« L’interdiction des feux de cheminée en Ile-de-France est excessive », s’enflamme Ségolène Royal. « On est dans le ridicule, je vais faire changer cette décision*. » Pour une ministre de l’écologie, faire comme si le plan de protection de l’atmosphère était ridicule semble vraiment ridicule. Seuls les inconditionnels de la flambée d’agrément, les ramoneurs de Paris et la filière bois-forêt sont d’accord avec Ségolène. Tout au contraire l’ensemble des poumons de la région parisienne respirent déjà mieux : l’émission en particules fines d’un feu de cheminée [à foyer ouvert] durant quelques heures équivaut à celle d’une voiture classique roulant pendant plusieurs milliers de kilomètres.
Si Ségolène ne change pas la donne, il sera totalement interdit à Paris au 1er janvier 2015 de brûler la biomasse, mais seules 500 cheminées sont encore en état de marche. Pour les zones sensibles en périphérie, on conseille la cheminée à foyer fermé qui peut avoir un rendement supérieur ou égal à 70 % (10 % pour un foyer ouvert ) et un taux de CO inférieur ou égal à 0,12 %**. Au-delà des chiffres de la pollution, il faudrait s’interroger sur les causes profondes du désastre écologique en marche. Plus nous sommes nombreux, plus les gens s’agglutinent dans des villes immenses, plus il est impossible de recourir aux énergies renouvelables. Le chauffage au gaz pollue beaucoup moins que la combustion de bois, mais que ferons-nous quand il n’y aura plus d’énergies fossiles dans un « Grand Paris » de plus de 11 millions d’habitants ? Athènes nous montre le chemin. Dopé par la crise, le chauffage au bois couvre Athènes de particules. Frappées par les baisses de salaires et de retraites et des augmentations d’impôts, les familles, souvent touchées par le chômage, se tournent de plus en plus vers le bois, meilleur marché, avec des conséquences écologiques dévastatrices : les coupes sauvages déciment les forêts et la concentration des particules dépasse le niveau d’urgence fixé à 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Il est monté jusqu’à 150 µg/m3 fin décembre 2012 à Athènes.
Donc la seule solution durable, outre la baisse de la fécondité et la désurbanisation, sera un jour de ne pas se chauffer. Il nous faut questionner nos besoins, la température de nos appartements. Si la moyenne recommandée pour la classe globale (celle qui possède un véhicule) est de 19° dans la maison, ce n’est pas un idéal : les esquimaux dans leur igloo étaient capable de faire bien mieux, c’est-à-dire beaucoup plus bas, zéro degré celsius au ras du sol. La Ségolène Royal du futur nous fera admettre qu’il suffit d’enfiler un polaire pour se réchauffer. C’est certes moins agréable, mais tellement plus simple d’isoler les corps plutôt que de se chauffer au bois, au gaz ou au nucléaire…
* Le Monde.fr avec AFP 9 décembre 2014, Interdiction des feux de cheminée : Royal veut « faire changer cette décision » en Ile-de-France
** http://sosconso.blog.lemonde.fr/2013/10/02/bientot-la-fin-des-feux-de-cheminee-a-paris
Malgré les déclarations de notre ministre l’arrêté est toujours appliqué au 1er Janvier 2015: interdiction des feux de bois sur l’IDF
vous le trouvez sur la page d’accueil de http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr.
Il n’y a aucune publication officielle d’annulation ou de reformulation du décret.
Je trouve dommage que les médias aient diffusé cette déclaration d’intention, en laissant penser que c’était une décision actée et sans rappeler les réserves de mises en œuvre.
Pour l’instant 75000€ d’amende et 2 ans d’emprisonnement…
sans compter les problèmes d’assurances en cas de sinistre
Que peut on faire?
y-a-t-il un site dénonçant la pollution engendrée par l’air expiré de certains organismes? 😉 j’aurais aimé qu’un quotidien national nous aide un peu sur ce sujet
bonnes fêtes à tous
@biosphere, en général, les gens se retrouve rarement dans les hospice avant 60 ans, âge qu’il est impossible d’attendre dans le cadre du mode de vie paléolitique que vous prôner. Et si je vis 90 ans, les 80 première autonome, et les 10 dernières dépendant, je gagne 50 ans de vie autonome par rapport à l’hypothèse ou je décède à 30 ans en ayant été » autonome toute ma vie.
Pour mieux respecter l’environnement, il serait plus judicieux de se tourner vers les éoliennes, les panneaux solaires, et l’isolation.
Je signale à l’auteur de l’article que les esquimaux dans leurs igloos dépassait rarement l’âge de 30 ans
@ Invite2018
vaut-il mieux mourir jeune dans son igloo ou vieux dans un EHPAD ?
Le mot « punitive » est un piège sur lequel on lance de fausses querelles.
La vraie question est : » Se comporter écologiquement suppose-t-il certaines contraintes par rapport au mode de vie d’aujourd’hui ? »
La réponse est oui, parce que nous sommes sur un monde de surface finie.
Le choix d’appeler ces contraintes du nom de « punition » ou pas relève de la sociologie, de la philosophie (éventuellement) mais pas vraiment de l’écologie. Nous devons prendre soin de la Terre et de toutes les créatures qui vivent dessus, y faire attention tout simplement. Qu’importe les mots qui décrivent ce comportement. Ce qui relèvera de la punition c’est ce que nous subirons si nous ne faisons rien et continuons à proliférer et à produire au-delà de toute mesure.
Ecologie punitive ?
« Je vais faire changer cette décision(sur les feux de cheminée) qui ne va pas dans le bon sens», a déclaré Ségolène Royal, estimant qu’avec cette interdiction, « on était un peu dans l’écologie punitive». Ecologie punitive ? En fait cette socialiste reprend l’argumentation de la droite en matière d’écologie.
Ainsi Luc Ferry : « L’écologie punitive, l’écologie de la décroissance ne marchera jamais. Même s’il y a une catastrophe comme l’espère Yves Cochet, ça ne marchera pas. Il ne faut pas que l’écologie soit punitive ni liberticide, sinon elle restera marginale. »
in Philosophie de l’écologie, Croissance verte ou décroissance ?
Editions Flammarion 2013
Ces questions nous rappellent deux réalités que nous avons transgressées et de cette transgression proviennent tous nos problèmes :
– Nous sommes un prédateur et pour cela devrions avoir des effectifs beaucoup moins importants.
– Nous sommes un animal tropical et vivre aux hautes latitudes nécessitera toujours des artifices technologiques plus ou moins coûteux pour la biosphère.
Nous avons épuisé hier les peaux de bêtes, nous épuiserons demain le pétrole le bois et l’espace disponible.
Ces questions nous rappellent deux réalités que nous avons transgressées et de cette transgression proviennent tous nos problèmes :
– Nous sommes un prédateur et pour cela devrions avoir des effectifs beaucoup moins importants.
– Nous sommes un animal tropical et vivre aux hautes latitudes nécessitera toujours des artifices technologiques plus ou moins coûteux pour la biosphère.
Nous avons épuisé hier les peaux de bêtes, nous épuiserons demain le pétrole le bois et l’espace disponible.