Vivre déconnecté pour se connecter au monde réel (2/6)

Vivre déconnecté ! C’est la série en six épisodes que propose LE MONDE. Voici quelques extraits de la pensée de Marianne Durano* :

– En réalité, nous ne vivons pas dans un monde avec des écrans, avec des téléphones portables, avec des compteurs connectés – nous vivons dans le monde des écrans, des téléphones portables, des compteurs connectés. Ce ne sont pas des gadgets auxquels nous pouvons aisément renoncer. Le mythe de la liberté du consommateur – individu rationnel et autonome derrière son caddie – n’est qu’un argument publicitaire.

– C’est l’offre qui crée la demande et s’aliène un public captif : allez offrir des cubes en bois à votre fils, après lui avoir présenté le robot i-Que, capable de répondre à toutes ses questions en se connectant au smartphone de papa ! Qui peut tolérer que son enfant soit banni des cours de récré parce qu’il n’a pas le dernier gadget connecté à la mode ?

– La technologie s’immisce un peu plus dans les moindres détails de notre intimité. Rien, sinon que nous nous préparons à vivre dans un monde où l’on ne peut plus aller aux toilettes sans y rencontrer une entreprise high-tech.L’exemple n’est pas gratuit. La société française LittleCorner propose à ses clients l’installation d’écrans publicitaires dans les WC d’établissements publics – restaurants, salles de spectacles, centres commerciaux. Leur slogan pourrait être celui de tout objet connecté : « Soyez là où tout le monde va seul ».

– Dans un monde où ce ne sont pas les hommes, mais les objets, qui sont connectés, déconnexion rime souvent avec exclusion. Parce que la technologie n’est pas neutre, elle structure un quotidien auquel il devient de plus en plus difficile d’échapper. Trouver un travail, voir ses amis ou connaître les horaires de la SNCF devient vite impossible sans smartphone. Comment peut-on encore prétendre que nous sommes libres d’utiliser les outils mis au point par la Silicon Valley ? Comment peut-on encore affirmer que la technique accroît nos possibilités sans diminuer notre autonomie ?

– Nous voulons créer du lien, mais pas avec Mark Zuckerberg et ses amis transhumanistes. C’est un comble que l’écran – c’est-à-dire, étymologiquement, l’obstacle – soit devenu la principale médiation entre les êtres humains et l’accès privilégié à notre environnement. Nous ne souhaitons pas la déconnexion. Au contraire, nous désirons plus de connexion : une connexion sans intermédiaire technologique, un lien immédiat avec ce – et ceux – qui nous entoure(nt).

* LE MONDE du 7 août 2018, Marianne Durano : « Se déconnecter, ce n’est pas vivre en dehors du temps, c’est prendre le temps de vivre »

6 réflexions sur “Vivre déconnecté pour se connecter au monde réel (2/6)”

  1. @Bga80
    Je sais bien tout ce que vous me dites là, mais ça ne répond pas à toutes mes interrogations.
    Sommes-nous si pressés que ça ? Et si oui pourquoi ?
    Et pour réfléchir, serait-ce pareil, trop fatiguant ?
    Bon d’accord, on dit aussi que le cerveau c’est un muscle… Bref c’est compliqué, vivement que nous n’ayons plus à nous poser toutes ces questions qui font trop mal à la tête.

  2. @ Michel C
    Pour compléter mon précédent commentaire, j’aurais du ajouter un critère supplémentaire = la génétique. Par exemple, il est admis scientifiquement que la mâchoire humaine s’affaiblit au fur et à mesure du temps et des générations du fait que nous broyons et mastiquons de moins en moins nos aliments, à priori la mémoire génétique répercute l’affaiblissement de la mâchoire, non pas à effet immédiat sur l’individu réduisant ses efforts mais sur les générations suivantes, donc si cela se produit pour la mâchoire alors ça doit se produire aussi sur le reste du corps dont les jambes et les bras… C’est clair que plus les hommes se sédentarisent et plus la race s’affaiblit et s’épuise au fil du temps

  3. @ Michel C
    «  »Serions-nous si fainéants que ça ? Et si oui pourquoi ? Serions-nous si pressés que ça ? Si oui pourquoi ?
    Et pour réfléchir, serait-ce pareil, trop fatiguant ? » »

