pour une écologie de rupture avec le système

Le projet écologiste est porteur d’une complexité qui rend difficile la pédagogie. Certes, mais la rupture avec le modèle croissanciste va inéluctablement faire place à un autre type de société. Cela, on peut le comprendre.

Pour la protection de la nature

Notre civilisation a établi une séparation originelle et essentielle entre l’homme et la nature. Ce paradigme a contribué à légitimer tous les abus dénoncés par les écologistes : épuisement des sous-sols, destruction de la biodiversité, marchandisation d’une nature soumise à la spéculation et au profit… Face à l’anthropocentrisme structurel de toutes les forces politiques, la remise en question de cette externalisation de la nature est un donné majeur de l’écologie.

Le temps qui passe joue contre l’écologie

Pour les partis de droite comme de gauche, qu’une réforme soit mise en œuvre aujourd’hui ou plus tard, cela ne perturbe en rien leur foi dans leur capacité à agir. Pour les écologistes c’est tout le contraire. Chaque jour qui passe entraîne des destructions de plus en plus irréversibles de la biodiversité, du cadre de vie, des ressources et du vivant. L’action des écologistes doit savoir conjuguer le temps long et le temps court, tous deux nécessaires à l’émergence du nouveau paradigme qu’ils prétendent incarner.

Trois chantiers à ouvrir

1 – Un nouvel imaginaire fondé sur l’être et non l’avoir

La projection dans l’avenir ne peut plus se résumer à une compétition généralisée entre les Etats et entre les individus. Pas plus qu’à la marchandisation de tout, y compris du vivant. Face à l’ampleur de la transformation nécessaire, l’imaginaire écolo ne peut pas se résumer à « l’immédiateté » imposée par le système productiviste. L’écologie est aussi un art de vivre, une philosophie de la sobriété. Nous devons être porteurs et acteurs de ce message.

2 – Redonner du sens à nos fondamentaux

Depuis le rapport Meadows en 1972, nous savons qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Il n’y aura pas d’énergie de substitution aux énergies fossiles. Il faut donc penser l’avenir en termes de sobriété et de résilience. Penser et construire une société post-croissance est indissociable du projet écologiste. La société du temps libéré, pourquoi avons-nous cessé de la penser ?

3 – Reconsidérer les pratiques et l’utilité  d’un parti écolo

Des femmes et des hommes, un peu partout dans le monde, entrent en résilience, imaginent et expérimentent des actions en réponse à la crise écologique. Toutes ces initiatives reposent sur la sobriété, l’autonomie, la solidarité. Un parti écolo donner la priorité à notre relation avec ces acteurs environnementaux.

S’il existe un potentiel partisan propre à l’écologie… nous pourrons le fédérer si nous savons redonner au parti écolo son originalité, sa fraîcheur, son air frondeur et sa capacité à générer des propositions d’avant-garde.

Pour en savoir plus, lire « L’écologie à l’épreuve du pouvoir » de Michel Sourrouille (parution en librairie le 11 juillet 2016 aux éditions Sang de la Terre)