« Le Défi du Nombre », un livre d’Antoine Waechter et Didier Barthès. L’ouvrage sera disponible à partir du 15 juillet. Présentation :
Quand la sixième extinction n’est plus discutable, quand c’est l’équilibre entier de la biosphère qui se trouve menacé, il n’est plus possible de passer sous silence la question du nombre des hommes. Parce que nos effectifs toujours croissants nous conduisent à occuper tous les territoires du vivant, parce que, sauf à imposer la pauvreté aux plus riches qui ne veulent pas y revenir et aux plus pauvres qui veulent y échapper, notre nombre est et sera toujours un facteur multiplicatif de toutes les pollutions, de toutes les empreintes de l’homme sur la Terre.
C’est un défi colossal que de maîtriser notre démographie, que d’assurer en douceur un retournement des tendances, c’est à dire la stabilisation de nos effectifs puis leur décrue. Economiquement et démographiquement l’équilibre de nos sociétés est basé sur la croissance. Or, c’est aujourd’hui une option qui n’est plus envisageable : la Terre est saturée. « Voici venu le temps du monde fini », disait Albert Jacquard. Certes, le Giec lui-même, comme la grande majorité du monde politique, Verts compris, continuent à accorder bien peu d’importance à la démographie, mais c’est pourtant la maîtrise de nos effectifs qui conditionne nos chances de lutter efficacement contre l’effondrement qui s’annonce. Après avoir montré combien la situation démographique d’aujourd’hui constitue une exception, un pic forcément non durable dans l’histoire de notre espèce, et avoir également détaillé les situations très diverses que connaissent les différents pays, Antoine Waechter et Didier Barthès explorent les différents volets de la question.
Le volet écologique d’abord par l’analyse de la capacité de charge de la planète et des contraintes qui pèsent sur les espèces au fur et à mesure de leur évolution démographique.
Le volet de l’alimentation ensuite. Pourra-t-on nourrir toujours plus d’humains ? Les solutions généralement mises en avant (limiter les gaspillages, devenir végétarien, se mettre partout à l’agroécologie…) sont-elles suffisantes ?
Le volet économique aussi, en réfutant l’éternelle objection : « Mais qui va payer nos retraites si nous faisons moins d’enfants ? » Les auteurs montrent que la réponse est loin d’être en faveur d’une forte natalité. D’une part, parce qu’il faut étudier les choses dans la durée (les jeunes d’aujourd’hui sont aussi les vieux de demain), d’autre part parce qu’il faut envisager l’ensemble des comptes sociaux et donc prendre également en compte les lourdes charges liées à l’éducation.
Les influences religieuses et politiques sont aussi détaillées en mettant en parallèle les discours et les faits. On découvre que les réponses sont plus subtiles qu’on ne le croit. Il est intéressant également de noter l’écart entre les discours des institutions diverses (États, partis politiques, Églises…) qui sont tous nataliste et celui des citoyens beaucoup plus ouverts à l’évocation du sujet et finalement beaucoup plus conscients de son importance.
L’ouvrage évoque enfin les pistes qui pourraient nous amener à accélérer la baisse de la fécondité. Il est urgent que la régulation se fasse de notre propre volonté plutôt que par la confrontation forcément brutale aux limites de notre planète.
Le Défi du Nombre, Antoine Waechter et Didier Barthès
(Éditions Baudelaire, 2022, 136 pages, 14 €)
source : http://economiedurable.over-blog.com/2022/07/le-defi-du-nombre.html
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Fondateur d’Écologie et Survie, co-fondateur des Verts puis fondateur du Mouvement Écologiste Indépendant (MEI), Antoine Waechter fut candidat à la Présidence de la République, puis député européen et vice-président du conseil régional d’Alsace, il est aujourd’hui chef d’entreprise et codirige le MEI. Il est notamment l’auteur du Scandale Éolien (éd. Baudelaire) et, avec Fabien Niezgoda, du Sens de l’Écologie Politique (éd. Sang de la Terre).
Economiste de formation, Didier Barthès est porte-parole de l’association écologiste Démographie Responsable et coprésident du MEI, il est également le fondateur du site Économie Durable et co-auteur de l’ouvrage Moins Nombreux plus Heureux (éd. Sang de la Terre).
