Retour en arrière toute, ce que dit la sagesse indienne

Notre mode de vie s’est fait sur la destruction des autres modes de vie, au début par souci d’impérialisme et aujourd’hui essentiellement pour accéder à leurs ressources en sous-sol. Au final nous avons nettement plus détruit que construit : que les cultures d’avant étaient douces ! Nous les avons détruites pour notre seul petit rêve de progrès qui a répandu la misère partout. Nous, oui, pas eux : car nous nous en satisfaisons, massivement. Un océan de destruction pour un îlot de modernité déshumanisée. Non seulement le mythe des sociétés premières précaires et violentes est faux, archi-faux, mais la nôtre de société est violente, réellement, et a créé la précarité partout ailleurs, au nom de sa réussite locale et de son idéologie qui nous aveuglent par médias interposés. Je vais vous proposer quelques sources qui contredisent votre schéma de pensée erroné, par exemple dans « Pieds nus sur la terre sacrée », c’est la nature qui parle au travers des paroles des Peaux-Rouges :

« Nous avons toujours eu beaucoup ; nos enfants n’ont jamais pleuré de faim, notre peuple n’a jamais manqué de rien… Les rapides de Rock River nous fournissaient en abondance un excellent poisson, et la terre fertile a toujours porté de bonnes récoltes de maïs, de haricots, de citrouilles et de courges… Ici était notre village depuis plus de cent ans pendant lesquels nous avons tenu la vallée du Mississippi sans qu’elle nous fût jamais disputée… Notre village était sain et nulle part, dans le pays, on ne pouvait trouver autant d’avantages ni de chasses meilleures que chez nous. Si un prophète était venu à notre village en ce temps-là nous prédire ce qui devait advenir, et qui est advenu, personne dans le village ne l’aurait cru. »

« Jadis nous étions heureux sur nos terres et nous avions rarement faim parce qu’alors les deux-jambes [êtres humains] et les quatre-jambes [animaux quadrupèdes] vivaient ensemble comme une grande famille et il y avait assez de tout, pour eux comme pour nous. »

« Il n’y a pas d’Indien qui ne se regarde comme infiniment plus heureux et plus puissant que le Français. »

« Le soleil du matin, la douce terre nouvelle et le grand silence » écrit par Black Hawk, le chef des Souks et des Foxes.

Il faut ajouter que leur mode de vie était non seulement heureux et confortable, mais écologique au sens qu’il ne détruisait rien. Mais un tel témoignage vous fera-t-il remettre en cause le progrès dont vous êtes seulement 20 % à tirer les bénéfices chimériques et pervers ? Je suis plutôt certain du contraire, au vu de ma triste et désastreuse expérience pour tenter d’ouvrir les yeux de ceux qui vivent dans les pays riches et de changer les consciences occidentales. Je vous le répète, la destruction des sociétés traditionnelles était et est encore consubstantielle à notre développement. Et nous en sommes complices lorsque nous décrétons, en boucle et en cœur, qu’on ne peut pas revenir en arrière, ou que la recherche trouvera une solution. Le fait qu’il faille arrêter de nous culpabiliser n’y changera rien : soit nous entrons en décroissance en renouant avec des manières de produire artisanales, soit nous nous fascisons encore davantage. Jusqu’à y passer à notre tour.

Robin Branchu

pour en savoir plus, http://gorgerouge.unblog.fr/2018/06/06/retour-en-arriere-toute-5-6-juin-2018/