Sept extrémistes à la présidentielle 2022

Zemmour, Le Pen, Dupont-Aignan, Arthaud, Poutou, Roussel, Lassallle, 7 présidentialiste sur douze pour la candidature aux élections du 10 avril 2022 se révèlent anti-écolos pour des raisons idéologiques qui leur sont propres. Dommage, avec eux les générations futures n’ont pas d’avenir.

Éric Zemmour, un seul discours, le passéisme

C’était le 5 décembre 2021, à Villepinte. Pendant 78 minutes, le candidat à la présidentielle Éric Zemmour a détaillé devant ses partisans son projet pour « reconquérir la France », « le pays du Concorde et des centrales nucléaires ». 78 minutes à vanter les mérites de la réduction des normes, de l’immigration zéro et de la simplification administrative tandis que, dans le fond de la salle, journalistes et militants antiracistes se faisaient molester. 78 minutes passées sans que la catastrophe climatique et l’effondrement de la biodiversité ne soient évoqués une seule fois.Muet sur la sixième extinction des espèces, Éric Zemmour remet fréquemment en question la gravité du changement climatique, qu’il ne mentionne que pour justifier la relance de l’industrie nucléaire.« Le point le plus important à retenir de son discours sur l’écologie, c’est l’absence de discours », analyse l’historien Stéphane François, Éric Zemmour reste enfermé dans une conception « archaïque » de la nation, obsédée par la grandeur et la puissance. « Sur le bien-être des gens, sur la pollution, sur la protection des milieux fragiles, il n’y a rien. L’écologie ne l’intéresse pas. » Certes, il lui arrive de se faire l’apôtre de la protection des paysages, notamment lorsqu’il s’agit de critiquer les éoliennes. « Mais cela relève davantage de la nostalgie pour une nature éternelle que d’un réel intérêt pour la biodiversité ».

Marine Le Pen, une seule obsession, les immigrés

Marine a présenté en mars 2021 un contre-projet de consultation sur l’écologie, sujet que son parti avait délaissé et qu’elle entend désormais intégrer à son projet présidentiel sous un angle protectionniste et identitaire. La candidate à l’Elysée consulte les Français sur 15 questions portant sur le nucléaire qu’elle défend, y compris les EPR, les éoliennes, qu’elle fustige, ou encore l’installation des grandes surfaces commerciales, qu’elle veut suspendre. Les réponsesqui vont dans son sens seront ensuite intégrées à une Charte. La dirigeante d’extrême droite reconnaît cependant la part de l’homme dans le changement climatique et n’est « pas climatosceptique », contrairement à son père pour qui l’écologie était la « religion des (…) bobos ». Elle entend donc davantage parler environnement en prônant le « localisme » et les « circuits courts », par opposition au « globalisme », au nom de la « sécurité sanitaire et culturelle », sous l’inspiration de l’eurodéputé Hervé Juvin, chantre d’une écologie civilisationnelle et « enracinée ».

Nicolas Dupont-Aignan, l’écologie l’emmerde

Interrogé en octobre 2021 sur certaines chasses traditionnelles qui font actuellement débat, le président de Debout la France s’est emporté: “Mais les écolos nous emmerdent. (…) Les écolos feraient mieux de s’occuper de la vraie écologie: la santé de l’homme, liée à beaucoup de produits qu’on consomme; des centrales à charbon allemandes qui polluent toute l’Europe…”“ Je suis en désaccord avec l’écologie-spectacle des écolos”, conclut le député,

Nathalie Arthaud, l’anticapitalisme pour unique boussole

Natura Sciences : Vous défendez un modèle de société qui est contre le capitalisme. Comment mettriez-vous en place ce nouveau modèle pour qu’il soit compatible avec les objectifs climatiques ?

Réponse de Nathalie Arthaud : Cette nouvelle société naîtra si des millions de femmes et d’hommes décident de la construire. Il faut prendre conscience que c’est une question vitale : préserver la planète et l’espèce humaine. J’imagine un changement profond et radical de la société au travers d’une période révolutionnaire, où des millions de femmes et d’hommes prennent conscience de l’impasse dans laquelle nous mène cette société capitaliste. Cette société est basée sur l’exploitation, la destruction des ressources naturelles, la course au profit, et sur un gâchis inouï. Ainsi, j’espère que ces femmes et hommes réalisent qu’ils sont en mesure de prendre en main la société, de la diriger eux-mêmes collectivement.Nous construisons un parti communiste avec la perspective que tout le système productif et les entreprises finissent dans nos mains à tous. Nous visons l’expropriation de la classe capitaliste des grands moyens de production et finalement la collectivisation de ces moyens de production, leur fusion dans des entités uniques. Et ce, de façon à pouvoir organiser la production, et la planifier en fonction des besoins de la population.

