Le Congrès américain a finalement abouti à un accord le mercredi 16 octobre, mettant un terme au shutdown qui paralysait l’Etat fédéral depuis plus de deux semaines en relevant le plafond de la dette, évitant in extremis un défaut de paiement. Loin des considérations journalistiques, lisons ce qu’en dit d’Hervé Philippe dans sa préface au livre de John Michael Greer*.
« Seize mille milliards (16 000 000 000 000). Peu importe comment on l’écrit, voilà un chiffre bien trop grand pour que nous puissions lui donner un sens. C’est pourtant le montant de la dette fédérale des Etats-Unis. Le seul paiement des intérêts de la dette est d’environ 360 milliards de dollars par an, soit 15 % des recettes fiscales. Le déficit budgétaire en 2012 est de 1300 milliards de dollars. Les républicains et le président Obama se disputent pour augmenter le plafond de la dette, mais personne ne discute sérieusement de savoir si cette dette pourra être remboursée. Nos dirigeants ne sont-ils pas fous ? Si cette question vous a effleuré l’esprit, le livre de John Michael Greer vous intéressera.
John réactualise les analyses de l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher. Sa division de l’économie en trois niveaux est particulièrement utile. L’économie primaire comprend tout ce qui est produit par la Nature (plus précisément sans l’intervention de l’humain), comme par exemple le pétrole, le miel et les minerais. L’économie secondaire contient toutes les activités d’extraction et de transformation réalisées par l’être humain à partir des produits de l’économie primaire. Elle correspond donc aux secteurs primaires, secondaires et en partie tertiaire de la nomenclature classique. Pour Schumacher, l’économie tertiaire correspond à la finance, c’est-à-dire toutes les opérations économiques qui ne concernent que l’argent. Le fait que les acteurs de cette économie tertiaire ignorent l’existence de l’économie primaire dans leurs raisonnements conduit des Etats à accumuler des montagnes de dette alors que les ressources en énergie hautement concentrée comme le pétrole, pourtant indispensables au remboursement des dettes, deviennent de plus en plus rares et difficiles d’accès.
L’utilisation abusive de l’abstraction est dangereuse pour les civilisations humaines. Plus vous vous éloignez des réalités concrètes, plus vous courrez le risque qu’elles ne soient plus là quand vous en avez besoin. Nous avons perdu le sens des limites par une trop grande vénération de l’abstraction (monétaire). »
* La fin de l’abondance, l’économie dans un monde post-pétrole (John Michael Greer)
éditions écosociété 2013, 238 pages, 19 euros
Bonjour,
avez-vous une estimation de la dette US totale (fédérale + états + particuliers)?
Bonjour,
J’apprécie beaucoup votre blog, revue de presse qui ouvre vers beaucoup de sources d’information, et qui interpelle sur ce qui est VRAIMENT important : la décroissance, le maintien de nos éco systėmes, …
Juste une remarque : 16 mille millards = 16 000 000 000 000