Scènes de batailles à NDDL, un combat d’arrière-garde

Nous essayons sur ce blog de ne pas attacher trop d’importance à l’écume des jours : l’évacuation de la ZAD à NDDL n’est certes pas une journée de guerre. On a plutôt l’impression que « jouer à la guerre » contre les gendarmes faisait kiffer une frange des zadistes. Examinons cette opération de maintien de l’ordre qui répond à l’engagement pris le 17 janvier par Edouard Philippe, lorsqu’il a mis fin au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, d’éradiquer cette « zone de non droit ».

Les faits : De nouveaux heurts ont éclaté, mardi 10 avril, entre les gendarmes mobiles et les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Vers 7 h 30, un peu plus d’une heure après la reprise des opérations, les gendarmes ont lancé plusieurs grenades assourdissantes et tiré des gaz lacrymogènes, les « zadistes » ripostant par des jets de projectiles et de cocktails Molotov. Un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait la zone a également été visé par des tirs de fusées anti-grêle.

L’analyse : les zadistes avaient créé la ZAD pour empêcher l’aéroport NDDL. L’aéroport est annulé donc la ZAD n’a plus lieu d’être puisqu’ils ont gagné. Pour les occupants déclarés depuis longtemps et qui avaient élaboré un projet de vie, leur maintien dans les lieux se règle devant des tribunaux, certainement pas à coup de cocktail Molotov lancés contre des personnes. Au Larzac, une société civile avait été créée pour louer les terres appartenant à l’état avec un bail emphythéotique. En toute légalité. Pour NDDL, il fallait déposer des projets agricoles crédibles et argumentés, avec montage financier cohérent, comme tout agriculteur ; et non pas une fumeuse déclaration d’intention collective. « La ferme des 100 noms » n’avait pas déposé de projet agricole. Si vous voulez aller plus au fond des choses, lisez notre article « Les zadistes, une autre conception de l’intérêt général ». Nous ne pensons pas que NDDL se prête au passage de la ZAD (zone à défendre) à la ZAD (zone d’autonomie définitive). Mieux vaudrait pour cela, plutôt que de s’attacher en spectateurs aux événements actuels à NDDL, mettre en œuvre concrètement des « villes en transition » au sens de Rob Hopkins.

L’autre aspect de cette confrontation, c’est l’idée de désobéissance civile. Sur ce blog, nous sommes partisans de la lutte contre tout projet qui va à l’encontre de l’intérêt général. Mais cela se passe dans la non-violence, le refus absolu de s’attaquer à des personnes physiques. Cela n’empêche pas de s’attaquer à des éléments matériels significatifs de la destruction de la biosphère. Les activistes de Greenpeace, les casseurs de pub, les saboteurs d’une ligne à grande vitesse ou de tout autre projet inutile ont toute notre sympathie. Le vrai problème de nos sociétés pseudo-démocratiques, en fait soumises aux diktats de l’économie, c’est qu’il faudrait pratiquement désobéir à tout. Non seulement désobéir à la guerre, aux OGM, à la publicité…, mais désobéir aussi aux petits chefs dans les bureaux, à la consommation de masse, à la société du spectacle, au productivisme, au populationnisme, à la mondialisation, etc. Défendre violemment quelques cabanes à NDDL ne fait pas avancer une de ces causes, ce n’est qu’un combat d’arrière-garde.

7 réflexions sur “Scènes de batailles à NDDL, un combat d’arrière-garde”

  1. J’ai reçu ceci et je vous le partage, étant d’accord à 100% avec la conclusion (« Ce n’est pas «l’État de droit» qui se défend, comme le soutient le premier Ministre, c’est un État de force qui veut éliminer le plus vite et le plus complètement possible tout ce qui pourrait relever du principe en acte du commun : associations, coopératives de consommation et de production, projets agricoles et artisanaux, modes d’échange et de vie conviviaux. L’État veut empêcher par ses moyens policiers démesurés ce qui est une véritable invention dans la manière de produire et de vivre, il veut faire table rase d un modèle de vie collective et écologique dont nous avons besoin aujourd’hui.
    L’Etat apparaît ici sous son vrai visage : il n’est pas simplement le garant de la propriété privée, il est lui-même soumis de fond en comble à la logique propriétaire, il est l’Etat propriétaire en guerre contre les communs. Il faut lui faire échec coûte que coûte pour préserver le trésor menacé des communs. ») :
    « Bonjour à tous,
    un lien vers un texte de Dardot et Laval à propos de la Zad de Notre-Dame-des-Landes : « Non à la violence de l’Etat contre les communs »
    http://questionmarx.typepad.fr/question-marx/2018/04/nddl-non-a-la-violence-de-letat-contre-les-communs-.html
    Bien à vous,
    Pierre Sauvêtre
    https://u-paris10.academia.edu/pierresauvetre« 