Philippe Poutou, le radicalisme de l’expropriation

Rien ne transpire aujourd’hui médiatiquement du programme 2022, il faut se contenter des intentions de 2017 : « Lorsque l’on recherche les propositions du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) sur l’écologie et l’environnement, les objectifs sont louables mais restent terriblement imprécis quant à sa mise en œuvre. Au NPA, l’urgence écologique vient confirmer la nécessité d’une rupture radicale avec le modèle économique dominant dont la priorité est la recherche du profit maximum et qui fait primer les intérêts de quelques privilégiés sur l’intérêt général. Donc comment fait-on ? A cette question, le NPA ne répond pas dans la demi-mesure : expropriation des grands groupes bancaires et financiers de l’énergie, de l’agro-industrie, de la distribution. »

Fabien Roussel, un communisme qui fait campagne à droite

Sur la viande, la voiture ou le nucléaire, le candidat communiste multiplie les signaux de droite dès qu’il s’agit d’écologie. « De quel droit ceux qui ont tout continuent à faire la leçon à ceux qui n’ont rien, franchement ? ». En meeting à Marseille (février 2022), le candidat du parti communiste (PCF) à la présidentielle, Fabien Roussel, s’en est à nouveau pris aux « donneurs de leçons », pour qui « on n’aurait plus le droit de manger de la viande ». Il y a quelques semaines, c’est un tweet qui avait embrasé les réseaux sociaux : « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française ». Les Verts mènent-ils une « écologie punitive », qui « assigne les Français à résidence », cette « gauche caviar et quinoa », qui « nous fait la leçon tous les jours », voudrait interdire « le Tour de France, les sapins verts, la viande et les centrales nucléaires ».« Je suis d’une gauche populaire qui préfère donner les moyens aux Français d’avoir un véhicule propre plutôt que de les assigner à résidence », a-t-il récemment déclaré. Dans son programme, Fabien Roussel propose notamment la gratuité du permis pour les moins de 25 ans, A l’instar d’Emmanuel Macron, il projette la construction de six réacteurs EPR dans son programme. Indispensable, à l’en croire, avec l’électrification des voitures et la réindustrialisation qu’il appelle de ses vœux.

Jean Lassalle, qui ne sait pas ce qu’écologie veut dire

Difficile de savoir ce qu’il pense en 2022. En 2017, Jean Lassalle expose une conception étriquée de l’écologie : « L’ampleur des problèmes impose de s’en prendre à la forme actuelle du capitalisme : l’extension infinie de la sphère marchande, la dépossession des communautés locales,Mon expérience personnelle, et les luttes acharnées qui se sont livrées dans nos montagnes au sujet des routes ou des ours, m’ont conduit sur une autre voie. Celle où s’engagent des hommes décidés à gérer ensemble leurs biens communs. »

Alors que le Conseil d’État avait fermé définitivement le dossier de la déviation de Beynac, l’association « J’aime Beynac et sa vallée » a pourtant organisé une manifestation pour dire son ulcération. Le président du Département de la Dordogne défile en tête de cortège, avec, à ses côtés, le député Jean Lassalle, venu spécialement de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques pour lui témoigner son soutien. Pour Jean Lassalle, la sauvegarde du patrimoine historique et paysager, celle du monde rural, la définition du progrès, la conception de l’écologie sont autant de mentions à avoir disparu.

15 réflexions sur “Sept extrémistes à la présidentielle 2022”

  1. Esprit critique

    D’autre part il serait peut-être bon d’écouter un peu ce que disent certains de ces «extrémistes». Malgré les désaccords qu’on peut avoir avec les un(e)s et les autres tout n’est peut-être pas à jeter. Donc il faut trier. En plus j’avais cru comprendre qu’il ne fallait pas flinguer le messager.
    Ainsi quand Dupont-Aignan dit que «Mais les écolos nous emmerdent», certes il parle comme c’est à la mode aujourd’hui, misère misère, mais on ne peut pas nier que ce sentiment est partagé par mal de monde. Après les sapins de Noël et des conneries comme ça, maintenant il ne faut pas se plaindre. C’est la même chose des «leçons de morale» et de cette «écologie punitive» dont parle Roussel. Comme je l’ai déjà dit, les leçons de morale sont devenues insupportables. Et elles le sont d’autant plus quand les donneurs de leçons ne sont pas très propres, ce qui peut quand même se comprendre. Les punitions c’est pareil.

