Dans un quotidien, l’information sur la vie de notre planète a ceci de particulier qu’elle n’envisage qu’un seul aspect des choses. Ainsi l’ONU veut contrôler la ruée vers les terres agricoles (LeMonde du 16 juin). Alors qu’il faudrait trouver 120 millions d’hectares de terres agricoles d’ici à 2030 pour répondre à la demande de produits alimentaires, certains pays comme la Chine préemptent des millions d’hectares en Afrique. Des cultivateurs seront donc privés d’accès aux ressources essentielles à leur survie.
Dans cette histoire, il y a sous-jacent le fait que l’utilisation des terres ne sert pas simplement à l’alimentation. N’oublions pas le problème des agrocarburants, de la destruction des forêts, des ressources en eau et surtout, quelque chose qu’on n’aborde jamais, le problème de l’extinction de la biodiversité. En effet l’anthropisation des terres pour l’usage humain empêche les autres espèces de conserver leur espace vital. A trop vouloir conforter la suprématie humaine sur la nature, l’espèce homo « sapiens » oublie qu’elle doit savoir partager l’espace non seulement à l’intérieur de la génération présente, non seulement avec les générations futures (conservation des sols), mais aussi avec les non-humains.
Les Chinois ont ceci de respectable qu’ils ne misent pas seulement sur l’agriculture, ils essayent aussi à réduire leur population avec la politique de l’enfant unique. Au-delà de cette analyse malthusienne (fondée), il faudrait qu’ils comprennent autre chose : il est immoral de consacrer des terres à un endroit pour nourrir des populations à un autre endroit si on veut respecter le principe de la souveraineté alimentaire et de la conservation des sols. Exporter de la nourriture, c’est exporter la biomasse d’un sol et réduire en conséquence ses capacités productives pour les années suivantes. Nourrir les Chinois en Afrique, c’est une forme d’exploitation et d’appauvrissement non seulement des sols et des populations étrangères, mais aussi de la vie sauvage qui avait pu se maintenir en Afrique.
Le système d’information par la presse n’est pas un système d’éducation. Il faudrait que chacun puisse remettre l’information ponctuelle dans son ensemble, ce qui présuppose d’avoir une vision systémique et transdisciplinaire de la situation de notre planète.
Typo: xénophobie (pas xénophonie…) 🙂
Oui, c’est ça, vision systémique, et on ne parle que des chinois ; Il n’y a pas qu’eux qui en sont responsables. Ça dérape dans la xénophonie…