Dissertation : « Le salaire résulte-t-il uniquement de la confrontation de l’offre et de la demande sur le marché du travail ? »
Notons d’abord que ce sujet est intemporel, il est donc ouvert à une analyse historique. Il ne se situe pas géographiquement, or la situation des pays du tiers-monde est très différente de la situation française. Rappelons aussi que le marché du travail est une fiction complète élaborée par des économistes orthodoxes (libéraux) pour qui la théorie est meilleure que la réalité. Il faudrait en effet satisfaire à des hypothèses (transparence des transactions, homogénéité des salariés, etc.) qu’invalident d’ailleurs les documents proposés. Le salaire résulte d’un rapport de force entre patrons et salariés qui sont obligés de s’allier au sein des syndicats, institutions qui n’existait pas au début de la révolution industrielle : le patron pouvait faire ce qu’il voulait (il s’agissait de rapports léonins). Certains pays n’imposent d’ailleurs toujours pas aujourd’hui un salaire minimum, ce qu’a mis progressivement en place la France (SMIG, puis SMIC) : le gouvernement régule à sa manière le rapport de force entre salariés, à une époque il faisait tirer sur les grévistes. Le salaire résulte aussi des préjugés sociaux, inégalités entre l’homme et la femme, sur-valorisation des diplômes, dévalorisation des jeunes et des personnes âgées, etc. Il n’y a pas seulement la lutte de classes entre capitalistes et prolétaires, (cf. Karl Marx), il y a surtout une évolution culturelle qui change notre manière de voir.
Mais cet ensemble complexe peut nous faire oublier l’essentiel. Un salaire, c’est-à-dire un pouvoir d’achat, n’est pas seulement issu du circuit économique, pouvoir d’achat contre heures de travail, biens et services contre revenus, il est surtout gagé par les ressources naturelles. Or nous savons maintenant, contrairement à l’opinion des économistes théoriques, que les ressources ne sont pas illimitées et au contraire en voie d’épuisement rapide. Le niveau de vie autorisé par notre pouvoir d’achat actuel résulte en fait principalement du pétrole (presque 100 millions de barils par jour, soit 179 000 litres par seconde) et autres ressources fossiles. Le circuit économique qui fonctionne entre entreprises et salariés n’est qu’un sous-ensemble de la biosphère. L’oublier, c’est passer à coté de l’origine réelle (biophysique) de nos salaires.
épreuve composée
« Montrez à l’aide d’un exemple comment la croissance économique s’auto-entretient »
Notre économie fonctionne à crédit, il faut rembourser capital et intérêt. Or le taux d’intérêt nécessite la croissance future pour trouver les moyens d’avoir un surplus de monnaie permettant de rembourser sa dette ; il y a un effet boule de neige. Ce mécanisme est voué à s’enrayer (cf. les cycles économiques et les crises) car il n’est pas possible de continuer l’expansion dans un monde fini. Ceux qui pensent autrement sont soit des fous, soit des économistes.
« Vous caractériserez les liens entre la croissance du commerce et celle du PIB »
La croissance résulte de la consommation, de l’investissement et des échanges internationaux. Or il y a aujourd’hui une inversion historique. Jusqu’à présent tout était fait pour favoriser le libre-échange (OMC, etc.). Aujourd’hui, à la suite de Trump, on favorise le protectionnisme. Puisque le moteur de la croissance « exportation/importation » s’enraye, le PIB de chaque pays va se contracter dans un avenir probable.