    1. Rien ne va plus !

      Après on peut dire que de ce fait ces politiques là sont des démagos, des populistes.
      Mais qui n’en est pas ? Nous voilà donc bien avancés. Extrémistes, populistes, démagos, baratineurs, menteurs etc. etc. Faites vos jeux, rien ne va plus !
      Et après on peut aussi mettre tous ceux qui en ont ras le bol d’être pris pour de cons dans le grand panier des Zanti-écolos. Et nous serons toujours aussi bien avancés.

      1. Il faut bien dire qu’il y a beaucoup d’écolos qui n’ont rien d’écolo hormis leur prétention de l’être = Entre Nicolas Hulot qui ne manque pas de culot pour nous prendre pour des bulots, avec sa collection de voitures et bateau de plaisance, ainsi que de ses excursions sur le yacht de ses amis. Thomas Pesquet qui nous prend pour des quéqués en racontant que l’heure est grave pour la Terre mais qui s’empresse de signer un nouveau contrat pour cramer un shoot de kérosène pour aller jouer du saxophone dans l’espace. Delphine Batho qui nous mène en bateau car elle raconte qu’on peut faire du 100% renouvelable en France parce que les prix des éoliennes et panneaux solaires baissent, à part qu’elle oublie de préciser que si les prix des panneaux solaires et éoliennes baissent c’est grâce au charbon pétrole et nucléaire, notamment parce que produits en Chine.

      2. MAIS si on devait fabriquer des panneaux solaires à partir d’autres panneaux solaires et des éoliennes fabriquées à partir d’autres éoliennes, les prix ne baissent plus mais au contraire explosent comme jamais, parce que la rapport énergie et production panneaux et éoliennes n’est pas bouclé ! Et sans énergies fossiles et sans nucléaires, alors les éoliennes et les panneaux solaires ne sont plus rentables ! Et sans énergies fossiles et nucléaires, les panneaux solaires et éoliennes seront à rendement négatif ! Donc à perte.

        Autrement dit, il n’y a rien de crédible avec nos prétendus écolos actuels !

  2. Mise au point

    – « Philippe Poutou, le radicalisme de l’expropriation. Rien ne transpire aujourd’hui médiatiquement du programme 2022, il faut se contenter des intentions de 2017 »

    Philippe Poutou a récemment publié une réponse à The Shift Project sur «DÉCARBONER L’EUROPE». Ce texte daté du 25/02/2022 s’intitule “Pour une société décarbonée et dénucléarisée”, il est visible sur le site poutou2022.org ainsi que sur theshiftproject.org
    Cette info figure dans le commentaire du 11 MARS 2022 À 16:41 sur “Présidentielle 2022, voiture et climat”. Maintenant si on ne veut pas en tenir compte, et si on se contente de raconter que le NPA ne fait aucune proposition, en laissant entendre qu’il est totalement déconnecté de la réalité… alors c’est qu’il y a un problème. Et si ce que raconte Poutou n’intéresse pas les meRdias, c’est encore un autre problème.

    1. Esprit critique

      De mon point de vue, il y a aujourd’hui bien plus important comme sujet que cette histoire d’extrémistes anti-écolos. Hier soir le marchand de temps de cerveau disponible (TF1) diffusait une émission spéciale dans laquelle il avait invité huit candidats pour animer le débat. Débat ou «débat» je n’en sais rien je ne l’ai pas écouté. Huit candidats invités sur les douze. Autrement dit ce meRdia s’est autorisé à en exclure quatre. Au nom de quoi ?
      Du coup Lassale s’estime, à juste raison, faire partie des «candidats de merde».
      Voilà donc où nous en sommes. Après le Pov’con (casse-toi pov’con !) certains d’entre nous se sont entendus promettre une «vie de merde». On leur a dit dans ces mots combien on avait envie de les emmerder, fallait quand même oser. Et maintenant on ne compte plus les candidats de merde. C’est sûr, nous vivons bien une époque de merde ! Nous sommes donc dans la merde.

