Suivre le pouls de la planète, c’est beaucoup trop tard

On ne compte plus les études et les avertissements sur l’état de plus en plus désespéré de la planète et de tous ses habitants. Anne-Sophie Novel nous présente « Resource Watch, l’outil parfait pour suivre le pouls de la planète ». Dans la section « Data », il est possible d’explorer les 209 bases de données proposées et de visualiser les données sous formes graphiques ou cartographiques. Avec la fonction « Pulse », il est possible de se balader sur la planète, un peu à la manière de Google Earth mais avec certains prismes de navigation, tels la déforestation, les ressources en eau, la qualité de l’air, etc. Avec la fonction « Spash », Resource Watch vous propose aussi de constater de visu l’état de la planète, avec par exemple des images recueillies par l’expédition Tara dans le Pacifique au sujet du blanchiment des coraux. Pour complément, « l’App Gallery » propose de visiter 28 autres sites web qui proposent d’accéder à des données chiffrées présentées sous forme de cartes ou d’applications. Conçue de manière libre et ouverte (logiciel Open Source), Resource Watch peut être utilisée et enrichie par quiconque souhaite l’utiliser. Anne Sophie conclue : « Pourvu que cela aide les décideurs à agir vite et bien maintenant ! » Nous connaissons déjà la réponse.

Resource Watch ! Cet outil n’est pas fait pour préserver la planète, cet outil sert à photographier les choses. C’est un outil pour touristes. Cela permet seulement de nous abrutir de données brutes. Savoir combien on dégage de gaz à effet de serre n’implique pas qu’on va refuser l’avion ou la voiture. Bien sûr la comm est nécessaire à la prise de conscience, et la prise de conscience est nécessaire à l’action. Mais qui va se sentir concerné par un site d’observation de plus ? Comme dit un commentateur sur lemonde.fr : « Ahahah ! Regarder à quelle vitesse on se casse la gueule, c’est la spécialité des scientifiques avec leur ordinateurs et des journalistes voulant sauver le monde avec leurs écrans, qui ne changent en rien à la chute de la tour. On sait cela depuis des générations… mais non, y’en a qui continue de prendre les photos ! » A quand un site de bilans des programmes de protection qui montrent les erreurs d’appréciation permanentes et accessoirement le rôle de la bien-pensance du nord et de l’opportunisme du sud dans ces échecs ? Un site de plus, mais on préfère voir le match de foot à la télé. Tous les collapsologues savent que c’est trop tard, beaucoup de dommages infligés à notre milieu de vie sont irréversibles.

Depuis le livre de 1948, « la planète au pillage » de Fairfield Osborn, observation actualisée de façon très scientifique et très médiatisé par le rapport du MIT au club de Rome de 1972 (« les limites de la croissance »), nous savons que nous courrons au désastre. Mais ces connaissance n’ont pas empêché les politiques de faire du business as usual avec les lobbies et les cons-sommateurs de se goinfrer au détriment des générations futures. Un instrument de plus pour nous regarder courir n’est qu’une petite piqûre de rappel, il faudrait rendre obligatoire pour tous l’action de se faire piquer… pour mieux s’entraîner à la simplicité volontaire/forcée ! S’il n’y a pas obligation de préparer à l’avance ses devoirs, on sait que les élèves vont se contenter d’inventer des histoires pour justifier le fait qu’ils n’ont rien fait et qu’ils ne vont rien faire.

10 réflexions sur “Suivre le pouls de la planète, c’est beaucoup trop tard”

  1. Enfin, un document à signaler, quoique datant un peu : « a comparison of the limits to growth with thirty years of reality », de Graham Turner du CSIRO ( ~ le CNRS australien), disponible sur le net. Ça donne, au minimum, à réfléchir.

  2. Enfin, un document à signaler, quoique datant un peu : « a comparison of the limits to growth with thirty years of reality », de Graham Turner du CSIRO ( ~ le CNRS australien), disponible sur le net. Ça donne, au minimum, à réfléchir.

  3. @grossir
    … et pas assez d’importance à l’impact de sa passivité dans certains domaines, patate.

  4. @grossir
    … et pas assez d’importance à l’impact de sa passivité dans certains domaines, patate.

  5. Et ça tourne sur des serveurs qui carburent à quoi, le phlogistique ou la fameuse « énergie libre » suscitée à partir du vol des pigeons qui pullulent sur le net? Un peu comme le « zéro papier » qui a produit des Everest de documentation papier.

  6. Et ça tourne sur des serveurs qui carburent à quoi, le phlogistique ou la fameuse « énergie libre » suscitée à partir du vol des pigeons qui pullulent sur le net? Un peu comme le « zéro papier » qui a produit des Everest de documentation papier.

  7. Jusqu’à maintenant, on remue beaucoup d’air, on produit beaucoup de connaissances, on propose de nouveaux produits (comme ici le Watch machin) susceptibles de stimuler les échanges et donc d’augmenter le PIB. On se divertit aussi par exemple sur des blogs comme celui-ci. C’est donc tout bénéf’.
    Mais il ne faut pas vous inquiéter pour rien, on n’agit pas négativement sur l’activité humaine.

  8. Jusqu’à maintenant, on remue beaucoup d’air, on produit beaucoup de connaissances, on propose de nouveaux produits (comme ici le Watch machin) susceptibles de stimuler les échanges et donc d’augmenter le PIB. On se divertit aussi par exemple sur des blogs comme celui-ci. C’est donc tout bénéf’.
    Mais il ne faut pas vous inquiéter pour rien, on n’agit pas négativement sur l’activité humaine.

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