Sarko-Ségo, même discours

Notre Suffisance Sarko et Ségo de Sang Royal tiennent le même discours sur l’Afrique même s’ils miment le désaccord. Pour Nicolas Sarkozy, « Le drame de l’Afrique (traditionnelle), c’est qu’il n’y a pas de place pour l’idée de progrès (…) Le défi de l’Afrique, c’est d’entrer davantage dans l’histoire ». Pour Ségolène royal, « Vous aussi (les Africains) vous avez fait l’histoire (…) Il faut en finir avec cette idée fausse selon laquelle la démocratie n’aurait qu’un seul berceau, l’Occident. »

L’idée est donc la même, l’histoire à un sens, il faut pratiquer la démocratie à l’occidentale, il faut célébrer le progrès, il faut imiter l’occident. Sarko et Ségo se trompent donc en cœur, la colonisation n’est pas derrière nous, elle existe toujours, mais c’est celle des esprits, c’est celle d’un imaginaire cérébral qui se mondialise. Il faut tous regarder les mêmes émissions de télévision, il faut tous célébrer le Mondial du foot ou les Jeux olympiques, il faut tous posséder voiture et portable, il faut tous marchandiser son existence.

En fait l’Afrique traditionnelle telle que la présentait la plume de Sarko avait un avantage immense, celle de comprendre intuitivement que « sortir de la répétition pour s’inventer un destin » est nocif pour la planète, nocif pour notre façon de travailler, nocif pour notre communauté d’appartenance : « Le paysan africain vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne  connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne ». Henri Guaino faisait ainsi l’éloge d’une harmonie de l’homme avec la Biosphère, d’une histoire cyclique et non linéaire.

L’Afrique pendant des millénaires gardait un mode de vie qui permettait à la vie sauvage de continuer à s’épanouir et qui n’avait pas besoin d’antidépresseurs … et puis colonisateurs et marchands d’esclaves sont intervenus, et puis l’impérialisme actuel de l’idéologie occidentale achève le massacre.