  2. Communiqué de France Nature Environnement du 11 avril
    L’INTERVENTION À NOTRE-DAME-DES-LANDES SE POURSUIT POUR LE TROISIÈME JOUR CONSÉCUTIF. PLUS QUE DE SIMPLES EXPULSIONS, IL S’AGIT EN RÉALITÉ D’UNE VÉRITABLE DÉMONSTRATION DE FORCE DE LA PART DU GOUVERNEMENT.
    FNE (FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT) ET SES ASSOCIATIONS LOCALES DEMANDENT L’ARRÊT IMMÉDIAT DE L’INTERVENTION ET DE TOUTE DESTRUCTION SUR LA ZAD ET UNE REPRISE DU DIALOGUE.

  3. Personnellement je trouve que les zadistes sont proche de la clochardisation
    Si une Zad c est transférer la crasse urbaine des bibonvilles en pleine nature c est pas l idée que je me fais de l écologie .
    Notre dame des landes n a pas plus vocation à devenir un aéroport qu une sous jungle pour urbains désœuvrés

  4. NDDL : la ligne rouge des Cent Noms (résumé du communiqué de presse EELV)
    Nous sommes scandalisé·e·s par l’expulsion violente des lieux de vie de Notre-Dame-des-Landes. Il ne s’agit pas ici de préserver l’ordre et l’État de droit, mais d’attaquer la transition vers un modèle agricole respectueux de nos territoires. Il s’agit ici d’une attaque idéologique d’un pouvoir déterminé à défendre l’industrie agro-alimentaire et les lobbies, face à celles et ceux qui construisent dans les
    actes un monde nouveau. La ferme des ​Cent​ N​oms en est l’illustration parfaite : alors que deux agneaux y sont nés la semaine passée, elle n’était en rien occupée par des activistes violents, de prétendus « terroristes écolos », mais par des citoyen·​ne·​s à qui il avait été promis de trouver une solution viable, pacifiste, tournée vers l’avenir. L’intervention des forces de l’ordre démontre qu’il s’agit d’une attaque contre toutes les alternatives locales, collectives et de défense d’une agriculture paysanne et durable.
    site eelv.fr  : https://eelv.fr/categories/communiques/

  5. Faut pas dire « guerre » … faut dire «combat d’arrière-garde». Désolé Biosphère faut pas compter sur moi !
    Selon certains points de vue, cette bataille donc, aurait démarré à cause d’un cocktail Molotov, ou alors d’une histoire de fusée, si ce n’est d’une grêle ; va savoir qui a tiré le premier. Mais peu importe, nous savons bien que selon les points de vue (d’écologistes ou pas) les faits ne sont jamais vus sous le même angle, et que les intérêts non plus ne sont jamais les mêmes. Et partant de là chacun raconte SA petite histoire, celle qu’il préfère, celle qui donne un joli sens à sa propre vision du monde, à ce qu’il fait. Et bien sûr chacun se construit son propre « intérêt général », du moins son idée, qu’il défendra selon ses propres convictions, selon son ardeur, son tempérament etc.
    C’est ainsi que certains pensent et sont même convaincus que NDDL est un formidable laboratoire d’expérimentation qui doit être défendu, qu’il est totalement absurde de bousiller tout ce travail fait depuis des années, bref « que NDDL se prête au passage de la ZAD (zone à défendre) à la ZAD (zone d’autonomie définitive). »

    Et d’autres pensent le contraire … et pensent que les zadistes feraient mieux d’aller en ville et de s’inspirer de Hopkins … eh ben s’ils préfèrent la ville qu’ils y aillent, ou alors s’ils y sont qu’ils y restent … et d’autres qui pensent qu’il vaut mieux s’inspirer de Malthus… ou alors de Pierre ou Paul ou Jacques… bref on n’en sort pas, à croire que c’est inscrit dans nos gênes. En tous cas ce ne sont pas ces guéguerres entre écolos qui participeront à bâtir un autre monde ni à limiter les dégâts.
    En bas dans l’arène, les petits s’affrontent et se déchirent, cheminots « nantis » contre esclaves du privé, rats des villes contre rats des champs … et en haut dans les gradins les gros se marrent et se frottent les mains.

  6. Boycot définitif des merdias écrits et oraux , sobriété consommatoire poussée au maximum , lutte antiislam ne suffiront pas : les oligarques mondialistes socialos libertaires sont encore puissants et leurs collabos toujours aussi zélés ; dès lors, des méthodes bien plus brutales doivent être mises en oeuvre mais je ne puis les énoncer sous peine de censure stalinienne (exemple : les méthodes radicales de Duterte aux Philippines appliquées aux collabos importants : BHL / ATTALI / Macron /LREM / LR / FI)

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