Selon LE MONDE, le pouvoir d’achat est devenu la grande peur du gouvernement. Le cours des matières premières flambe, en particulier le pétrole et le gaz, tirant à son tour l’électricité, et cela commence à peser dans le portefeuille des Français. En septembre, le gouvernement a déjà revalorisé le « chèque énergie » de 100 euros, et encadré les prix du gaz et de l’électricité. Mais voilà que le prix de l’essence s’envole. Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, ne veut pas donner le sentiment de subventionner la pollution atmosphérique par les véhicules thermiques. Une solution émerge, celle d’une indemnité « pouvoir d’achat » de 100 euros. Elle serait accordée aux 38 millions de Français gagnant moins de 2 000 euros par mois. Son avantage : elle vise plus large que l’essence. Avec cette « indemnité inflation », les mesures en faveur du pouvoir d’achat se chiffrent depuis septembre à plus de 11,5 milliards d’euros.
Du point des vue des écologistes, le pouvoir d’achat ne peut plus être une priorité dans un monde contraint par la déplétion des ressources naturelles. En 1972, le remède à la crise écologique était clairement posé par le rapport au club de Rome sur les limites de la croissance : « Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourriture pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches, davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. » Presque cinquante ans plus tard, aucune des limites écologiques de notre croissance, aucun des risques majeurs que traversent notre société thermo-industrielle ne sont envisagées ni par les gilets jaunes, ni par les médias, ni donc par les politiques. Mais rares sont les commentateurs du monde.fr qui abondent dans notre sens.
Lsssns : Tant que le pouvoir d’achat ( = pouvoir de consommer) restera une préoccupation majeure, on ne pourra pas envisager une économie sobre et respectueuse de l’environnement et des grands équilibres naturels
Michel SOURROUILLE : Les syndicats ex-rouges sont pour le pouvoir d’achat ,les Gilets jaunes itou. La droite et l’extrême droite, idem. C’est aussi un point commun entre la gauche et l’extrême-gauche. Et Mr Leclerc, Mme Carrefour répètent en boucle : « Prix bas, le pouvoir d’achat doit croître ! » Une touchante convergence historique. Pour une société écologique, vous repasserez ! Y a-t-il une institution, une organisation aujourd’hui qui soit opposée au pouvoir d’achat ? Si je ne compte pas les derniers moines et bonnes sœurs prudemment retirés du monde, à ma connaissance aucun. Sauf les partisans d’une décroissance maîtrisée dont je suis. Plutôt que pouvoir d’achat, le slogan d’un futur proche sera « sobriété partagée ». Il suffira d’un choc pétrolier qui nous pend au nez pour comprendre enfin qu’on ne peut être perpétuellement croissanciste dans un monde contraint par les réalités biophysiques.
PERSPICACE : Alors que le pouvoir d’achat des Français a été multiplié par 5 en moyenne depuis 1960, comment peut-on sérieusement prétendre qu’il y a aujourd’hui encore un problème en ce domaine ? Comment peut-on toujours soutenir l’idée que les carburants sont chers, à commencer pour les pauvres, dans la mesure où Le Monde rappelait récemment que « Travailler une heure de Smic permet actuellement d’acheter plus de six litres d’essence, contre seulement trois litres il y a quarante ans. » ? Comment faisaient nos « ancêtres » pour boucler leur fin de mois ? Comment justifier le fait que, dans un pays qui demeure l’un des plus riches du monde, personne ne veut se serrer la ceinture un tant soit peu afin d’amortir le choc ?
Jeannie C. @PERSPICACE : Votre pseudo n’est pas très bien choisi. Sur les déplacements : ok, on peut faire plus de km avec un smic qu’avant. Mais dans le même temps, les prix du logement relèguent les classes populaires toujours plus en périphérie, et celles-ci doivent faire toujours plus de km pour travailler et pour vivre. Il y a de l’enfumage. Plus globalement, c’est simple, le pouvoir d’achat est un problème car il y a 10 millions de pauvres dans notre pays.
PERSPICACE @ Jeannie : Qui sont ces 10 millions de pauvres si ce n’est des gens qui pour la plupart vivent dans un logement salubre et chauffé, avec une salle-de-bains et des WC qui ne sont plus sur le pallier ou dans la cour, qui mangent à leur faim, qui ont des voitures climatisées avec des vitres électriques, qui ont des téléviseurs en couleur, des téléphones portables, etc…Est-cela vos pauvres ? Vous me permettrez de penser que, il y a un demi-siècle, personne n’aurait osé dire que de pareilles gens étaient pauvres !
MFT : Dans mon enfance, on bouclait les fins de mois dans les milieux modestes parce que les aliments basiques étaient abordables, et quand on avait une voiture (coûteuse à une époque où le crédit n’était guère pratiqué) on ne la prenait pas pour aller travailler ou faire ses courses. On n’avait ni téléphone, ni internet, et on ne pouvait guère se permettre des loisirs trop coûteux en dehors du cinéma. Rien à voir avec la vie d’aujourd’hui. Bien sûr, on peut revenir à la société des années 50. Une forme de décroissance, en somme.
