Lire, Nucléaire vert, énergie durable, oxymores
La « transition » énergétique n’a pas eu lieu, elle n’aura jamais lieu, la croissance record des renouvelables ne fait rien à l’affaire. Du point de vue des écologistes, il faut parler de « rupture » d’’avec la société thermo-industrielle, pas de molle transformation progressive.
Lire, Dire « Transition énergétique », un non sens
Perrine Mouterde : Le réseau international des énergies renouvelables REN21, qui rassemble des membres issus du monde scientifique, académique, de l’industrie, d’ONG ou de gouvernements, publiait le 15 juin 2022 la 17e édition de son rapport annuel. Le système énergétique continue d’être largement dominé par les énergies fossiles, à des niveaux quasi similaires à ce qu’ils étaient il y a une dizaine d’années.
« La transition énergétique n’a pas lieu », regrette REN21, Alors qu’en 2021 les gouvernements avaient été de plus en plus nombreux à s’engager à atteindre la neutralité carbone, la réalité est que, en réponse à la crise en Ukraine, de nombreux pays recommencent à développer de nouvelles sources de combustibles fossiles, et à en brûler davantage ».
En parallèle, la demande en énergie a continué de croître (+ 4 % en 2021), notamment dans les pays émergents en Afrique et en Asie. Or, une grande partie de ces besoins ont été comblés par un recours accru au charbon et au gaz naturel. Les émissions globales de CO2, dont les trois quarts sont liés au secteur de l’énergie, ont ainsi bondi de 6 % l’an dernier, ajoutant 2 milliards de tonnes dans l’atmosphère…. Outre l’efficacité technologique, des acteurs de la société civile appellent à réfléchir aux différents usages de l’énergie et à mettre en place des politiques de sobriété, pour diminuer la demande.
Raphou : En 150 ans d’histoire du pétrole, pas une seule fois les améliorations d’efficacité énergétique n’ont entraîne une diminution de la consommation énergétique globale : à chaque fois qu’un moteur a gagné 20 % de rendement, il s’en est vendu au moins 20 % de plus… Et ceci pour une raison bien simple liée à la nature du capitalisme : celui qui a financé la recherche et le développement pour améliorer l’efficacité énergétique cherche toujours à rentabiliser son investissement, en vendant 20 % de plus. Source = le livre « Or Noir, l’histoire du pétrole ».
Marredesc : Le nucléaire n’a pas remplacé le gaz qui n’a pas remplacé le pétrole qui n’a remplacé le charbon qui n’a pas remplacé le bois. Nous vivons sur une hypothèse (la substitution) qui n’a pas raison d’être si nous ne devenons pas plus frugaux. Rien de nouveau sous le soleil, hélas.
Isaphan : JM Jancovici a maintes fois montré que les renouvelables n’ont jamais remplacé du fossile mais sont venus se surajouter à la consommation d’énergie. La seule solution : la sobriété énergétique qui va forcément s’accompagner d’une décroissance. Le reste, c’est pipeau.
GDarmois : Ce n’est pas seulement la production qu’il faut regarder, mais la consommation. Changer un patrimoine consommateur (logement, transport en particulier) prend des années. Les voitures proposées sont de plus en plus grosses et puissantes; la rénovation thermique des logements est beaucoup trop complexe à mettre en œuvre pour un individu normal. Les diagnostiqueurs font du coupé-collé et personne ne garantit que les travaux seront effectivement rentables.
G. Delaurens : Chaque proposition d’évolution pour lutter contre l’effet de serre (Diesel, agrocarburants, nucléaire …) ne vise qu’à répondre à des besoins nouveaux, qui viennent se rajouter à l’existant. C’est une logique économique imparable : on ne change rien mais on répond aux nouveaux besoins. On en rajoute une couche … Il est donc tout à fait normal que la réalité diverge avec les prévisions puisque l’on n’a jamais prévu de traiter le problème de fond !
Lire, effet rebond,effet débond
Freddom : La rupture énergétique se fera sous la contrainte de la raréfaction des ressources dans un monde qui deviendra explosif (famines, guerres de subsistance). La décroissance énergétique a déjà commencé en Europe depuis quelques années et c a va s accélérer inévitablement. Le seul choix que nous avons étant soit d essayer d en profiter encore un peu avant le chaos définitif et l implosion de nos sociétés ou alors se préparer au plus vite à rendre résiliant nos sociétés à un monde aux ressources limitées dans un environnement plus hostile (climat, biodiversité, accès à la nourriture)
Jean-Pierre M : Avec l’accroissement de la population, les émissions de CO2 ne risque pas de baisser, tout au contraire… c’est juste de la logique
Brutus : Je ne m’en ferais pas trop quand même. A partir de 2030, soit dans 8 petites années, au rythme de la consommation actuelle, (100 millions de barils/jour) le pétrole accessible va VRAIMENT se raréfier (il y aura toujours du gaz et du charbon mais pas assez pour alimenter le monde jusqu’à la fin du siècle), ce qui va forcément ouvrir la voie en grand à d’autres solutions. On sera confrontés à la raréfaction et au renchérissement de l’énergie avant tout autre problème.
