Folie des grandeurs à l’âge de la décroissance

Boursouflure de l’ego, moyens financiers démesurés, passe-temps déplorable, ainsi se caractérise Larry Ellison, fondateur d’Oracle (40 milliards de dollars de chiffre d’affaires). Son étalage de nouveau riche devrait révulser. Il possède une île dans l’archipel d’Hawaï, une flotte de super-yachts (50 millions de dollars pour l’un), mais son dada c’était la participation à la doyenne des régates, l’America’s Cup ? Vexé d’avoir perdu en 2017 ce truc où on fait des ronds dans l’eau, Larry Ellison lance SailGP, des bolides robotisés qui « volent » grâce à leurs foils au-dessus des eaux : super fragile, super dangereux, super robotisé, et çà sert à rien. N’attendons pas des commentateurs sur lemonde.fr d’avoir un avis critique sur ce conquérant de l’inutile, la moitié s’exclame « De la SF nautique : j’adore ! ». L’autre moitié s’interroge doctement sur un passage de l’article, « Comment ces bateaux peuvent-ils aller 3 fois plus vite que le vent ? ». Les réponses fusent, techniques, et pas idéologiques pour un sou. D’ailleurs l’article en page entière du quotidien LE MONDE, spécialiste de la fausse objectivité, se garde bien de porter un jugement : l’étalage de la gloriole fait vendre, c’est le principal.

Quelques extraits de cet article qui montre de façon indirecte l’imbécillité de cette régate : « C’est juste incroyable comme bateau, cela frise la folie ; Tu dois naviguer en fonction des chiffres, il y a 1 200 capteurs. Pas comme tu penses que tu devrais. ; L’équipier manœuvre avec un joystick de jeu vidéo ; Ce n’est plus de la voile, c’est un rêve d’ingénieur aéronautique ; On pourrait totalement automatiser le bateau et avoir un robot aux commandes ; L’humain n’a plus d’importance ; Il ne faudrait pas risquer de harponner un cétacé avec les lames acérées qui permettent de décoller. »

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* LE MONDE du 5-6 mai 2019, La « formule 1 des mers », le défi du fondateur d’Oracle

1 réflexion sur “Folie des grandeurs à l’âge de la décroissance”

  1. Maman les petits bateaux qui vont sur l’eau, ont-ils des jambes ? Mais oui mon gros bêta, s’ils n’en avaient pas, ils ne marcheraient pas.

    Question : « Comment ces bateaux peuvent-ils aller 3 fois plus vite que le vent ? »

    Réponse : Eh ben ça mon gros bêta, c’est encore une bonne question, c’est pas comme demander ce que va peser l’écologie aux prochaines farces électorales. Eh ben ça mon gros bêta moi je ne sais pas, en tous cas mon gros bêta c’est bien la preuve que des limites il n’y en a pas ! Tralala. Aujourd’hui c’est 3 fois la vitesse du vent, et demain ce sera 4 et après ce sera 5 et ainsi de suite et pour des siècles et des siècles, amen. C’est compris mon gros bêta ? Tralala.

    En attendant … (de connaître la bonne réponse technique) moi aussi je m’interroge doctement sur un passage de l’article. Celui-ci, celui de BIOSPHERE :
    –  » N’attendons pas des commentateurs sur lemonde.fr d’avoir un avis critique sur ce conquérant de l’inutile […] L’article en page entière du quotidien LE MONDE, spécialiste de la fausse objectivité, se garde bien de porter un jugement : l’étalage de la gloriole fait vendre, c’est le principal.  »

    Eh ben voilà, PAN sur le bec des commentateurs sur le monde.fr ! Et les commentateurs sur biosphère… qu’est ce qu’il en pense BIOSPHERE ?
    En attendant…(une éventuelle réponse, objective) eh ben voilà, dit comme ça c’est plus clair : LE MONDE est aujourd’hui une référence en matière de fausse objectivité ! Eh ben voilà, maintenant que le divorce est consommé on peut enfin balancer : LE MONDE est une référence en matière d’étalage de la gloriole !

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