Si la Cour suprême de la première puissance du monde commence à défendre les intérêts de la Biosphère, tout devient possible ! Dommage cependant que tous les criminels envers l’environnement ne soient pas encore jugés séance tenante.
Saisie pour la première fois d’une question touchant à la politique de l’environnement, la Cour suprême des Etats-Unis a infligé le 2 avril 2007 un revers aux folies de George Bush. Par 5 voix contre 4, les sages ont donné tort à l’Agence de la protection de l’environnement (EPA), qui s’estimait non tenue de réglementer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les constructeurs automobiles, qui s’étaient bien sûr rangés du côté de l’agence, ont réitéré leur préférence pour « une approche nationale, fédérale et incluant toute l’économie ». Le Massachusetts, qui avait porté plainte avec l’appui de 11 autres Etats, soutenait que ces gaz sont des polluants que le gouvernement se doit de combattre en vertu de la loi sur la propreté de l’air de 1972.
Sans se prononcer sur le lien entre GES et changement climatique, la Cour a jugé que l’EPA avait bien autorité pour réguler les émissions provoquées par le transport automobile et que, si elle ne souhaitait pas le faire, elle devait présenter des arguments scientifiques et non arguer de ce que le problème des émissions ne peut être réglé que dans un contexte international. Les défenseurs de l’environnement se sont donc réjouis d’une décision « majeure » qui permettra aux Etats ayant pris des mesures contraignantes de faire pression sur le gouvernement. Il ne faut rien attendre de la part de M. Bush, qui réaffirme constamment que fixer des plafonds de GES n’avait pas de sens si la Chine ou l’Inde ne pratiquaient pas la même politique : ce n’est pas moi, c’est lui ! Mais qui a commencé ?