Plus de 11 000 scientifiques, climatologues mais aussi biologistes, physiciens, chimistes ou agronomes, issus de 153 pays, préviennent que les humains risquent des « souffrances indescriptibles » liées à l’urgence climatique*. Les décès, les maladies augmentent déjà rapidement ; des industries et des économies entières sont menacées, en particulier dans les régions les plus pauvres du monde. Pour éviter de « rendre de grandes parties de la Terre inhabitables », ces scientifiques exposent des solutions que plus personne n’ignore, sortir des énergies fossiles, fixer un prix du carbone élevé, baisser la consommation de viande, protéger les zones humides, etc. La nouveauté, c’est que ces scientifiques osent s’aventurer dans le domaine démographique : il faudrait stabiliser, et « idéalement », réduire la population en promouvant l’accès de tous, et en particulier des filles, à l’éducation et à la contraception. Cette proposition relative à la maîtrise de la démographie a alimenté la verve de certains critiques, pour eux les pays du Sud ne sont pas responsables de la gabegie d’émissions de gaz à effet de serre par ceux qui vivent au Nord. Comme l’écrit Bruno Clémentin, « On l’a déjà dit, on va le répéter : il n’y a pas trop de monde sur notre planète, il y a trop d’automobilistes (et de motards) »**.
On l’a déjà dit et on va le répéter, Biosphere connaît les auteurs de ce genre d’affirmation gratuite. Pour avoir directement « dialogué » avec Bruno Clémentin, Vincent Cheynet ou Clément Wittmann, nous savons qu’on ne peut pas discuter avec ce genre d’anti-malthusiens assujettis à leurs préjugés. Ils sont comme les inquisiteurs face à Galilée, refusant de regarder dans la lunette qui prouvait l’héliocentrisme. Opposons au constat partiel des natalistes une réalité incontestable : le nombre d’automobiles est lié au nombre de conducteurs de façon absolument interdépendante. Nous avons dépassé les 7 milliards d »automobilistes en puissance, et il y plus d’un milliard d’automobiles en circulation. Un niveau de vie motorisé basé sur les ressources fossiles est un multiplicateur des menaces, mais le nombre de personnes qui accèdent à l’automobile (à la moto et au camion) est réciproquement un multiplicateur des effets de serre entraînés par l’automobile. Bruno, Vincent, Clément et les autres devraient regarder de plus près en ajustant leurs lunettes l’équation de Kaya. Elle met en relation l’influence et le poids de l’activité humaine en termes d’émissions de gaz à effet de serre :
CO2 = (CO2 : KWh) x (KWh : dollars) x (dollars : Population) x Population = CO2
Notons d’abord que tous les éléments de cette équation sont des multiplicateurs des autres paramètres. On y trouve d’abord le contenu carbone d’une unité d’énergie, ensuite la quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire, puis la richesse par personne et finalement la taille de la population. Le premier terme de l’équation appelle à réduire les émissions de carbone dans notre production d’énergie. L’indicateur suivant reflète cette réalité : au niveau mondial, une augmentation globale de la richesse par habitant aura mécaniquement – considérant les autres paramètres constants – une conséquence à la hausse sur les émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc faire en sorte que la réduction de notre niveau de vie empêche la possession d’une voiture individuelle, riches compris pour des raisons d’équité. La question éthique percute aussi le dernier paramètre de l’équation, la population. Mais Dennis Meadows nous met devant le véritable enjeu de la problématique malthusienne : « Il n’y a que deux manières de réduire la croissance de la population : la réduction du taux de natalité ou l’accroissement du taux de mortalité. Laquelle préférez-vous ? » En résumé, pour sortir de l’impasse où nous mène la civilisation thermo-industrielle, la sobriété partagée doit s’accompagner d’une décroissance démographique. Les Gilets jaunes et les chauffeurs routiers auront du mal à comprendre la première solution au réchauffement climatique, les natalistes auront du mal à comprendre la seconde.
