Présidentielles, 22 avril 2012. L’extrême droite obtient 17,9 %, l’écologie 2,3 %. Ces deux mouvements de pensée ne sont pas encore qualifiés pour le deuxième tour, pourtant ils vont structurer tous les scrutins du XXIe siècle. Que François Hollande avec le PS ou Nicolas Sarkozy avec l’UMP restent seuls en lice pour le deuxième tour ne doit pas occulter la recomposition de la droite et de la gauche. La droite va faire alliance avec l’extrême droite et la gauche avec l’écologisme, c’est une tendance forte.
Depuis le rapport du club de Rome en 1972 sur les limites de la croissance en passant par les analyses du GIEC, l’écologie scientifique nous a permis de mesurer les dégâts du progrès. Or l’UMP et le PS restent deux idéologies jumelles, associées à la révolution industrielle et vouées à la croissance économique, valorisant le facteur capital et/ou le facteur travail, oubliant complètement le facteur terre. Ces pratiques du « toujours plus » nous ont entraînés dans des impasses tant financières qu’environnementales. C’est l’écologie politique qui montre la nécessité d’une troisième voie, au-delà de la droite et de la gauche, rassemblant tous les citoyens conscients des limites de notre planète. Face aux crises systémiques, Europe Ecologie-Les Verts avec Eva Joly proposait un changement en profondeur de notre système économique et social qui passe par une rupture dans nos modes de production et de consommation.
Mais il existe aussi une autre offre politique depuis 1974, celle de l’extrême droite. Face à la crise globale de notre système thermo-industriel, le Front National propose le repli sur nos frontières et désigne des boucs émissaires, l’immigration principalement. Il est en effet plus facile dans l’adversité de montrer du doigt un coupable présumé. Grâce à cette tactique simplificatrice souvent utilisée dans la pratique électorale, le Front national est arrivé au deuxième tour des présidentielles en 2002 et fait maintenant un score impressionnant en 2012. La droite est donc obligée de se radicaliser pour se rapprocher de son partenaire-concurrent. La présidentielle 2012 a été caractérisé par un alignement de la droite sarkozienne sur les thèses de l’extrême droite. Avec Claude Guéant, Brice Hortefeux ou Marine Le Pen, il existe une homogénéité dans la recherche de boucs émissaires face à la crise.
Bien entendu la droite n’est pas encore prête à affirmer publiquement sa nouvelle cohérence. Le conseiller spécial de Sarko, Henri Guaino, a évoqué le « risque énorme » de « refaire le chemin des années 30 », tout en assurant qu’il n’y aurait pas d’accords électoraux avec le Front national. De son côté Florian Philippot, directeur stratégique de Marine Le Pen, déclare qu’on ne pouvait « pas choisir entre deux candidats interchangeables« , lui-même s’apprêtant à » voter blanc, ou revoter Marine Le Pen ». Aux législatives, le Front national va jouer l’autonomie contre l’UMP pour avoir un groupe parlementaire que lui enlève le scrutin majoritaire. Mais la recomposition d’une droite dure, franco-française, autoritaire est en marche. « . Pour le deuxième tour, Sarkozy endosse déjà encore plus explicitement les habits du FN: « Vos angoisses, je les connais, je les comprends. Elles portent sur la frontière, sur les délocalisations, sur l’immigration et la sécurité », a lancé M.Sarkozy dès les résultats du premier tour.
Bien entendu la gauche hésite à s’approprier le discours écolo. Le manifeste d’EELV de novembre 2010 est clair : « L’écologie politique est conduite à envisager ses alliances avec les partis qui se réclament de la gauche. Cela ne va pas de soi, les écologistes et les gauches ne sont pas des alliés naturels. Marqués comme la droite au fer rouge du productivisme, la social-démocratie et les courants marxistes restent éloignés de l’essentiel du paradigme écologiste. Les écologistes souhaitent les convaincre de changer d’orientation. » Mais l’accord entre EELV et le PS pour l’obtention d’un groupe parlementaire est positif. C’est un premier pas vers un parti socialiste résolument écologiste comme le voulait la motion B du PS lors de leur dernier congrès (Reims, novembre 2008).
La formation d’un mouvement social-écologiste est un projet d’avenir qui valorise le respect de la diversité biologique et culturelle ; l’inverse des choix de la droite. C’est un projet qui prône la décentralisation de l’économie et du pouvoir ; l’inverse des choix de la droite. C’est un projet qu1 peut faire face aux craquements de la planète sans avoir besoin d’un Sarkozy ou d’une Le Pen qui prétendent « sauver la France »… si on vote pour eux. Evitons la dérive nationaliste du leader charismatique qui nous mènerait droit vers un totalitarisme.
Écologiste dans l’âme, je ne donnerai pas ma voie à Hollande. Le PS entend construire un aéroport dans la région nantaise et détruire un écosystème cher à Notre Dame des Landes.
J’ai voté au 1er tour pour Éva. Mais pour la suite, je vais m’en tenir à la vertu du taoïsme le « Wu Wei », le non-agir.
Et si l’ombre du totalitarisme suffisait à réveiller les consciences?
J’ai apprécié la lecture de tous vos messages sur votre blog
contenant beaucoup d’informations précieuses. Vous avez fait un
bon travail.