Parlons ensemble de décroissance !
En France, le développement durable est au programme en terminale SES (sciences économiques et sociales) ; la décroissance pas encore, mais les nouveaux manuels pour la rentrée 2007 s’en rapprochent à petits pas ! Quelques extraits :
Magnard : A quelles conditions le développement durable est-il soutenable ?
Pour l’écologie radicale, le seul moyen de combattre cette funeste perspective (rendre la planète invivable) consiste à bouleverser nos modes de vie et notre système économique. Ainsi la croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes ; seule la « décroissance » permettrait de retrouver un mode de vie soutenable. (J.Généreux, alternatives économiques n° 206 septembre 2002)
Hatier : Les limites sont-elles déjà atteintes ? La thèse de la décroissance.
Après quelques décennies de gaspillage frénétique, la société de croissance n’est ni soutenable, ni souhaitable. Il est donc temps de penser à une société de « décroissance » si possible sereine et conviviale. Une politique de décroissance pourrait consister à une remise en question du volume considérable de déplacements d’hommes et de marchandises sur la planète, donc une relocalisation de l’économie ; une remise en question de la publicité tapageuse et souvent néfaste… (S.Latouche, pour une société de décroissance, Le Monde diplomatique novembre 2003)
Hachette éducation : La décroissance est-elle…soutenable ?
Le concept de développement durable est fortement contesté par certains qui, à la suite de Nicholas Georgescu-Roegen, mettent en avant plutôt la nécessité d’une « décroissance ». Georgescu-Roegen fonde cette conviction sur la notion d’entropie. Dans ces conditions la croissance, bien que nécessitant un travail croissant, est génératrice d’un désordre croissant. Elle détruit plus qu’elle ne produit. Serge Latouche va plus loin. Même durable, le développement est « toxique », car « c’est une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises ». (Denis Clerc, Déchiffrer l’économie, La découverte, 2004)
Bordas : La décroissance est-elle une alternative possible ?
La décroissance est attachée à l’œuvre de Nicholas Georgescu-Roegen. Ses propositions rejoignent celles de certains penseurs de l’écologie politique en matière d’autolimitation des besoins et d’élaboration d’une norme du « suffisant ». Ivan Illich prônait ainsi une « austérité joyeuse », soit un modèle de société où les besoins sont réduits, mais où la vie sociale est plus riche parce que plus conviviale. (F.D.Vivien, Croissance soutenable ou croissance zéro ?, Sciences humaines n° 49, juillet-août 2005)
Nathan : Quelle stratégie face aux risques environnementaux ?
La thèse de la décroissance : pour éviter une catastrophe sans précédent pour l’humanité, il n’y a pas d’autres choix que la décroissance dans les pays qui dépassent les seuils tolérables de ponction sur l’environnement. Le terme de décroissance a un sens principalement symbolique, politique : c’est une rupture avec la religion de la croissance et avec l’idée que le bonheur est dans la consommation. (J.Gadrey, l’impact de la croissance sur l’environnement, Alternatives économiques n° 242 décembre 2005).
Les lycéens vont un jour ou l’autre célébrer la décroissance. Cela ne sera durable que s’ils célèbrent aussi la Biosphère.
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