    C’est une question d’endurance et aussi d’alimentation…. Aujourd’hui, même un gars qui a fait de la musculation en salle pour faire sa gonflette n’est pas endurant dans la labeur pour ses muscles… Avant l’ère industrielle, les hommes étaient habitués a faire fonctionner durablement leurs muscles, même s’ils ont commencé par être aidés par les arts mécaniques (roue, moulin, et autre engin mécanique)… Bref il y a la puissance du muscle et l’endurance du muscle, or les fiers à bras jouent sur le premier levier et non pas sur le second concernant l’autonomie. Mais tout ça c’est une question d’habitude, et je le vois lorsqu’on m’accompagne pour marcher, je peux marcher 40 kilomètres dans une journée pour ma part ça ne m’a fait aucun effet, mais ceux qui me suivent ils pleurnichent (même des sportifs m’ont demandé comment je pouvais marcher aussi vite aussi longtemps tout en étant gros tabagiste et même en clopant pendant la marche « t’as des tracteurs dans les pieds ?)…. Et à présent en terme d’endurance, je suis encore plus terrible qu’auparavant puisque j’ai arrêté de fumer, mais tout ça je le dois à mon habitude depuis l’enfance, tous mes déplacements sont quasiment effectués à pied, j’évitais même les transports en commun pour me rendre au lycée à l’autre extrémité de la ville pour éviter les foules et les racailles.

    Quant au critère alimentaire, je ne mange quasiment pas de cochonnerie industrielle ni de fast food, et me nourris exclusivement et régulièrement de viandes et plusieurs légumes quotidiennement…. Mais la bouffe industrielle, les plats préparés, les fast food, les restaurants (même eux c’est du sous-vide) ça nourrit pas le corps des hommes, ça les affaiblit, y compris pour leur force et endurance des muscles.

  4. @Bga80
    Vous l’avez dit :  » Les machines qui font tout à notre place c’est tellement pratique et rapide …  »
    Prenez la machine pour ouvrir boite de haricots… ou la brosse à dents électrique… quelles formidables inventions ! Comment avons-nous pu vivre sans ça ?

    Mais posons-nous plutôt les bonnes questions : Serions-nous si fainéants que ça ? Et si oui pourquoi ? Serions-nous si pressés que ça ? Si oui pourquoi ?
    Et pour réfléchir, serait-ce pareil, trop fatiguant ? Si tel est le cas, alors là c’est la fin des haricots.

  5. Hélas le changement de mode de vie se fera à la dernière minute, et même à la dernière seconde, ça se fera à la dernière seconde dans la brutalité, pourquoi ? C’est simple c’est avant tout une question d’habitude, la majorité de la population en occident est habituée à se remettre à tout le parc de machines pour accomplir toutes les tâches à sa place, que ce soit à la maison ou au boulot d’ailleurs…. Les machines qui font tout à notre place c’est tellement pratique et rapide comparativement à la main d’œuvre humaine, que …
    qui voudrait lâcher son moindre petit robot domestique pour faire le boulot manuellement ? Tout le parc de machine c’est = voitures robots industrielles + robots agricoles + robots domestiques informatique et + encore tellement de quelque chose à ajouter…. Mais c’est une question d’habitude parce que la plupart de la population ne sait même plus accomplir une tâche manuellement… C’est une addiction à tout le parc de machines, que tant que les robots et machines seront là, quasiment personne ne changera de mode de vie…. En faite, plus exactement; c’est le fait que tout le parc de machines a besoin d’énergie issue des énergies fossiles pour fonctionner, et que tant qu’il y aura la moindre microscopique pépite de charbon ou granulé d’uranium ou centilitre de pétrole a extraire de la terre, alors quasiment personne ne lâchera ses robots.. C’est la pénurie qui l’imposera la transition…

  6. Hélas le changement de mode de vie se fera à la dernière minute, et même à la dernière seconde, ça se fera à la dernière seconde dans la brutalité, pourquoi ? C’est simple c’est avant tout une question d’habitude, la majorité de la population en occident est habituée à se remettre à tout le parc de machines pour accomplir toutes les tâches à sa place, que ce soit à la maison ou au boulot d’ailleurs…. Les machines qui font tout à notre place c’est tellement pratique et rapide comparativement à la main d’œuvre humaine, que …
    qui voudrait lâcher son moindre petit robot domestique pour faire le boulot manuellement ? Tout le parc de machine c’est = voitures robots industrielles + robots agricoles + robots domestiques informatique et + encore tellement de quelque chose à ajouter…. Mais c’est une question d’habitude parce que la plupart de la population ne sait même plus accomplir une tâche manuellement… C’est une addiction à tout le parc de machines, que tant que les robots et machines seront là, quasiment personne ne changera de mode de vie…. En faite, plus exactement; c’est le fait que tout le parc de machines a besoin d’énergie issue des énergies fossiles pour fonctionner, et que tant qu’il y aura la moindre microscopique pépite de charbon ou granulé d’uranium ou centilitre de pétrole a extraire de la terre, alors quasiment personne ne lâchera ses robots.. C’est la pénurie qui l’imposera la transition…

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