Pahulos : L’inflation, qui reflète une hausse des coûts des matières premières, de l’énergie, des produits alimentaires… risque d’avoir de beaux jours devant elle. Notre consommation frénétique et nos modèles productivistes en sont peut-être le moteur. Dès lors, augmenter le pouvoir d’achat ne réglera rien,l’inflation réduit le pouvoir d’achat.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere
10 décembre 2018, Ni Ruffin, ni Leclerc ! A bas le pouvoir d’achat !
100 d’euros ne se traduit pas forcément par plus de pouvoir d’achat, ça dépend de ce que l’on en fait ! Par exemple si on achète un seul pull over produit en France et vendu 80 euros, c’est mieux que d’acheter 3 pulls overs à 15 euros au Bangladesh…. Avec ces 100 euros il faut inciter à acheter plus local. Tant qu’on n’a pas assez d’argent, c’est plus compliqué d’acheter des produits fabriquée en France puisqu’ils sont plus chers. Pourtant ça polluerai beaucoup moins puisqu’il n’y aurait plus à transporter des pulls overs à l’autre bout du monde. Et cette règle s’applique pas seulement aux pulls overs mais énormément de produits ! Tant qu’on laisse les frontières ouvertes, et ben nos produits locaux ne peuvent pas être compétitifs avec des produits fabriqués par de la main d’œuvre à bas coût.
J’ai cru comprendre que j’avais droit à ces 100 euros… Or, il se trouve je n’en ai pas besoin, qu’ils ne vont rien changer à ma vie. J’ai dit «mille» que j’étais un petit bourgeois. Gentilhomme ou pas on s’en fout. Bref, qu’est-ce que je vais bien pouvoir foutre de ce «chèque inflation» à la con ? Devrais-je ne pas le prendre… et le laisser à l’Etat, pour qu’il s’en serve pour des choses réellement utiles… comme pour lutter contre la pauvreté, l’illettrisme, les injustices, la pollution, la corruption etc. ? Ou alors le prendre et le filer à quelqu’un qui en aurait bien besoin, mais qui serait alors capable de le transformer en bouteilles d’une quelconque piquette locale, si ce n’est de Coca-Cola ? Je pourrais aussi le filer à la SPA, seulement malgré le fait que je les adore, je me dis que les humains passent avant les chiens et les chats.
En fin de comptes, ces 100 euros m’emmerdent ! Ma solution consisterait alors à les prendre et de m’en servir pour me torcher. Je n’ai jamais essayé, toutefois je pense que le Lotus est bien mieux. Mais comme on dit, faute de grive on mange du merle. Seulement, là encore, et bien que pour moi le Pognon n’ait rien de sacré, ma morale me dit que ce n’est pas bien de faire ça. Que ce serait indécent. Si encore cette indécence ne faisait qu’emmerder les gros riches, alors je n’hésiterais pas. Seulement je pense avant tout aux autres. Résultat, je tourne en rond.
Le Pouvoir d’Achat est un trompe couillons !
Déjà parce que c’est l’arbre qui cache la forêt. Ceux qui nous disent qu’il n’a fait qu’augmenter et blablabla se gardent bien de parler de l’augmentation des profits et des injustices.
Et les zécolos de tomber dans le panneau, et de nous raconter la fin du pétrole, la fin du monde etc. En attendant, ceux-là comme les précédents n’ont certainement pas de problème de pouvoir d’achat, ni de fins de mois.
Le sacro-saint Pouvoir d’Achat est un trompe-couillons parce qu’il ne veut finalement pas dire grand chose. Autant il est facile de comprendre ce qu’est le pouvoir d’achat d’une mère célibataire qui vit avec moins de 1000 euros par mois, autant il n’est pas facile de dire ce qu’est celui de ceux qui ne savent même pas le prix d’une baguette de pain.
En dehors de pouvoir s’offrir le luxe et les caprices les plus indécents, c’est quoi le «pouvoir d’achat» pour un Bill Gates ? Et pour un Edouard Leclerc ? Pour tous ces marchands de tout et de n’importe quoi, le Pouvoir d’Achat est tout simplement ce qui leur permet, non pas d’acheter, mais d’ENGRANGER, toujours plus. Et pour les Manu et Compagnie, c’est ce qui leur permet de nous enfumer, pour notamment se faire ou refaire élire, pour ensuite pouvoir continuer à nous enfumer, à nous amuser, nous abuser, nous la mettre bien profond etc. etc. en attendant. C’est ce qu’on appelle tout simplement Le Pouvoir.