* LE MONDE du 8 novembre 2019, Crise climatique : l’appel de 11 000 scientifiques pour éviter des « souffrances indescriptibles »
** éditorial du mensuel La décroissance de novembre 2019
« Elle n’est pas mal non plus, l’équipe Marcel-Barthès-Cousteau and Co ! Saluons déjà la richesse de leur argumentation. Et surtout leur exemplarité dans les débats, notamment l’application qu’ils mettent à répondre aux questions qui leurs sont posées. Misère »
Par opposition , on admirera la richesse de votre argumentation ressassant ad nauseam les mêmes obsessions consumerodécroissantes et se terminant inévitablement par misere misere .
Finalement , la terre pourrait compter à vos yeux gauchistes 30 milliards d’ habitants , cela ne serait rien , il suffirait de supprimer les pubs , de rouler à velo , de mettre de gros vêtements en hiver , de manger comme des pays bengalis , nous pourrions faire de la place en vivant sous terre ou dans des monades urbaines les uns chez les autres dans une douce convivialité cryptocommuniste et tout serait réglé .
Quelle magnifique perspective !
Bien entendu , pour arriver à cet Eden collectiviste , il faudrait d’ abord se débarrasser de ces emmerdeurs malthusiens !!!
» il n’y en a pas un seul pour dire que les carottes sont cuites et qu’il est déjà trop tard. Du moins pour le dire comme ça et publiquement. »
Qui vous dit que c’ est inéluctable et qu’ il faut laisser tomber les bras : dame Greta Carbone Thunberg , les zozos du GIEC , les Philipulus du climat ?
S’ il ne fait aucun doute que dame nature va nous administrer une solide raclée bien méritée et faire chuter le stock de bipèdes de façon vertigineuse , rien ne prouve que nous serons au seuil d’ extinction et que nous ne pourrons pas limiter la casse : wait and see !
Si on avait écouté les malthusiens bien plus tôt parmi lesquels Cousteau , Dumont , Lovelock , Ehrlich , on n’ en serait peut – être pas là et la rage consumériste ne nous aurait pas atteint vu que ce système ne vit que de la hausse du nombre de consommateurs zombifiés .
– » … rien ne prouve que nous serons au seuil d’ extinction et que nous ne pourrons pas limiter la casse : wait and see ! »
En effet. Et je n’ai jamais dit que nous étions au seuil de l’extinction, j’ai toujours dit que la disparition de notre espèce est une possibilité qu’on ne pouvait pas exclure. Et j’ai toujours dit que je pensais que notre espèce s’en sortira, cette fois encore. Et que j’espérais que cette épreuve soit pour elle l’occasion de progresser. Que voulez-vous, il faut bien se raccrocher à quelque chose.
Même chose pour ce qui serait de limiter la casse. Seulement nous n’avons pas la même vision de ce que serait le monde idéal.
Enfin, essayez donc d’imaginer comment aurait été le monde si ma tante en avait. Pour dire que ça ne sert à rien de refaire le monde avec des « si » , ce qui est fait est fait !
J’ai oublié … «ce système ne vit que de la hausse du nombre de consommateurs zombifiés . »
Non, ce système ne vit que de la hausse de la boulimie des cons-ommateurs zombifiés . Ce système s’accommoderait de la même façon de 2 milliards (ou ce que vous voulez) de consommateurs consommant ce que consomment les 8 milliards aujourd’hui. Ce serait la même chose, le Système en voudrait toujours plus. Et à la fin, ce serait le dernier homme trônant fièrement sur une montagne de cadavres et de déchets.
Oui Marcel vous avez raison. Nous aurions dû écouter Lovelock, Cousteau, Dumont, Ehrlich.
Elle n’est pas mal non plus, l’équipe Marcel-Barthès-Cousteau and Co ! Saluons déjà la richesse de leur argumentation. Et surtout leur exemplarité dans les débats, notamment l’application qu’ils mettent à répondre aux questions qui leurs sont posées. Misère misère !
Et c’est reparti pour une nouvelle partie de bourre-pifs. D’un côté l’équipe Biosphère-Malthus-Galilée et de l’autre l’équipe de l’Inquisition Clémentin-Cheynet et Compagnie. Bouhhh ! Remarque, ça fait passer le temps, en attendant.