– « Les influences religieuses et politiques sont aussi détaillées en mettant en parallèle les discours et les faits. […] Il est intéressant également de noter l’écart entre les discours de institutions diverses (États, partis politiques, Églises…) qui sont tous natalistes et celui des citoyens beaucoup plus ouverts à l’évocation du sujet et finalement beaucoup plus conscients de son importance. » (Biosphère)
Il est intéressant également de noter, là encore, cette vision binaire et manichéenne.
D’un côté les natalistes… tous d’affreux natalistes… Et de l’autre des gens beaucoup plus… ouverts… et finalement beaucoup plus… conscients… Les gens bien quoi.
Et entre les deux… le vide ? Il eut peut-être été intéressant d’analyser les discours de ces gens qui refusent ce séparatisme absurde.
– « Tous les extrémistes ont un point commun : une fois qu’ils sont soudés à l’intérieur de leur groupe, ils enferment tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie dans une définition homogène qui les caractérise comme des ennemis. Il n’y a plus de nuance ou de débat. Le monde devient binaire : c’est blanc ou noir […]
La peur de l’extérieur accentue les ressemblances entre les membres du groupe qui ressentent les mêmes sentiments et augmente les différences avec cet extérieur. Cette peur produit une vision du monde dichotomique, qui permet de catégoriser son environnement, donc de définir de manière simplifiée la place des «bons» et des «méchants» (Bénézech & Estano, 2016). »
(Dounia Bouzar, Christophe Caupenne – La tentation de l’extrémisme -2020 )
Peut-être serait il bon, peut être serait-il honnête d’avoir lu le livre avant d’en faire la critique, cela me semblerait la démarche la plus logique et la plus correcte. J’attends avec impatience vos propres ouvrages où sera développée votre pensée.
Certes, il serait certainement plus honnête, plus logique etc. d’avoir lu le bouquin avant de le critiquer. Toutefois admettez qu’il y a des choses qu’on n’a pas besoin d’essayer pour en juger. De toutes façons, ce que je critique c’est d’abord ce besoin d’en rajouter. Comme si nous n’en avions pas déjà suffisamment comme ça. Maintenant si ce que vous avez besoin de publier peut changer le monde, si c’est réellement de l’inédit, quelque chose qui peut entrer dans l’Histoire … alors là bien sûr. Quant à ma pensée, si elle vous intéresse, je pense que sur Biosphère il y a déjà de quoi en remplir quelques centaines de pages. Et c’est bien pour ça que, personnellement, je me garderais d’abattre un arbre, juste pour en rajouter.
Et un de plus, toujours plus ! Et un arbre de moins !
Et pour nous raconter quoi, que nous ne sachions déjà ?
Remarque, au stade où nous en sommes ça ne changera pas grand chose.
Le vieux disque rayé, n’est-ce pas de votre cas dont il s’agit. Sur ce blog biosphere, chaque post sur la démographie entraîne de votre part une réaction outrée : « Quoi, on nous rabâche encore une fois la question malthusienne !!!!! ».
Remarquez pourtant que la littérature ne donne à cet aspect important des choses qu’une partie infinitésimale, et quand on l’aborde, c’est pour dire du mal de ceux qui constatent qu’il y a surpopulation !!!!!!!!!!!!!!!!!
Mais bien sûr qu’il s’agit de mon cas ! Et vous avez parfaitement raison de souligner que je ne fais que ressasser, radoter, rabâcher, tourner en rond, comme un vieux disque rayé. Bref, j’assume parfaitement. Mais avouez quand même que je ne suis pas le seul dans ce cas. Donc match nul et baballe au centre ! Ceci dit, croyez-vous qu’il n’y a que le Surnombre qui ne pèse qu’une partie infinitésimale dans la littérature ? Et d’abord, de quelle littérature parle t-on ? Combien de journaux, d’articles, de bouquins, sur la pêche à la mouche, par exemple ? Ou encore le stoïcisme, si vous préférez. Et puis comparez avec tout le reste.
Aujourd’hui, au plat du jour, vous nous servez l’Abondance…
Nos bibliothèques ne sont-elles pas assez surchargées comme ça ?
Et même de votre littérature de prédilection… ne serait-ce qu’avec Malthus, Claude Lévi-Strauss, Michel Tarrier et Jean Passe. Alors à quoi bon en rajouter ? D’autant plus que vous savez très bien que ça ne changera rien. Je vous l’ai dit, et je le répète, comme un vieux disque rayé, ce sujet ne peut que nous tirer vers le bas. Mais ça vous ne voulez (pouvez) pas l’entendre.