Tout un article de la page Planète (LeMonde du 16 avril) pour quelques centaines de notre proche cousin découvert à Bornéo. C’est vrai, ils ont du se regrouper en un espace reculé pour éviter l’action de l’homme : le PNUE estime qu’au rythme actuel, 98 % de la forêt aurait disparu de Bornéo en 2022. La journaliste Catherine Vincent pose clairement la problématique de la sauvegarde de cette espèce en fin d’article : Etude chez l’animal proche de l’homme de maladies telles que l’Alzheimer d’une part, ou frein moral valorisé avec l’orang-outang pour nous opposer à la disparition du reste du monde vivant.
La première raison repose sur l’anthropocentrisme ou utilitarisme : le monde entier est au service de l’homme, nous pouvons faire toutes les expériences que nous voulons sur n’importe quelle espèce pour soigner l’homme, nous pouvons éliminer complètement une espèce si nous jugeons cela utile pour cultiver des palmiers à huile. L’autre système de valeur relève de l’écologie profonde. A la fin des années 1970, Arne Naess et George Sessions ont formulé huit points pour une « plate-forme de l’écologie profonde » dont voici le premier : « L’épanouissement de la vie humaine et non humaine sur Terre a une valeur intrinsèque. La valeur des formes de vie non humaines est indépendante de l’utilité qu’elles peuvent avoir pour des fins humaines limitées. » (in Ecologie, communauté et style de vie)
En fait les deux raisonnements sont liés. C’est la richesse de la biodiversité qui permet la résilience de la planète aux chocs, que ces chocs soient d’ordre physique ou d’origine anthropique. Sur une planète en proie bientôt au réchauffement climatique, ce sont les plantes qui résisteront naturellement qui pourront permettre aux humains survivants de se nourrir, ce ne sont pas les OGM…