Dans son livre la faim dans le monde expliqué à mon fils (Seuil, 1999), Jean Ziegler attaque Malthus de façon mensongère :
– Ziegler : Une théorie fait des ravages en Occident : celle de la sélection naturelle. C’est une théorie perverse ! Le nombre des hommes sur Terre augmentant sans cesse, les famines assureraient une sorte de fonction régulatrice.
– son fils : Qui a inventé une théorie aussi affreuse ?
– Ziegler : C’est un pasteur anglican du nom de Thomas Malthus qui a vécu en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle.
– Comment a-t-on pu croire à la théorie de ce Malthus ?
– La réponse est simple, Karim. Cette théorie est archi-fausse, mais pour calmer leur mauvaise conscience, certains se raccrochent à la pseudo-science de Malthus qui permet de refouler l’horreur. »
Avec cette présentation, Jean Ziegler montre une méconnaissance totale de Malthus. Malthus veut simplement éviter les « obstacles destructifs » ou mode naturel de régulation comme la famine, les guerres et les épidémies. Il ne s’intéressait pas qu’à la production agricole, qu’il savait déjà (fin XVIIIe siècle) soumis aux rendements décroissants. Il constatait l’augmentation exponentielle de la population en l’absence de limites décidées par la société et le déséquilibre entre population et ressources alimentaires. En termes modernes, Malthus préfère la prévention et serait un chaud partisan du planning familial !
De plus la sélection naturelle dont parle Ziegler n’est pas de Malthus, c’est l’idée centrale de Darwin quelques dizaines d’années plus tard. Pour être plus précis, Darwin écrit dans Life and letters que l’idée de la sélection naturelle lui est venue en lisant L’Essai sur le principe de population de Malthus. En effet, on peut retrouver dans les thèses malthusiennes les prémices du concept de « struggle for life ». Le révérend Malthus applique l’idée de lutte pour la vie à la lutte des populations pour l’espace : c’est un penseur de la rareté et la rareté fait pression, elle sélectionne. De son côté, Darwin fait de la lutte pour la vie, la lutte des populations pour l’espèce : la lutte pour l’existence chez les animaux et plantes amène une sélection naturelle ou encore la survivance des espèces les plus adaptées. Malthus avait seulement mis l’accent sur l’aspect quantitatif de la population.
La régulation de la démographie n’est en effet pas envisagée dans les programmes dits de gauche décroissante, du moins officiellement car des débats à ce sujet commencent à se faire jour. L’énoncé du dogme soutenu par un certain mouvement féministe est: « la réduction de la population est au programme des gouvernements capitalistes mondiaux qui veulent l’utiliser pour conserver le mode de vie occidental à une « élite » ; comme il est prévu une stabilisation de la population en 2050 et que la terre pourra bien supporter de nourrir 9 à 12 milliards de personnes avec une agriculture plus adaptée, ce n’est donc pas une priorité et il ne faut surtout pas faire le jeu des adversaires ». Les faiblesses de ce raisonnement sont bien évidemment: arriveront nous à temps à mettre en place des modes de fonctionnements autres que ce capitalisme prédateur à la pensée inique et qui me dit que la population se stabilisera? (on sait ce que valent les prévisions à la louche à si longue échéance). Donc, n’en déplaise aux anti-gauchistes primaires,aux écolos benêts qui ne voient aucune trace de politique dans toute société et aux décroissants trop optimistes, à mon avis la solution réside à insérer la limitation démographique dans des programmes de reprise en main de leur destin par les populations; ainsi éviterons nous peut-être les fanatismes de tous bords.
Je voulais être polémiste mais vraiment rien à ajouter. 100 % d’accord avec vos critiques de Jean Ziegler qui à mon avis n’a rien compris à Malthus, rien non plus au concept de sélection naturelle et bien sûr qui se moque éperdument des conséquences sur le monde sauvage d’un monde peuplé de 10 ou 12 milliards d’hommes. 100 % d’accord aussi avec la remarque de Manso. Pietre consolation en effet de savoir que l’Histoire les condamnera car se sont les génération futures et tous les autres êtres vivant qui paieront pour leur aveuglement natalistes.
Ziegler, comme d’autres moins extrémistes (Jacques Caplat par exemple), du fait de leur affirmation que la planète peut nourrir 12 milliards d’habitants (ce qu’ils ne peuvent évidemment prouver du fait que nous ne sommes « que » 7 milliards), ont une influence extrêmement négative sur le cours des évènements puisqu’ils démobilisent une part de ceux qui pourraient justement s’investir dans la lutte contre la surpopulation. Le fait que le tribunal de l’histoire les condamnera n’est qu’une piètre consolation…
Bon démontage de la baudruche gauchiste Ziegler qui ferait mieux d’ utiliser sa raison plutôt que ses sentiments (dans la mesure où il est sincère , ce qui reste à démontrer) .
Il est temps que cette vieille pleureuse se retire de la vie publique !
Pour Hollande :
« – BURE : c’est encore un labo !
– c’est moi qui décide ! (je n’ai que faire des accords PS-EE-LV) »
Pour Hollande :
« – BURE : c’est encore un labo !
– c’est moi qui décide ! (je n’ai que faire des accords PS-EE-LV) »