Qui a dit « Il appartiendra aux compagnies de production énergétiques non plus de fournir une électricité produite de manière centralisée, mais de gérer des réseaux délocalisés et autonomes » ? Qui donc a pu ajouter : « Le modèle phare de la transition rose/verte est la petite ou moyenne entreprise, innovante. Le rose et le vert, qui est autant de rose dans le vert que de vert dans le rose, ne peuvent pas constituer un accord d’appareils où les uns et les autres s’allient par raison en gardant au cœur leurs propres croyances. Notre modèle de civilisation, fondé sur la conception de l’homme affranchi de la nature, celle-ci servant de matière première, n’est plus tenable. Il s’agit de préparer les particuliers, les familles et les entreprises à la rareté et à la cherté énergétique. » Vous ne trouvez pas ? L’auteur de ces engagements écolos, c’est Arnaud Montebourg* ! Le même qui voit maintenant dans le nucléaire un avenir radieux… Comme quoi il y a des positions claires quand on est dans l’opposition et des idées contraires quand on est au gouvernement : on en perd la boussole !
En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe avant les réalités écologiques, ce qui ne peut amène à des décisions de court terme et non à une vision d’avenir. Prenons le cas des déchets nucléaires, par exemple ceux issus des démantèlements de centrale**. A peine commencés, les travaux d’Iceda*** sont déjà arrêtés par la justice. Pourtant ce n’est qu’un centre de transit, les déchets de moyenne activité à vie longue rejoindront Cigéo****, ouvert peut-être à partir de 2025. Pendant une centaine d’années, il faudra creuser les galeries, y installer les équipements nécessaires, entreposer les conteneurs de déchets radioactifs. Déjà on se pose la question : « Comment maintenir les compétences sur une telle durée ?
En fait le nucléaire n’a jamais été une filière d’avenir, il faudrait pour cela que les sociétés humaines maîtrisent le temps long. Or en un siècle passé, qu’a déjà connu la France ? Deux guerres mondiales, plusieurs chocs pétroliers, des crises financières… Comment répondre de la sécurité du Cigéo dans le siècle qui vient, alors que les menaces d’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle se précisent (réchauffement climatique, blocage énergétique…) ? Le nucléaire n’est pas une filière d’avenir, c’est un avenir d’insécurité ; il y a de fortes chances que les déchets soient laissés à l’air libre, sans que les générations futures aient les moyens de s’en occuper.
* Des idées et des rêves d’Arnaud Montebourg (édition Flammarion, 2010)
** LE MONDE du 29 août 2012, Nucléaire : que faire des déchets français de démantèlement ? La justice a suspendu la construction par EDF d’un centre d’entreposage de résidus radioactifs.
*** Iceda, Installation de conditionnement et d’entreposage des déchets activés, prévu dans l’enceinte de la centrale du Bugey (Ain)
**** Cigeo, site industriel d’enfouissement géologique à Bure (LE MONDE du 29 août 2012, Nouvelles questions sur la sûreté d’un stockage profond)
Delphine Batho défend la complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelables !!!
Invitée mercredi matin au micro de BFMTV et de RMC, la ministre (PS) de l’environnement, Delphine Batho, a soutenu le projet de grand aéroport Notre-Dame-des-Landes à Nantes et assuré que le nucléaire était une énergie « d’avenir ». Au risque de raviver les tensions avec les ministres écologistes du gouvernement.
Le Monde.fr | 29.08.2012
Le pôle écologique du PS n’avait même pas fait 2 % des voix au dernier congrès, le PS n’est pas un parti écolo, le PS ressemble comme un clone à la droite, UMPS…
Promesses de campagne face aux réalité
Pendant la campagne présidentielle, François Hollande n’a eu de cesse de répéter son engagement à réduire à 50 % – contre 75 % actuellement – la part du nucléaire dans la production d’électricité, à l’horizon 2025. Comment va-t-il faire puisqu’il n’a aucune connaissance du scénario Négawatts ? Lire sur cette question nos billets précédents :
26.07.2012 Contradictions du parti socialiste sur le nucléaire
20.10.2011 Critique constructive du scénario Négawatt
24.06.2011 Pourquoi et comment sortir du nucléaire
21.12.2007 Soyons négawatts
Promesses de campagne face aux réalité
Pendant la campagne présidentielle, François Hollande n’a eu de cesse de répéter son engagement à réduire à 50 % – contre 75 % actuellement – la part du nucléaire dans la production d’électricité, à l’horizon 2025. Comment va-t-il faire puisqu’il n’a aucune connaissance du scénario Négawatts ? Lire sur cette question nos billets précédents :
26.07.2012 Contradictions du parti socialiste sur le nucléaire
20.10.2011 Critique constructive du scénario Négawatt
24.06.2011 Pourquoi et comment sortir du nucléaire
21.12.2007 Soyons négawatts