Georges Fandos est un militant expérimenté de l’écologie, cofondateur des Verts en 1984 puis vice-président du mouvement CAP21, mais aussi engagé activement dans des combats associatifs. Les références culturelles de son livre* sont nombreuses et judicieuses, ses notes en fin de chapitre pertinentes. Des tableaux et graphiques présentent la situation générale de la France. Son constat est sans appel : « La conscience des limites qu’a apportée l’écologie politique est essentielle face aux délires technologiques et à la généralisation du mode de développement industriel qui détruit notre planète. » Logiquement il est proche du mouvement de la décroissance, mais juge que ce concept est actuellement trop incompris pour être utilisé. Il est critique du développement durable, un oxymore ou rapprochement des contraires, il est surtout pourfendeur du productivisme. Son livre montre les errements aussi bien du marxisme que du Front national, et les lacunes d’EELV comme celles des altermondialistes.
Au niveau des solutions envisagées face à la crise socio-écologique, il prône un retour du protectionnisme et utilise même le terme de démondialisation. Au niveau des valeurs, il s’appuie sur le mythe de Prométhée pour montrer que nos innovations technologiques commencent à être inappropriées. La régulation des marchés est une nécessité, la logique économique ne doit par primer sur tout le reste. L’Europe peut lutter contre les délocalisations et bien entendu l’aménagement du territoire nationale doit être repensé. De nombreuses pistes sont ouvertes par Georges Fandos qui attendent maintenant leur application. Les écologistes ne sont pas assez écoutés actuellement, mais la réalité biophysique s’imposera un jour ou l’autre à la gent politique, c’est inéluctable…
* Refonder l’action politique (Autonomie, écologie et démocratie) de Georges Fandos
Edilivre 2016, 210 pages pour 21,50 euros