  3. la méthode de Duterte est la meilleure

    2 autres extrémistes et les pires : macrondelle et mélenchon , c’ est moi la ripoublique sont à ajouter à cette liste .

  4. – « 7 présidentialiste sur douze pour la candidature aux élections du 10 avril 2022 se révèlent anti-écolos pour des raisons idéologiques qui leur sont propres.» (Biosphère)

    Pas du tout d’accord. D’abord «anti-écolo» ça ne veut rien dire, c’est pire que «écolo».
    Aujourd’hui tout le monde ou presque est «écolo». Alors s’il s’agit de désigner ces quelques andouilles qui crachent sur tous ceux qui se soucient (un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie) d’environnement, eh bien pour ça il y a des mots qui ne prêtent pas à interprétation.

    1. Quant à «extrémiste» ça ne vaut guère mieux. C’est trop vague, ça veut tout dire et ne rien dire à la fois. Déjà parce que les extrémités sont à géométrie variable, et qu’il n’y pas de frontière franche entre le dur et le mou, entre le blanc et le noir, entre superficiel et le profond etc. Par exemple où faut-il situer cette écologie dite «profonde» ? Le dogmatisme est le propre de l’extrémiste qui pense qu’il n’y a que sa théorie de bonne, de vraie, qu’il n’y a que son idéologie qui vaille. Voir des anti-écolos ou des natalistes partout, comme voir des écotartufes et des cons partout, ou encore des fachos, des anti-fas, des gauchos, des bobos etc. etc. ça aussi c’est de l’extrémisme.

    2. Sur les 12 nous en aurions donc 7 qui se démarquent particulièrement… pour des raisons idéologiques qui leur sont propres (sic). Eh bien tant mieux, comme ça on y voit plus clair. Et les 5 autres, en quoi alors seraient-ils différents ?
      Voyons ça de près :
      – Permis de chasse à prix réduit, un Macron anti-écolo (24 août 2018)
      – Macron, politique de dénigrement des écolos (13 mars 2021)
      – Macron écolo ? Laissez-moi rire ! (18 mai 2021)
      Donc, si je comprends bien… celui-là est un rigolo anti-écolo, qui se fout de la gueule du monde et en même temps.
      Donc, en tant que bon écocitoyen qui se respecte… celui-là je le balance direct à la poubelle. Même pas au recyclage. Au suivant !
      – Jean-Luc Mélenchon, un technophile avéré (janvier 2017)
      – 2022, encore et toujours l’ego de Mélenchon (14 mai 2021)
      Donc, si je comprends bien… euh… Non, à vrai dire je n’y comprends plus rien. 🙂

  5. Puis les extrémistes du Centre comme Macron et Pécresse ? Obsédée par la croissance économique, le quoi qu’il en coûte; et tous les deux obsédés par l’accueil illimité de migrants alors que notre pays est déjà surendetté et qu’on ne parvient même pas à prendre en charge tous les migrants qu’on a déjà accueilli ? Il n’y a rien d’écologique là-dedans si ce n’est d’alimenter la croissance par l’immigration afin d’en faire des consommateurs occidentaux ! (avec l’argent publique évidemment)

    1. Misère misère

      Sans oublier les extrémistes du grand n’importe quoi, obsédés par les migrants, les musulmans, les gauchos, les bizounours, les umpsistes et Jean Passe.

      1. Ces migrants dans leurs propres pays, ils n’accepteraient pas qu’il y ait autant d’européens qui viennent sur leur territoire ! Alors ils sont beaucoup plus racistes que nous tu sais ! Un européen qui va en Afrique c’est un méchant colon, mais un africain qui vient en Europe c’est un gentil migrant, bref je m’aperçois que vous n’utilisez pas les mêmes mots selon le sens de la migration ! Gros foutage de gueule ! Ben je ne fais qu’utiliser exactement les mêmes mots que ces migrants, ce sont des méchants colons qui n’ont rien à faire en Europe !

      2. Parti d'en rire

        Y’a pas photo, t’es le Champion de l’Extrémisme dans l’infini domaine du grand n’importe quoi.

      3. Non je suis juste réaliste ! D’autant que je peux ajouter qu’ils sont armés dans les cités.

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