Woke ou pas, y’a rien à comprendre !

Si LE MONDE ignore pour ses titres et même pour son contenu le mot « surpopulation humaine», il est disert sur le terme wokisme, les articles sont innombrable. Ainsi ce texte du préposé aux Idées, Nicolas Truong :

Le « wokisme », déconstruction d’une obsession française

« En France comme aux Etats-Unis, ce sont les partis de droite et d’extrême droite qui sont aux avant-postes de la croisade antiwoke. Pas une semaine ne s’écoule sans une offensive médiatique contre le « wokisme ». Le mot a pris le relais du « politiquement correct », la dénonciation de ce mal qui se ferait au nom du bien mériterait d’être inscrite au catalogue flaubertien des idées reçues, « Wokisme : tonner contre ».Comme le rappelle l’étymologie, « woke » dérive de l’expression « awake », que l’on peut traduire par « éveillé ». Apparu en 2013 pour protester contre le « racisme systémique », cette invitation à faire attention aux discriminations s’est transformée en injonction, à mesure que croissait la répression. « Stay woke ! », clame une jeunesse réfractaire aux actes et discours racistes, mais aussi sexistes et écocides. Le woke, c’est un citoyen conscientisé et vigilant. Un retournement s’est opéré, notamment par l’usage d’une rhétorique de l’inversion. Le changement dans des ouvrages classiques de la littérature jugés offensants ont focalisé le débat sur la cancel culture, que l’on peut traduire par « culture de l’annulation ».

La sociologue Nathalie Heinich souhaite promouvoir aujourd’hui un « antiwokisme de gauche » qui s’attache à défendre « ces valeurs républicaines fondamentales que sont l’universalisme, la rationalité, la liberté et la laïcité ». La critique du wokisme se fait au nom d’un républicanisme de progrès opposé à une « gauche américanisée » qui aurait abandonné le social au profit du sociétal, et porté son attention sur les minorités plutôt que vers les « Blancs » déclassés. « La critique du mouvement woke dépasse le clivage droite-gauche, rétorque Jean-François Braunstein, elle oppose notamment les scientifiques à ceux qui veulent effacer la frontière entre le réel et le virtuel, comme chez les militants trans qui estiment que la conscience est totalement indépendante du corps et que le sexe est au “choix”. » Denis Kambouchner perçoit-il le développement d’« une hypersensibilité de nature à rendre impossible toute communication sereine entre personnes diversement catégorisées » et estime que « les antiwoke n’ont pas tort de parler à cet égard d’un néopuritanisme, dont les racines dans les pays concernés sont évidemment très anciennes ». »

le point de vue de l’anti-wokisme qui seraient woke sans le savoir

Yves Gillis : Article de Truong pour érudits bien réveillés ! Tant de citations, de nuances, d’arguments et de contre-arguments finissent par étourdir le lecteur lambda que je suis ! Or, comme le note l’auteur à la fin de sa longue et tortueuse démonstration, l’influence du mouvement woke semble limitée à certains cercles universitaires militants très minoritaires et à quelques philosophes dont il serait bon, un jour, de mesurer l’influence sur la course du monde… Alors, pourquoi nous en entretenir si longuement ?

PL2A : J’ai cinquante ans de lecture du Monde derrière mois. Mais je dois avouer à ma grande honte que je ne comprends rien à ce galimatias wokiste.

Max222 : Ce pseudo débat est un condensé et une illustration caricaturale des agités du bocal qu’ont toujours constitué une bonne partie de ceux qui écrivent dans LM et ceux qui le lisent.

Garrincha : Le wok est un ustensile de cuisine extrême-oriental, une espèce de poêle profonde en forme de calotte sphérique. C’est très utile, même pour cuisiner les légumes en cuisine française. L’essayer c’est l’adopter. C’est bien la peine de s’appeler Truong et de passer complètement à côté de son passionnant sujet, pour passer en force une double page sans intérêt sur une « cuisine » venue des États-Unis

Pavédelenfer : L’anti wokisme de droite? Non désolé. Cette théorie victimaire faite de gémissements permanents ne libérera personne puisqu’elle fait de chaque homme une victime sans espoir.

Toto : Le « wokisme » est une contre-idéologie américaine, s’opposant à l’idéologie dominante des Wasp, White Anglo-Saxon Protestant. Il faut donc évoquer le projet puritain voulant reconstruire en Amérique un « Nouveau Monde » par opposition à l’Ancien, définitivement corrompu sur le plan spirituel. Appliquer cette idéologie à la France est un non-sens, une ineptie. Le « wokisme » appliqué à la France, c’est un projet idéologique ici et maintenant qui dans le champ historique revient à du révisionnisme (réécriture de l’histoire comme le faisait par exemple le marxisme-léninisme). Cette idéologie est frontalement contraire à l’idéologie française, universaliste.

