaison au passé antérieur ou au subjonctif présent est reportée au collège… Ouf ! Mais tout cela ne nous indique en rien ce que serait être un socle commun pour les enfants du XXIe siècle. En fait nous avons été trop loin dans le formatages des cerveaux enfantins, en fait nous sommes passés à côté de l’essentiel.

Oublions le cardinal de Richelieu pour qui apprendre à lire, écrire et compter « remplit le pays de chicaneurs propres à ruiner les familles et troubler l’ordre public, plutôt qu’à procurer aucun bien ». Mais une école primaire qui impose des valeurs éloignées du monde réel constitue un vrai danger : elle transforme les enfants en adeptes d’une société thermo-industrielle qui va s’effondrer. Les sept savoirs nécessaires pour l’éducation du futur ont déjà été définis par l’Unesco : éducation à la compréhension mutuelle entre les humains, éthique, enseignement des incertitudes et capacité à situer ses connaissances dans un contexte ; la personnalité de chacun doit aussi pouvoir se développer dans le respect des principes démocratiques et dans la recherche de la convivialité. Je rajoute que  l’idée de sauvegarde de la planète et de respect de la nature (cf. Déclaration de principes du Parti socialiste) est aussi nécessaire à l’épanouissement des enfants que les règles qui président à la bonne entente entre les humains.

 Il ne s’agit donc pas simplement d’apprendre à lire, écrire et compter, les trois conditions nécessaires à l’expansion de la société marchande, mais de façon plus complexe à savoir vivre en harmonie. Cette harmonie ne peut être complète que si les êtres humains acquièrent le sentiment de vivre une communauté de destin avec la Biosphère. D’ailleurs la notion d’écosystème peut tout aussi bien se comprendre en observant une mare ou un marigot. Le savoir, c’est connaître les conditions élémentaires de l’hygiène et l’utilisation rationnelle de l’eau, c’est valoriser la culture locale, c’est apprendre à vivre en équilibre avec autrui et la Nature.