D’abord on prolonge la durée de vie des centrales nucléaires, de 25 ans on passe à quarante ans. On promet bien sûr que le démantèlement sera compensé par de nouvelles sources d’énergie. Ensuite on lève le moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires. On promet bien sûr d’en construire uniquement pour remplacer les anciennes centrales. Après, on se rend compte que l’objectif climatique impose d’avoir moins d’émissions de CO2, donc de construire davantage de centrales. Aujourd’hui en Suède, 46 % de l’électricité provient du nucléaire, bientôt ce sera sans doute près de 80 % comme en France. Ce schéma d’évolution est présenté par LeMonde du 7 février. Nulle trace dans cet article d’une quelconque volonté d’économie d’énergie ; uniquement une politique de l’offre, comme si augmenter la consommation d’électricité était un besoin fondamental de l’homo sapiens.
Pourtant 46 % de l’électricité suédoise provient déjà de la production hydroélectrique, une énergie renouvelable mais difficilement extensible. Il suffirait d’y adjoindre un peu d’éolien et, si les besoins des Suédois en électricité diminuaient de moitié, la Suède n’aurait besoin d’aucune centrale nucléaire, passée ou à venir. Pourquoi adopter l’écran plat qui consomme plus d’électricité ? Pourquoi utiliser un zapper alors qu’il suffit de se lever pour éteindre sa télé ? Pourquoi avoir un téléviseur dans chaque pièce ou presque alors qu’un seul poste dans une famille est amplement adapté ? Pourquoi des foyers tous équipés en télé alors que l’usage collectif était autrefois privilégié ? Pourquoi l’écran couleur alors que le noir et blanc était si efficace ? Pourquoi d’ailleurs un poste de télé alors que la radio se suffisait elle-même à une époque ? Pourquoi être victime de ce glissement vers le tout-électrique, vers le tout-nucléaire ? Pourquoi ne pas acquérir le sens des limites…
Tout d’abord nos politiques (notre politique devrions nous dire en France) sont d’une ignorance crasse sur tout ce qui concerne la notion de ressources et de développement. La plupart n’ont suivit que des études de démagogie. Alors comprendre un raisonnement logique et cohérent, ça les dépasse forcément. A la limite l’économie, surtout dans ses théories les moins solides (genre la croissance infinie), leur est accessible.
Ensuite, les vrais décideurs sont a priori peu intéressé à la pérennité de la vie sur Terre. Leur seule obsession, c’est le gain à court terme.
Et le toujours plus leur garanti d’empocher toujours de plus en plus.
Le but et l’utilité sont des notions philosophique manifestement hors de porté de leurs intelects.