Au lieu de faire fixette sur ce problème, les membres de la sec… euh pardon de l’équipe Malthus-Galilée devraient regarder de plus près en ajustant leurs lunettes. Sur ce dernier appel ils verraient que les YACA-FAUCON «oublient» toutes ces activités inutiles et néfastes qu’il conviendrait de carrément supprimer (pub, compétitions, agences de voyages etc.) ne serait-ce que pour avoir un discours cohérent. Et en pointant la lunette à la fin de ce blablabla, ils pourraient lire que les scientifiques se disent «prêts à aider les décideurs dans une transition juste vers un avenir durable et équitable (…) » Ainsi ils verraient qu’ il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que c’est toujours YACA-FAUCON et Vive la sacro-sainte Transition !
Cependant Biosphère se contente de pas grand chose : « La nouveauté, c’est que ces scientifiques osent s’aventurer dans le domaine démographique : il faudrait stabiliser, et « idéalement », réduire la population en promouvant l’accès de tous, et en particulier des filles, à l’éducation et à la contraception »
Je suis mille fois d’accord, YACA enseigner le port de la capote dès la maternelle, où c’est FAUCON signe ? Et puis quelle nouveauté ? Le Rapport Meadows disait la même chose il y a 50 ans. Et alors ? De toute manière les appels et les alertes se suivent et se ressemblent, on prend le précédent on change quelques virgules et on envoie. Finalement c’est facile de lancer des appels, d’aligner des YACA-FAUCON, finalement c’est comme signer des pétitions, des accords, voter, faire des promesses, écrire des bouquins, des articles, des commentaires et blablabla. Et même des chansons ! N’oublions pas l’appel des 200 peoples l’an dernier. «Il n’est pas trop tard » qu’ils disaient, nos 200 écotartuffes ! Vive donc la positive-attitude !
Et en ajustant encore mieux les lunettes, on devrait voir que parmi tous ces gens «lucides», certainement inquiets… il n’y en a pas un seul pour dire que les carottes sont cuites et qu’il est déjà trop tard. Du moins pour le dire comme ça et publiquement. Ben non, parce que ça c’est pas la positive-attitude.
Maintenant, accepter l’idée que la fête se termine et que cette fin va être particulièrement douloureuse, ça c’est une autre paire de manches. C’est comme se remettre en question et changer ses comportements, ça non plus ce n’est pas facile. Pas facile de renoncer à l’Avion pour ses petits week-ends de shoping à Londres, ou pour aller chier à l’autre bout de la planète, pour pas cher en plus. Difficile d’imaginer devoir réduire ses déplacements et se passer de la Bagnole, et marcher à pied, se déplacer à vélo, ou à dos d’âne avec un peu de chance. C’est pourtant pas les bourricots qui manquent. Et comment faire sans la Modernité, sans nos si merveilleuses innovations à la con, comment ferions-nous, ne serait-ce que sans le chauffage moderne ? Difficile d’imaginer revenir aux gros pulls et aux caleçons en hiver, de devoir bouger pour ne pas avoir trop froid, de se coucher comme les poules à la nuit tombée, de devoir se serrer pour se tenir chaud.
Et pourtant, nous aurions tout à gagner dans ce monde-là, dans ce monde où Peugeot nous vendrait des vélos et EDF des bougies. Parce que déjà, pédaler, bouger, c’est bon pour la santé, bougez-éliminez ! Et puis collé-serré, ça crée des liens, moins de biens plus de liens ! Et avec le gros caleçon, ça ne devrait pas en rajouter au désastre démographique, du moins logiquement. De toute manière ce problème, qui empêche les malthusiens et autre dénatalistes de dormir, se règlera de lui-même. Les maladies, les violences, le trop faim, le trop chaud, le trop froid etc. Les malthusiens seront alors capables de nous dire d’enlever le caleçon. Bref, rigoler de tout ce cirque, pour moi c’est ça la positive-attitude !
à Michel C
Excellent !
Merci DUMARET, ça fait plaisir, je suis très con tant ! 🙂