Un océan acide, la seule chose qui inquiétait Allègre

Inexorablement les océans deviennent corrosifs. Quand nous émettons 70 molécules de CO2, une vingtaine est absorbée par la biosphère terrestre, une trentaine demeure dans l’atmosphère et une vingtaine se dissout dans les océans. Ce contact avec l’eau modifie les équilibres chimiques en augmentant la concentration en ions hydrogènes. Depuis le début de la révolution industrielle, cette acidification a augmenté de 25 %, ce qui fait chuter la concentration océanique en carbonates. Or les carbonates (avec le calcium) sont nécessaires à la formation du calcaire qui constitue l’exosquelette des ptéropodes, coccolithophoridés et autres foraminifères, ces microorganismes marins à coquille qui participent à la chaîne alimentaire. Comme les ptéropodes constituent les ressources de certaines espèces comme le merlu, le saumon, la morue, bonjour les étalages à moitié vide des futurs marchands de poissons. Comme l’activisme humain demeure productrice de gaz à effet de serre, tous les organismes calcaires, planctons, coquillage, coraux, sous toutes les latitudes, sont menacés. On avait longtemps pensé que le pouvoir tampon de l’océan était tel que son pH ne changerait pas de manière importante, les premiers travaux scientifiques sur ce sujet n’ont débuté qu’en 1998. L’Europe va inscrire l’acidification des océans comme thème de recherche à part entière dans son 7e programme cadre de recherche et développement.

Mais la Biosphère remarque que c’est déjà trop tard pour se contenter de constater, les gaz d’origine anthropique auront largement le temps de faire leurs dégâts en attendant les commissions qui devront se former un jour pour éclairer des décisions politiques toujours reportées.
(écrit le 3.11.2006 par Michel Sourrouille)

1 réflexion sur “Un océan acide, la seule chose qui inquiétait Allègre”

  1. Même si les émissions de CO2 cessaient demain, le changement climatique se poursuivrait tout au long de ce siècle, comme l’explique sur son site didactique Manicore Jean-Marc Jancovici, pour ne citer que lui.
    Ce qu’a écrit Cavanna pour Démographie Responsable à propos de la surpopulation vaut également pour le climat : « Nous allons dans le mur, allons-y gaiement ».
    (Paul Watson : « Si les océans meurent, nous mourrons »)

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