Il est français mais inconnu en France. Daniel Pauly est le premier à alerter la communauté internationale sur la surexploitation des ressources halieutiques (LeMonde du 4 mars).. S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, il prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980 parce que la Chine avait minimisé ses prises. Il démontre dans un autre article que les humains pêchent des poissons de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire des océans, nous finirons par manger du zooplancton ! Le dernier rapport de la FAO (2 mars 2009) confirme son point de vue. Mais la solution proposée par Pauly déçoit : « Mangez ce que vous voulez et utilisez votre bulletin de vote ». Car pour qui voter ?
Les politiques ont toujours été les amis des pêcheurs, pas celui des poissons. Et voilà un des résultats : les marins du golfe de Gascogne sont devenus des orphelins de l’anchois, pêche fermée depuis 2005 alors qu’on pouvait autrefois 10 tonnes d’anchois en cinq minutes (LeMonde du 5 mars). De façon inexplicable pour l’Ifremer, le stock ne se reconstitue pas. Les autres exemples d’effondrement sont multiples, le cabillaud au Canada, l’anchois au Pérou, la sardine en Californie. Il faut dire que la pêche industrielle a remplacé la pêche artisanale avec le soutien des politiques. Dans l’UE, le challenge pour chaque ministre était d’arracher les plus gros quotas pour « ses » pêcheurs. Pendant des décennies, les subventions européennes ont encouragé le développement des flottes, maintenant c’est la casse des navires qui est subventionnée. Personne n’avait compris jusqu’à présent que l’ami des poissons et l’ami des pêcheurs naviguent sur le même bateau. Alors, pour qui voter ?
Tu dessines un poisson sur ton bulletin de vote et tu écris « à mort la surexploitation de la Biosphère », pour une fois il y aura un vote qui signifiera quelque chose…