une prochaine conférence environnementale pour rien

La conférence environnementale aura lieu avant le 15 septembre…  sur le modèle de la conférence sociale déjà passé :  deux jours pour le social, sans doute deux heures pour l’écologie ! Or il y a deux thèmes « prioritaires » pour le gouvernement socialiste, l’énergie et la biodiversité. Ce n’est pas rien !

D’autant que le nucléaire n’est plus exclu des discussions et que la modification du code minier a déjà coûté sa tête à Nicole Bricq. On connaît déjà la position de François Hollande, « la France ne sortira pas du nucléaire » ; les possibilités d’en discuter sont donc restreintes ! Quant au code minier, le fait qu’il ne respecte pas actuellement la consultation du public lorsqu’il s’agit de projets ayant un fort impact sur l’environnement n’est qu’un aspect. En octobre 2011, Arnaud Gossemont avait remis un rapport à NKM sur « droit minier et droit de l’environnement » : un droit minier autonome n’a pas de raison d’être. Par exemple le transfert de la police des mines au sein de la police des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) consiste à l’intégrer au sein du Livre V du code de l’environnement. C’est d’autant plus facile que les compétences du ministère de l’Energie ont été transférées vers le ministère de l’Ecologie. Pourtant le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, se veut le maître d’œuvre de toute réforme. En effet, pour reconquérir notre souveraineté énergétique, il faudrait faciliter l’exploration du sous-sol et donc reposer la question des gaz de schiste*. Autant dire que la bataille entre l’écologie et l’économie est loin d’être terminée !

En matière de biodiversité, il suffirait d’appliquer les Grenelle I et II avec vigueur. On avait déjà pris une vingtaine d’engagements qui ont du mal à être respectés : instauration de la trame verte et bleue, lutte contre la pollution lumineuse, renforcement des disciplines naturalistes dans les cursus universitaires ou encore restauration de la nature en ville. De même, il avait été décidé d’assigner aux plans locaux d’urbanisme (PLU) des objectifs chiffrés de lutte contre la régression des surfaces agricoles et naturelles. Or, aucun chiffre n’a été inscrit dans la loi. Delphine Batho s’intéresse, paraît-il, à la biodiversité. En fait elle préfère participer le 3 juillet au colloque national biomasse ! Exit la biodiversité puisqu’il faut couper du bois pour faire de l’énergie « renouvelable » et créer des emplois  dans un souci « d’indépendance énergétique ». Pourtant les forêts qu’on laisse tranquille sont sources de biodiversité. La nature n’a pas pour seul objectif l’usage par l’homme, l’économie est une sous-partie de l’économie et non l’inverse…

LE MONDE du 12 juillet 2012, Arnaud Montebourg tente de théoriser ce que sera le « redressement productif »