Quelque informations utiles aux climatosceptiques :
– La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée. Entre 1990 et 2012, « le forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32 % ». Selon Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), si le monde continue sur cette voie, « la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle [1750], et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques ».*
– Les dix pays les plus exposés au péril climatique sont aussi parmi les plus pauvres (Bangladesh, Guinée-Bissau…). Une partie des pays émergents devraient également être touchée (Inde, Pakistan…). Plus de 4,5 milliards de personnes vivent dans ces pays exposés et ce chiffre pourrait excéder 5 milliards en 2025. Les cinq centres urbains les plus menacés sont Dacca, Bombay, Manille, Calcutta et Bangkok.**
– Les émissions cumulées de gaz à effet de serre des pays en développement depuis 1850 sont en passe de rattraper celles des pays développés. Les projections indiquent que, « dans la décennie en cours, la part des émissions historiques cumulées des pays en développement surpassera celle des pays développés ». En 2020, elle devrait atteindre 51 % du total. Cela s’explique par la récente montée en puissance des économies émergentes – singulièrement de la Chine–, accompagnée d’une exploitation croissante d’énergies fossiles. Les émissions mondiales de CO2 ont atteint en 2012 un nouveau record, de 34,5 milliards de tonnes. L’écart entre la trajectoire suivie par les émissions de CO2 et celle qui permettrait de limiter à 2 oC le réchauffement ne cesse de s’amplifier.***
* Le Monde.fr avec AFP | 06.11.2013, La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée
** LE MONDE géopolitique du 7 novembre 2013, Le PIB mondial au gré du changement climatique
*** LE MONDE du 6 novembre 2013, le Sud et le Nord désormais responsables à part égale du réchauffement climatique
Jusqu’aux années 2000 l’essentiel des émissions de polluants dans l’atmosphère était attribué aux pays occidentaux, Etats-Unis en tête. Puis on a pris la mesure de la Chine notamment quand celle-ci est devenue première émettrice de CO2. Aujourd’hui, comme le fait remarquer cet article » Les émissions cumulées de gaz à effet de serre des pays en développement depuis 1850 sont en passe de rattraper celles des pays développés. » Il faut donc cesser de décrire le monde en coupables et en victimes, c’est l’humanité entière qui est responsable. Ce rattrapage de la responsabilité des pays nouvellement développés n’exprime rien d’autre que la double tenaille qui enserre la Terre : l’expansion de la population et l’augmentation planétaire du niveau de vie. Comme l’on ne peut décemment exiger des plus pauvres de le rester, il devient clair qu’il faut agir sur l’autre levier : notre nombre. Sans action sur ce point, nous nous contenterons de vœux pieux et nous irons à l’échec dans la confortable recherche du bouc émissaire du moment.