Lire : « Hebdo L’Anticapitaliste – 588 (28/10/2021) – 100 euros pour les pauvres, des milliards pour les riches ? Imposons l’augmentation des salaires, des retraites et des allocations »
( lisible sur sante-secu-social )
– « Alors que le pouvoir d’achat des Français a été multiplié par 5 en moyenne depuis 1960, comment peut-on sérieusement prétendre qu’il y a aujourd’hui encore un problème en ce domaine ? » (PERSPICACE)
Et comment peut-on sérieusement tenir de tels propos ? Si PERSPICACE n’a pas de problème de pouvoir d’achat, ni de problème pour faire on plein, alors tant mieux pour lui.
Et à moins qu’il vive dans un logement insalubre et pas chauffé, sans salle-de-bains, sans WC privés, sans électricité, sans ordi etc. PERSPICACE ferait mieux de se taire. Et de regarder un peu autour de lui et de réfléchir.
Conseil d’un député LREM aux pauvres : Ne comptez pas vos sous, il y a plus important dans la vie ! L’indécence, par exemple : « On n’entend que ça, le pouvoir d’achat, comme si la vie se résumait au pouvoir d’acheter […] Je voudrais aller un peu plus loin que ça car c’est important. En France, les gens sont soignés, ils peuvent aller à l’école, vous n’avez pas de trous sur la route… Si vous vous contentez de regarder uniquement l’argent qu’il y a dans la poche des gens et que vous vous définissez par rapport à ce pouvoir d’achat, par ce pouvoir d’acheter, vous oubliez quelque chose d’autre qui est la qualité de la vie. »
(Bruno Bonnell, plus prompt à squatter les plateaux télés que les bancs de l’Assemblée, sur RMC le vendredi 9 février)
Comment pourrions-nous demander aux gens de s’asseoir sur leur pouvoir d’achat ?
C’est impossible. De la même façon qu’il est impossible de dire à ceux qui ont absolument besoin de la Bagnole de prendre le vélo. Déjà parce que le Pouvoir d’Achat comme la Bagnole ont été sacralisés. Pas le vélo, ni la simplicité volontaire. Ensuite par ce que ce discours est indécent, et qu’il ne peut qu’attiser la Grogne. Enfin parce que ce discours occulte le problème des inégalités sociales et de la répartition des richesses.
Que le prix du Brut monte ou baisse on nous expliquera toujours pourquoi l’essence et le gazole augmentent. Et en même temps les profits augmentent (en 2020 Total distribue 7,6 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires). Mais tout ça c’est compliqué, faut donc pas chercher à comprendre !
Alors pour calmer la Grogne on distribue de la vaseline, des chèques etc. En sachant bien que ce ne sont là que des placebos, des cataplasmes sur une jambe de bois.
Mais on s’en fout, c’est mieux que rien, et puis c’est le contribuable (con sot mateur et en même temps) qui paye. Et là encore faudrait dire amen.
Et puis il n’y a pas que Pouvoir d’Achat qui participe à la Grogne, il y a aussi les conditions de vie (interdictions de ceci et cela, obligations, complications etc. Et toujours plus). Sans parler des conditions de travail (1300 démissions d’infirmières, 20% des lits sont actuellement fermés dans les hôpitaux, etc.)
En attendant, où qu’on regarde, ça craque de partout. Alors au lieu de parler du «piège du pouvoir d’achat» mieux vaudrait parler de l’Impasse Totale.
La Pravda du Système (Le Monde) titre : « comment le pouvoir d’achat est devenu la grande peur du gouvernement ». Ce dont a très peur le gouvernement est écrit un peu plus loin :
– « Emmanuel Macron veut parer au plus vite à la grogne. »
Ce que redoute Macron, et derrière lui les Total, Coca, McDo et Compagnie, c’est donc la Grogne. Qu’elle arbore un bonnet phrygien, un bonnet rouge, un gilet jaune ou un slip vert, la Grogne (sociale) se traduit par des blocages, des manifs et des grèves. Tout ça perturbe les affaires, le Business. De la Grogne à la Révolution il n’y a qu’un pas,. Et là c’est l’Ordre Établi qui vacille.
Que demande le Peuple (le Pôple, le Gros Animal) ? Le sait-il lui-même ?
On est encore en droit de se le demander. Bien sûr, il veut une chose et en même temps son contraire. Mais pour ça il faut dire qu’il a été (dé)formé à bonne école.
Bref, s’il ne le sait pas, ceux qui ont la lourde tâche de mener le Troupeau le savent depuis longtemps : du pain et des jeux ! Et quand le Pouvoir d’Achat ne permet même pas d’acheter du pain, alors c’est la Révolution, comme en 1789.
Le but du Jeu est donc de calmer cette Grogne, de faire en sorte qu’elle ne se transforme pas en épidémie, voire en pandémie. Pour ça il existe des vieilles recettes qui marchent bien.
Déjà diviser, pour mieux régner. Faire diversion, divertir, amuser pour mieux abuser. Et puis taper toujours sur les mêmes, pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles.