Extraits du livre de Michel SOURROUILLE, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir », publié en 2016. On retrace ici la genèse de l’écologie politique au filtre de son témoignage personnel.
Souvenirs personnels de présidentielles
Je suis né en 1947. Assigné par ma naissance à la génération qui a vécu les événements de mai 1968, j’ai été un lecteur assidu d’Hara-Kiri, formaté par le réalisme du slogan « élections, piège à cons »… J’ai donc déchiré en deux et affiché sur un panneau de la fac de sciences économiques ma carte d’électeur. La politique, un jeu de marionnettes dans les mains du marché et des lobbies, ce n’était pas pour moi. Si j’adorais les fleurs, leur odeur de merde dénaturée, c’était pour faire quelques variations de style. La société française des décennies 1950 et 1960 ne sait même pas que l’écologie existe. En 1969, je roulais en vélo en ville, mais uniquement pour lutter contre les embouteillages de Bordeaux. Il n’y avait à ma connaissance aucun discours établi en écologie, aucune connaissance des risques que notre expansionnisme techno-économique pouvaient entraîner. Le terme « écologiste » ne fera son entrée dans le Petit Larousse qu’en 1976 ! Le basculement de la perception ne commence en effet qu’au début des années 1970.
Octobre 1970, je commence ma quatrième année de sciences économiques, option économétrie. Planification indicative à la française, planification impérative à la soviétique, autogestion yougoslave, tout paraît possible. Mais le 11 mai 1971, 2 200 scientifiques de 23 pays se sont adressés à tous les hommes pour les mettre en garde contre le « danger sans précédent » que fait courir à l’humanité la civilisation industrielle (message de Menton). Aucun de nos dirigeants n’a entendu cet appel, les universitaires non plus. Dans ma faculté, on s’est bien gardé de commenter ce texte, ni même de nous en parler. L’absurdité de la croissance économique dans un monde clos n’était encore perceptible par personne. Pourtant, Pierre Massé, du Commissariat au plan, expliquait déjà à l’époque que si la production continuait de progresser à son rythme actuel, elle conduirait en 2070 à doter chaque Français d’une centaine d’automobiles et à fabriquer avant l’an 3000 un volume de produits manufacturés dépassant celui de la Terre, de la Lune et de Vénus réunis.
Le 15 juin 1972, je découpe dans un journal local un entrefilet sur la première conférence des Nations unies sur l’environnement qui se tient à Stockholm. La France a le mauvais goût de faire un essai nucléaire dans l’atmosphère à la veille de cette conférence… Le Gouvernement montre ainsi qu’il se fout complètement de ce qui se passe à Stockholm. Même jour, un article sur le cri d’alarme de Sicco Mansholt, président de la commission du Marché commun : « La race humaine, menacée par la pollution, l’accroissement démographique et la consommation désordonnée de l’énergie, doit modifier son comportement, si elle veut tout simplement ne pas disparaître… La grande crise devrait culminer autour de l’an 2020. » Cette déclaration se base sur le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance, plus connu sous le nom de rapport Meadows, et publié en juillet 1971. La planète est déjà peuplée de 3,7 milliards de personnes. Que faut-il faire ? Mansholt écrivait dans une lettre publique de février 1972 : « Il faut réduire notre croissance purement matérielle, pour y substituer la notion d’une autre croissance, celle de la culture, du bonheur, du bien-être. C’est pourquoi j’ai proposé de substituer au PNB “l’Utilité nationale bruteˮ ou, comme on le dit plus poétiquement en français, le Bonheur national brut. » Même jour, un autre article où s’exprime Philippe Saint Marc : « Nous sommes dans un train qui roule à 150 km/h vers un pont coupé. Le monde court à la catastrophe écologique s’il ne procède pas rapidement à une réorientation fondamentale de la croissance économique. » Cela me paraissait si extraordinaire que je n’ai pas tellement attaché d’importance à ces analyses. Je n’avais encore aucune idée de l’importance cruciale que prendrait l’écologie.
Je suis sorti diplômé de mes études de sciences économiques en octobre 1971. J’avais subi un enseignement aussi théorique que desséchant, mais mon ouverture d’esprit et mon militantisme naissant m’ont poussé en 1972 à lire dans le texte, avec grand intérêt, le rapport sur les limites de la croissance. Le raisonnement paraissait incontestable. Dès que l’on aborde les problèmes relatifs aux activités humaines, on se trouve en présence de phénomènes de nature exponentielle. On arrivera aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court… Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire…
La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats dans un contexte plus large. Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est restreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution…
[Mais] dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourriture pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations.1
C’était prévu, c’était prouvé, l’amour de notre société marchande pour les exponentielles dans un monde fini faisait que nous allions droit dans le mur ; je suis devenu réaliste. Lorsque René Dumont, poussé par des associations environnementalistes, s’est présenté à la présidentielle française de 1974 au nom de l’écologie, j’ai compris qu’un vote significatif pouvait enfin avoir lieu pour préparer un avenir moins perverti : nous allions manquer d’eau, les voitures allaient s’arrêter faute de pétrole, le nucléaire militaire et civil était le mal absolu. René parlait vrai. Il me fallait réagir, je suis devenu écolo. J’ai voté pour la première fois de ma vie à cette présidentielle, j’avais 26 ans. L’élection du chef de l’État pouvait ne pas être un « piège à cons ». Depuis j’ai toujours voté écolo au premier tour pour chaque présidentielle. Il y a eu au moins un candidat de cette tendance à chaque élection : Brice Lalonde en 1981, Antoine Waechter en 1988, Dominique Voynet en 1995, Noël Mamère et Corinne Lepage en 2002, Dominique Voynet à nouveau en 2007 et Eva Joly en 2012. J’espère bien voter Nicolas Hulot en 2017 s’il se présente. Il y a une chose dont je suis maintenant sûr, c’est qu’un ou une président(e) à la fibre écologiste poussée sera un jour ou l’autre élu, c’est inéluctable, c’est inscrit dans les soubresauts de la biosphère. Nous avons vraiment besoin en France d’un Jaurès de l’écologie ou d’un De Gaulle au chevet de la planète. Nous en avons même besoin dans tous les pays de notre petite planète. Ce sera l’écologie au pouvoir ou le chaos.
« Pour qu’un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent », disait Coluche. Aux présidentielles, faisons voter les arbres, votons pour les générations futures, votons pour un programme écolo. Car pour changer le monde dans le bon sens, encore faut-il que la politique s’en mêle et nous permette de faire un choix raisonné. Faire de la politique est par définition une bonne chose, il s’agit d’organiser la vie de la cité (polis, en grec, signifie la ville). Reste, comme l’avait enseigné René Dumont, à écologiser les politiques et politiser les écologistes. Cela ne peut se concrétiser que si chaque citoyen se considère aussi comme un écologiste en devenir. Nous sommes tous concernés, voter ne suffit pas. Nous devons changer notre mode de vie, notre façon de nous déplacer, de travailler, de se loger. L’impératif écologique se concrétise en réalité par un changement de civilisation. Reste la question que beaucoup se posent : Quel(le) candidat(e) à une élection dans un pays démocratique serait suffisamment suicidaire pour imaginer se faire élire sur un programme de rigueur énergétique au risque d’accélérer le déclin économique de son pays ? Ce livre est fait pour montrer que c’est là une fausse contradiction, la transition écologique est concevable, elle est absolument nécessaire. Même si on ne le sait pas encore. Décrypter les lignes de notre avenir n’est pas évident dans le contexte actuel.
Un de nos gros défauts est que nous ne savons pas interpréter les signaux faibles, faibles pour le grand public. Nous continuons à nous vautrer avec délices dans la myopie du court terme, en nous disant que l’on peut bien sortir toutes les voiles, en allant gaiement vers le coup de tabac. Moi, devant ma porte, dans ma voiture, au restaurant, partant en vacances, je n’ai pas encore vu grand chose de négatif. Tout ce que j’ai vu, c’est le bulletin météo qui m’annonce que la tempête arrive, mais je peux très bien zapper sur une émission de téléréalité et oublier tout ça. Non seulement nous ne sommes pas prêts, mais la puissance publique continue de concevoir des plans pour l’avenir qui supposent de mettre le bateau sous spi quand l’ouragan arrive. Nous fonçons droit sur la crise massive par manque de ressources environnementales…
Dans les pays démocratiques, les élus sont quand même un peu élus pour diriger, et il n’y a pas de direction sans projection de l’avenir. Et le clivage politique devrait se faire entre ceux qui croient que les limites physiques s’imposent à nous et ceux qui n’y croient pas. Osons le dire : celui ou celle qui arriverait, aujourd’hui, avec les idées claires sur la contrainte des ressources naturelles, et qui aurait un programme bien bâti pour y répondre, avec un mélange de souffle nouveau et d’efforts pour chacun, celui-là ou celle-là pourrait être audible. Osons le dire : il nous faut un nouveau de Gaulle, et il nous le faut sous trois ans tout au plus.2
Au sortir de la présidentielle de 2012, j’étais désespéré. Votant à cette élection depuis presque quarante ans, je voyais qu’il n’y avait aucune percée de l’écologie en terme de résultat électoral. Pire, dans le même temps, le Front national avec Jean-Marie Le Pen était parvenu au second tour de la présidentielle lors du scrutin de 2002. C’est maintenant sa fille Marine qui a de fortes chances d’accéder au deuxième tour en 2017. Je crois que le combat politique du XXIème siècle verra s’affronter des mouvements populistes à la recherche du leader charismatique et les mouvements écologistes décentralisateurs en quête de la meilleure manière de promouvoir des sociétés en phase avec la planète. Projet complexe contre résurgence des régimes autoritaires du passé, c’est actuellement l’enjeu de l’accession au pouvoir en France et dans le monde entier. Ce livre participe de ce mouvement, foisonnement des initiatives individuelles et communautaires contre rigidité du pouvoir. Et il y a une chose qui fait le fondement de ma pensée personnelle : nous sommes tous écolos. Tout humain est écolo par essence parce que personne ne souhaite voir son habitat se dégrader. Mais on ne naît pas écolo, on le devient. Tout s’apprend. Puisse ce livre aider à votre cheminement personnel.
Mes droits d’auteur iront au financement de qui portera au mieux l’impératif écologique aux yeux de la population. Travailler pour de l’argent n’est pas, à mon avis, un bon stimulant quand il s’agit de rechercher le bien commun.
Michel Sourrouille (15 avril 2016)
1 . Donella H. Meadows, Dennis L. Meadows, Jørgen Randers & William W. Behrens III, du Massachusetts Institute of Technology, Halte à la croissance ? [The Limits to Growth], Paris, Éditions Fayard, 1972.
2 . Jean-Marc Jancovici, Alain Grandjean, C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde, Paris, Seuil, 2009.
Au sortir de la présidentielle de 2017, j’étais désespéré. Votant écolo à cette élection depuis 1974, je voyais qu’il n’y avait aucune percée de l’écologie en terme de résultat électoral. Pire, le Front national était parvenu au second tour de la présidentielle lors du scrutin de 2002 (Jean-Marie Le Pen contre Chirac). C’est maintenant sa fille Marine qui était arrivée au deuxième tour de 2017.
Au sortir du premier tour de la présidentielle de 2022,je suis encore plus désespéré. Yannick Jadot (EELV) n’atteint pas les 5 % et Marine Le Pen accède au second tour pour la deuxième fois consécutive. C’est pourquoi j’ai confié à ce blog biosphere la publication de mes écrits de 2016 qui peuvent servir de programme pour préparer la présidentielle de 2027. Qui ne tente rien n’a rien…
En 2027, le thème de la campagne présidentielle sera toujours et encore le pouvoir d’achat ! Tant qu’il y aura 1 goutte de pétrole 1 atome de gaz ou 1 pépite de charbon à importer, alors le thème sera le pouvoir d’achat. Rappel, la France est le premier investisseur en Europe pour les énergies fossiles… En Namibie du pétrole sera exploité, le Canada vient de fournir de nouvelles autorisations de forer… Bon je pourrai continuer la liste n’est pas exhaustive… Mais en 2027 pour remporter l’élection, il faut promettre du pouvoir d’achat, et de se tenir au programme sinon le peuple de gauche manifestera place république jusqu’à temps que le gouvernement lui cède du pouvoir d’achat.. Tous ensemble, tous ensemble ! Ouais ! Ouais ! Même les vieux manifestent pour avoir du pouvoir d’achat ! Alors en 2027, le programme sera du pouvoir d’achat ou rien !
Notre blog biosphere présentera pendant quelques jours des textes préparatoires à la présidentielle 2027. En effet les résultats de l’épisode 2022 montrent que cinquante ans après la publication du rapport Meadows sur les limites à la croissance, l’écologie politique stagne électoralement. Depuis cinquante ans, la simple idée qu’il puisse exister des limites écologiques à la croissance économique est restée minoritaire dans l’opinion publique, et carrément hérétique parmi les décideurs. L’idée de décroissance y est au mieux ignorée, au pire utilisée comme une invective facile pour disqualifier l’ensemble des écologistes
Or le dernier rapport du GIEC est plus alarmant que jamais, une guerre en Ukraine fait craindre pour la sûreté des centrales nucléaires, la hausse des prix de l’énergie préfigure un choc pétrolier et gazier, etc.
Il est donc plus que temps de préparer sérieusement 2027.
En 2027, la France sera encore beaucoup plus à droite qu’elle ne l’est déjà aujourd’hui, comme on dit toujours, les français ont le cœur à gauche (pour se donner bonne conscience) mais aura toujours le porte-feuille à droite (lorsque le réalisme revient, sic : )
On s’en fout de savoir si en 2027 la France sera encore beaucoup plus à droite qu’elle ne l’est déjà aujourd’hui. Le but du jeu c’est de faire en sorte qu’en 2027 les Français soient beaucoup moins cons qu’aujourd’hui. Moins cons ou plus écolos, pour moi c’est pareil. Et quand on mesure l’étendue du chantier, on comprend en effet l’intérêt de s’y mettre de suite. Je pense même que cinq ans ça risque d’être un peu juste, mais bon. D’ici 2027 il nous faut donc à trouver la potion magique, c’est à dire le discours et la stratégie qui cette fois iront bien. Autrement dit la recette issue de ces fameux “textes préparatoires à la présidentielle 2027“. D’où l’intérêt de s’appliquer, de ne pas en rajouter en au grand n’importe quoi, etc. etc. C’est bon, tu piges ?
» Le but du jeu c’est de faire en sorte qu’en 2027 les Français soient beaucoup moins cons qu’aujourd’hui. »
On reconnaît l’arrogance des écolos des verts, insulter de cons les français, autant dire que ça laisse présager dans quel mépris ils seront dirigés avec vous ! Genre il n’y a que vous qui êtes intelligents…. Aussi, ça laisse présager de ce qu’il en sera de la liberté d’expression, ça laisse entendre que vous souhaitez brimer ceux qui pensent autrement que vous. Bref, rien de neuf sous le soleil, pour la gauche la liberté d’expression se limite qu’à donner le droit que d’exprimer les idées de gauche (et ça se prétend les plus démocrates du monde) Ensuite, chacun son point de vue, au contraire, je trouve les français de plus en plus lucides sur la situation en France.
Même si les Français sont de plus en plus lucides sur la situation en France (ce qui reste à démontrer), la lucidité et la connerie restent deux choses différentes. La preuve, on peut être extralucide et con comme un balai. C’est bon, tu piges ?
Oui je pige ton miroir fonctionne bien !
– « Il y a une chose dont je suis maintenant sûr, c’est qu’un ou une président(e) à la fibre écologiste poussée sera un jour ou l’autre élu, c’est inéluctable, c’est inscrit dans les soubresauts de la biosphère. Nous avons vraiment besoin en France d’un Jaurès de l’écologie ou d’un De Gaulle au chevet de la planète. » ( Michel Sourrouille 15 avril 2016)
Pour ce que ce président soit élu, encore faut-il qu’il y ait au moins un semblant de démocratie. On peut aussi imaginer un homme providentiel (avec ou sans «») qui s’autoproclamerait Sauveur ou Guide Suprême. Un homme ou une femme peu importe, mais pour ça je miserais plus sur un homme. Reste à voir ce qu’est exactement cette « fibre écologiste poussée ».
L’étoffe ou la fibre pour moi c’est pareil. Bien que l’écologie ne soit pas au coeur de leur pensée, on peut dire que Jaurès et De Gaulle avaient une idée très poussée du bien commun. Cet article du 11/11/2016 sur huffingtonpost.fr raconte que “Si Jean Jaurès vivait aujourd’hui, il serait écologiste“. De Gaulle aussi, probablement. Comme tout le monde d’ailleurs aujourd’hui. Mais ce n’est peut-être pas pour rien que Jadot se voyait (et se voit peut-être encore…) en «De Gaulle de l’écologie».
Qu’on prenne exemple sur Jaurès ou De Gaulle ne me dérange pas. Tant qu’on ne prend pas exemple sur ces fous qui ont sombrement marqué l’histoire, notamment au nom d’une certaine écologie. Et comme toujours, là derrière, au nom du Bien Commun.
– « Notre blog biosphere présentera pendant quelques jours des textes préparatoires à la présidentielle 2027 […] Il est donc plus que temps de préparer sérieusement 2027. »
( BIOSPHERE 13 AVRIL 2022 À 19:42 )
Celle de 2022 n’est pas encore terminée… et on devrait déjà préparer celle de 2027…
Est-ce que c’est bien sérieux ? Depuis le temps qu’on nous dit qu’il ne nous reste plus que «trois ans tout au plus», que c’est maintenant ou jamais, et qu’après il sera trop tard etc. etc. je pense qu’on est quand même en droit de se poser la question.
Mais admettons que ça le soit, sérieux. De toute façon il nous faut bien continuer à vivre, et à faire ce que nous avons à faire… en attendant.
Pour préparer 2027, sérieusement, je pense qu’il nous faut déjà essayer d’imaginer ce que ce sera la France, et le monde, dans cinq ans. Et pour ça nous devons déjà envisager au moins deux premiers scénarios. Celui avec Manu et celui avec Marine. Et puis tous les autres scénarios possibles et imaginables. Autant dire que ce travail de préparation risque fort de ne servir à rien. Exactement comme si je décidais aujourd’hui de me faire vacciner, de me construire un bunker, et/ou de me former au maniement des armes. C’est bien pour ça qu’en attendant je préfère aller à la pêche. Et près tout chacun son truc.
Ceci dit, et puisque le but du jeu est là… si je pouvais pondre des textes qui vont dans ce sens, le bon sens… alors je pourrais continuer à dormir tranquille. Et c’est déjà ça.
– « Mes droits d’auteur iront au financement de qui portera au mieux l’impératif écologique aux yeux de la population. Travailler pour de l’argent n’est pas, à mon avis, un bon stimulant quand il s’agit de rechercher le bien commun. » ( Michel Sourrouille 15 avril 2016)
Je serais curieux de savoir qui, en fin de compte, est l’heureux gagnant. Autrement dit qui est celui ou celle ou ceux, qui en 2017 et aujourd’hui en 2022, portaient et portent au mieux cet impératif écologique, aux yeux de la population. Non pas aux yeux de Michel Sourrouille, bien entendu. Quoi qu’il en soit je le félicite. Sincèrement. Ce sont des petits gestes comme ça qui nous aident à comprendre qu’il n’y a pas que le pognon dans la vie. Chapeau Michel !
Comme aussi ce petit geste de Jean Lassalle, en faveur de nos pauvres perdant(e)s.
Là encore, ça mérite réflexion. Et en fin de comptes… ne serait-ce pas lui qui porte au mieux l’impératif écologique, aux yeux de la population ? Jean Lassalle porte parfois la cravate, parce qu’il est bien élevé, mais il est d’abord un adepte de la simplicité.
Un simple bus lui a servi de QG de campagne, ses meetings ils les a tenu dans des bistrots, résultat il a dépensé très peu. Pour finalement faire mieux que d’autres. Du coup il lui reste du pognon et c’est ainsi qu’il peut en distribuer à celles et ceux qui en ont besoin. Et puis et surtout, la joie de vivre ! Le Parti d’en Rire ! Chapeau Jean ! 🙂
Le militantisme de Michel Sourrouille me fait penser à celui de certains de mes vieux camarades. Ces gens là, que je respecte profondément, croient encore au Grand Soir.
Ce n’est pas une tare j’y ai cru moi aussi, dans ma jeunesse, mais pas longtemps. En plus je pense qu’il en faut des comme eux, qu’ils sont utiles, parce qu’ils maintiennent cette petite flamme, celle de l’utopie. Seulement cette foi ne se commande pas. On l’a ou on ne l’a pas. Certes on peut faire semblant de l’avoir, ou même se faire croire qu’on l’a, mais bon. Le problème, si on peut appeler ça comme ça, c’est que leur discours est truffé de contradictions. Mais bon, qui n’en a pas ?