Hier le marché des droits d’émission, aujourd’hui la contribution climat-énergie, demain le rationnement !
– En 2006, Jean-Marc Jancovici dans « Le plein s’il vous plaît » envisageait la taxe carbone : « Le changement de mode de vie porte déjà un nom : un prix de l’énergie toujours croissant. C’est si simple, il suffit juste de le vouloir ! Votez pour le premier candidat qui proposera d’augmenter progressivement et indéfiniment la fiscalité sur les énergies fossiles ! »
– En 2009, Yves Cochet dans « Antimanuel d’écologie » parle de rationnement : « Si nous voulons conserver les valeurs cardinales de l’Europe que sont la paix, la démocratie et la solidarité, la transition vers la société de sobriété passe par la planification concertée et aux quotas, notamment en matières énergétique et alimentaire. »
– Des chercheurs de l’université de Princeton aux Etats-Unis confirment les propos d’Yves Cochet ; ils proposent de fixer un quota individuel d’émissions de CO2 (LeMonde du 11 juillet 2009). Cela présuppose de contrôler les super-émetteurs qui se déplacent en avion, possèdent plusieurs voitures et vivent dans des habitations confortablement chauffées ou climatisées selon la saison.
notre avenir sera si « douloureux et brutal » qu’une taxe, même si on l’intitule CCEU (contribution climat-énergie universelle) ne suffira pas à éteindre notre soif inextinguible de pétrole.
D’où le passage obligatoire, le plus tôt sera le mieux, au rationnement. Il est par exemple inadmissible qu’on puisse encore librement prendre l’avion pour faire du tourisme à l’autre bout du monde…
Le débat est complexe. La taxe carbone a pour but d’internaliser les couts des dégats externes à la sphère économique dans lequel sont établis les tarifs des biens. C’est un pis-aller de gouvernance, qui a un sens si on accepte le libéralisme sur les sujets aussi proches du bien commun que les ressources en énergie et la pollution du milieu naturel – lequel libéralisme est contestable en particulier sur ce domaine. De plus une taxe est forcément perçue négativement et l’écologie en pâtira.
Enfin, la taxe a pour but de faire une transition en douceur vers un monde ou l’énergie carbonée sera chère: je crois malheureusement que cela sera de toute façon douloureux et brutal, le facteur d’amortissement d’une telle taxe risque d’être très cher (voir les variataions du prix du baril l’an dernier : regradez ce que la texe aurait fait…)