Sarkozy veut nous faire croire que le vrai problème, c’est l’immigration, les assistés ou l’insécurité … alors que le logement constitue le premier poste de dépenses des ménages. Hollande veut nos faire croire qu’il y a un manque de logements sociaux et que le doublement du plafond du livret A va résoudre tous les problèmes*. Simplismes d’une campagne électorale où les candidats se contentent de slogans. Lors de la présidentielle de 2002, Sarkozy avait vanté l’accession au logement. Mais ce sont les investisseurs que la droite a aidé ! Ainsi de la loi Scellier, une réduction d’impôts pouvant aller jusqu’à 21 % de son investissement pierre pour les gens très aisés qui font construire pour louer. Rappelons que le coût de la loi Scellier pour les contribuables en 2011 a été de 2,3 milliards d’euros pour 60 000 logements (soit 45 000 € par logement). Il ne s’agit pas d’une politique du logement, mais d’une politique de l’immobilier. Et quand il s’agit de construire des logements sociaux, il s’agit d’une politique quantitative de gauche qui ne tient nullement compte des conditions pour habiter quelque part, trouver un travail à proximité.
Tout notre système est fait pour favoriser le fric de ceux qui en ont déjà et pour accroître la mobilité subie. Le point de vue de l’écologie n’est pas pris en compte alors que c’est ce qui importe : réduire les déplacements, travailler près de chez soi, se contenter de ce qui est nécessaire. Nous pouvons vivre autrement, le bâtiment a déjà construit beaucoup de logements, il suffit de les partager. Chaque enfant avec sa propre chambre est une aberration, les logements occupés par une seule personne après divorces ou retraites sont une absurdité, le mitage résidentiel est déraisonnable, la multiplication des résidences secondaires est extravagante. Le Parti pour la décroissance (PPLD) préconisait en 2007 la sortie de l’habitat pavillonnaire, la sortie progressive de l’automobile, le développement des petites entités économiques pour favoriser l’emploi local, l’interdiction de posséder plus de deux logements. C’est le minimum exigible !
N’oublions pas que chaque logement qui se construit, chaque route tracée par les humains, chaque méga-magasin à l’extérieur des villes empiète sur le territoire des autres espèces. Il est certain que l’étouffement de la Biosphère par l’espèce humaine se fera au détriment de l’ensemble des possibilités de la vie sur Terre, homo sapiens inclus.
*LE MONDE du 28 avril 2012, Hollande-Sarkozy : deux discours sur le logement
Pour en savoir plus, Habitats surpeuplés ?
Merci pour votre reponse. Les maisons n’envahissent pas l’espace naturel. Les maisons sont l’espace naturel. C’est plus de pensee dans l’architecture qu’il nous faut, pas moins. En ce qui concerne la deuxieme raison (sociologique), les enfants se socialisent bien dans la vie quotidienne mais doivent avoir des moments *et* un espace prives. Les en priver ne les socialise pas, les en priver les perturbe et peut induire des comportements pathologiques. La chambre unique n’est pas le seul moyen d’y arriver bien sur, mais c’en est un. La question de privilegier ou non l’individualisme ou le collectivisme est une notion d’adulte.
Les maisons sont l’espace naturel ? Non. Une maison aujourd’hui et son environnement de routes et de centres commerciaux est une artificialisation du milieu naturel avec des matériaux difficilement dégradables comme le ciment et le goudron. Cela n’aurait pourtant qu’une incidence mineure sur l’espace nécessaire aux autres espèces vivantes si la multiplication du nombre d’humains et l’extension des villes n’avaient envahi une proportion de plus en plus grande de la nature.
Quant à la socialisation, tout est possible, c’est un choix des adultes. L’individualisation ou l’esprit collectif n’est pas une notion simplement d’adulte, c’est une structuration mentale qui est intériorisée dans le cerveau des enfants. D’autre part ce n’est pas d’espace privé dont les enfants ont besoin, c’est du silence des écrans pour apprendre à se retrouver à l’intérieur d’eux-mêmes, c’est d’un contact étroit avec la nature, seul ou avec d’autres. Le comportement pathologique résulte de la permanence du bruit social dans le cerveau des enfants ; partager sa chambre n’est pas en soi un facteur de perturbation.
« Chaque enfant avec sa propre chambre est une aberration, »
Pourquoi?
Coq au vin : « Chaque enfant avec sa propre chambre est une aberration », pourquoi ?
Biosphere : bonne question. La première réponse est écologiste. Les maisons sont toujours plus grandes, avec toujours plus de pièces, envahissant l’espace naturel. Le sens des limites commence par la lutte contre l’anthropisation des sols, cela commence par limiter l’espace des enfants. Mieux vaut qu’ils puissent surtout jouer à l’extérieur, marcher, respirer…
La deuxième réponse est sociologique. Notre société cultive l’individualisme, chaque enfant avec sa chambre, sa télé, ses propres jouets. Partager une chambre entre enfants permet une socialisation au collectif et au partage.