John Garcia : Au fur et à mesure que le réchauffement final et la fin des énergies fossiles s’approchent, les pays s’effondreront et la sobriété se mettra en place naturellement. L’Inde en prends le chemin, le Pérou aussi. Dieu seul sait ce qui se passera en Chine. Si les Russes coupent le gaz aux allemands, leur industrie s’arrêtera et les émissions avec. En bref, la planète s’autorégule.
M’est avis que le mot » transition énergétique » n’est ni un oxymore ( justement en me référant au sens que précise la citation de Michel C) , ni un non-sens , puisqu’on sait bien que le changement , même très volontariste , ne se fera pas en 1 jour . C’est seulement une construction verbale molle pour faire croire qu’il n’y a pas le feu au lac !
Effet négatif co-latéral : cet emploi en mode « petits pas » ne peut que décrédibiliser un mot qui ne manque pas de positivité quand il est associé à d’autres sujets : « territoires en transition » par exemple .
Plaisir de mettre les pieds dans le plat … du contexte politique actuel : » transition » , c’est le mot de JADOT ( je ratisse large , je n’effraie pas et … je ramasse les feuilles mortes ! ) , tandis que MELENCHON lance le binôme » bifurcation/planification » , qui , au-delà de tous autres commentaires , a le mérite de dire qu’on ne peut plus en rester aux voeux pieux .
Quoi qu’il en soit, de plus en plus de gens se rendent compte que la «Transition» c’est du pipeau (Isaphan) , du blablabla (Greta), un piège à cons (Mézigue) etc. etc. etc.
La «Transition» c’est comme Macron. Au début on se plait à y croire, on se dit que ça va être formidable, que de toutes façons on ne peut pas continuer comme ça, etc. etc. Et puis rapidement on déchante. Et on finit par se se sentir un peu con. D’avoir cru au Père Noël et à la Poupée qui tousse. Et finalement c’est peut-être là une bonne nouvelle.
Surtout avec tous les pays d’Europe qui rouvrent des centrales à charbon ! A commencer par l’Allemagne qui veut se faire passer pour une oie blanche immaculée en s’opposant au nucléaire, mais qui compte bien polluer l’air de la France avec son charbon au nom de sa croissance ! Ça va être du propre les Bmw et Mercedès électriques de nos écolos allemands ! (soit disant le meilleur modèle au monde en terme d’écologie)
Oui, si tu veux… si ça peut te faire du bien de le penser et de le dire.
Surtout aussi avec cette fumeuse taxonomie, qui ose classer le nucléaire et le gaz dans les « énergies propres ». Mais ce ne sont là que des exemples.
Un chat est un chat, et un oxymore est un oxymore ! En matière d’oxymores nous sommes déjà bien servis. Pour ne pas dire trop : croissance verte, ou durable, capitalisme vert, et/ou moralisé, voiture propre, ou verte, avion de demain, énergie verte, propre etc. etc. (Biosphère : MICHEL C 7 JANV 2022 à 12:14 ;12:19…)
Si on peut dire que la «Transition énergétique» est un NON-SENS (Biosphère 12 juin 2022)… par contre j’éviterais de dire qu’il s’agit d’un OXYMORE. (à suivre)
Et si on peut dire que la «Transition énergétique» est un NON-SENS… je ne dirais pas qu’un OXYMORE est un NON-SENS. Un non-sens est un non-sens… quelque chose dépourvu de sens, un truc sans queue ni tête, un truc absurde, complètement con etc. Là aussi on peut dire que nous sommes très bien servis.
– « Un oxymore est une figure de style rapprochant deux termes dont le rapprochement est inattendu et crée une formule en apparence contradictoire. Toutefois, cette contradiction n’est pas dépourvue de sens [etc.] » (lalanguefrancaise.com)
Un oxymore est une figure de style qui, en politique… sert à semer et entretenir la Confusion. (Lire “La politique de l’oxymore“).
Je pense donc qu’il vaut mieux éviter d’en rajouter. 😉