Un peu de pub pour Les Cowboys fringants, un groupe de country québécois qu’une de nos correspondantes nous a signalé. Les sujets abordés sont l’environnement, la dénonciation de la surconsommation, de l’emprise des corporations, du cynisme gouvernemental ou encore de l’apathie générale à l’égard de la politique. Ces sujets plutôt sérieux sont souvent traités avec humour ou ironie. Un exemple :
– Encore un jour à se l’ver
Surtout ça t’fait réaliser
Que derrière les beaux paysages
Y’a tellement d’inégalités
Et de souffrance sur les visages
La question qu’j’me pose tout l’temps:h
Mais comment font tous ces gens
Pour croire encore en la vie
Dans cette hypocrisie?
– Moi je traîne dans ma remorque
Tous les excès d’mon époque
La surabondance surgelée
Shootée, suremballée (yeah!)
Pendant qu’les vœux pieux passent dans l’beurre
Que notre insouciance est repue
C’est dans le fond des containers
Que pourront pourrir les surplus
La question qu’j’me pose tout l’temps:
Mais que feront nos enfants
Quand il ne restera rien
Que des ruines et la faim?
– Sur l’Interstate 95
Partent en fumée tous les rêves
Un char en feu dans une bretelle
Un accident mortel (yeah!)
Et au milieu de ce bouchon
Pas de respect pour la mort
Chacun son tour joue du klaxon
Tellement pressé d’aller nulle part
La question qu’j’me pose tout l’temps:
Mais où s’en vont tous ces gens?
Y’a tellement de chars partout
Le monde est rendu fou
– Un aut’ truck stop d’autoroute
Pogné pour manger d’la ch’noute
C’est vrai que dans la soupe du jour
Y’a pu’ tellement d’amour (yeah!)
On a tué la chaleur humaine
Avec le service à la chaîne
À la télé un aut’ malade
Vient d’déclencher une fusillade
La question qu’j’me pose tout l’temps:
Mais comment font ces pauvres gens
Pour traverser tout le cours
D’une vie sans amour?
– Ouais, n’empêche que moi aussi
Quand j’roule tout seul dans la nuit
J’me d’mande des fois c’que j’fous ici
Pris dans l’arrière-pays (yeah!)
J’pense à tout ce que j’ai manqué
Et j’ai ce sentiment fucké
D’être étranger dans ma famille
La question qu’j’me pose tout le temps
Pourquoi travailler autant
Éloigner de ceux que j’aime
Tout ça pour jouer la game
Refrain : C’est si triste que des fois quand je rentre à la maison
Pis que j’parke mon vieux camion
J’vois toute l’Amérique qui pleure
Dans mon rétroviseur…
J’aime bien ces cowboys là. Je ne connaissais pas, merci la correspondante et merci Biosphère.
J’aime particulièrement «Sur mon épaule». Comme je dis souvent, en attendant…à chacun came.
En faire ou en écouter, la musique en est une, une comme une autre.
Dans le même registre (la dénonciation de ce système absurde, l’hypocrisie, etc.) mais dans d’autres styles musicaux, nous ne manquons pas d’artistes. De vrais artistes, bien sûr. Je pense que c’est là un de rares domaines où le toujours plus ne peut pas faire de mal.
Je peux conseiller :
– «Beds Are Burning» de Midnight Oil (1987)
– «C’est quand qu’on va où ?» de Renaud (1994)
– «Etat Des Lieux» de Bernard Lavilliers (2004) ; et aussi «Attendu» (2008)
Et Jean Passe. Sans oublier l’intemporel, le grand Georges Brassens, où comme dans le cochon tout est bon («Le temps ne fait rien à l’affaire» (1961) 🙂