Athanagore Porphyrogenete : Les usa sont au bord de la guerre civile en raison des affrontements autour de ce terme mais vous le décrivez comme une obsession française. Soyons sérieux. Le violence autour du wokisme s’explique car c’est une religion de plus. Une extension du christianisme ou au lieu d’avoir une victime – Jesus Christ – on en cherche une en chacun de nous avec le méchant homme blanc dans le rôle des romains.

PersonneLambda : Obama a aussi été l’un des premiers à dénoncer le mouvement woke en 2021. L’ancien président n’a ensuite pas mâché ses mots, évoquant les «dangers» de la «cancel culture» qui consiste selon lui «à condamner les gens en permanence», expliquant qu’il s’en rend compte à travers l’expérience de ses propres filles, Malia et Sasha, qui vivent cela de l’intérieur sur les campus d’université. «Elles se rendent bien compte que cela va trop loin», commente-t-il encore, ajoutant que «l’on ne peut pas exiger des gens qu’ils se montrent politiquement corrects en toutes circonstances». Barack Obama avait également plaidé par le passé déjà contre la vision manichéenne des interactions sociales prônée par le mouvement «woke»,

Travailleur du 93 : Si le « wokisme » est un nom fourre-tout qui ne veut rien dire de précis, « l’anti-wokisme » également. Il s’agit de deux épouvantails commodes,Valeurs actuelles dénonce le wokisme, Mediapart fait de même avec l’anti-wokisme, des bourgeois soutiennent Praud, les autres Plenel. Pendant ce temps, l’immense majorité des Français se contrefiche de ce débat , importé des E-U, et surreprésenté dans les médias et les universités. Pour conclure, on est tous le « wokiste » et « l’anti-wokiste » de quelqu’un.

Die Wanderin : Il est difficile de parler d’un « wokisme » comme d’un mouvement homogène. Il y a à la fois des théories en sciences sociales et des militantismes politiques qui utilisent le terme de « racisé » : ça ne veut pas dire qu’ils admettent l’existence biologique de races, mais qu’ils s’intéressent aux effets sociaux et politiques du racisme. C’est s’intéresser aux discriminations éventuelles, aux effets de constructions de communautés, par exemple. Ce qui signifie, bien sûr, que ces effets sont très différents selon les sociétés qu’on étudie : la situation n’est pas la même en France et aux Etats-Unis.

Galribas : Si l’on comprend bien l’auteur de l’article les personnes qui se diraient «woke» (on emploie le conditionnel car on ne sait pas bien combien se revendiquent de cette posture) seraient, si l’on suit l’étymologie proposée des éveillés que spontanément on oppose aux endormis. La difficulté avec le thème des éveillés, c’est le sous-entendu d’un accès direct, donc non négociable, à la vérité. Direct, vu qu’on a rejeté les médiations qui sont le propre de la culture qui a, elle-même, été dénoncée comme responsable de tous les maux.

Galribas : c’est l’exact opposé de Montaigne pour qui tout est culture (habitude). « Les loix de la conscience, que nous disons naistre de la nature, naissent de la coutume; chacun ayant en vénération interne les opinions et mœurs approuvées et reçeües autour de luy, ne s’en peut desprendre sans remors, n’y s’y appliquer sans applaudissement. » Michel De Montaigne Les Essais livre I chapitre 23

A. Meinier : « Ne voyez-vous pas que le véritable but de la novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. » George Orwell, 1984

1 réflexion sur “Woke ou pas, y’a rien à comprendre !”

  1. Vu que personne n’en rajoute, j’en déduis que c’est bon. Que Biosphère (Michel Sourrouille plus les quatre pelés et un tondu) a définitivement enterré ce foutu Wokisme. Suivant ainsi le conseil (le yaka) proposé par ESPRIT CRITIQUE 28 JUIN 2023 À 19:20. Eh ben je suis très content.
    Très fier et en même temps ! Je me dis que j’aurai enfin participé à développer cette fameuse intelligence collective si chère à ce blog. Même si ce n’est qu’un peu, eh ben c’est déjà ça.
    En plus j’aurai démontré que la règle des 4 commentaires et pas un de plus et de ne pas déconner avec les pseudos etc. est plus contreproductive qu’autre chose.
    Maintenant attention, le premier qui ose employer ce mot à la con pour tenter de disqualifier Pierre Paul ou Jacques peut compter sur moi pour lui remettre la pendule à l’heure. Et s’il n’a toujours pas compris et demande Pourquoi je lui répondrais comme il se doit : Quoicoubeh !

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