Ni Ruffin, ni Leclerc ! A bas le pouvoir d’achat !

Les syndicats (ex-)rouges sont pour le pouvoir d’achat. Les syndicats jaunes itou. La droite et l’extrême droite, idem. Point commun avec la gauche et l’extrême-gauche. Et Mr Leclerc, Mme Carrefour, etc. « Le pouvoir d’achat doit croître ! » Une touchante convergence historique. Pour une société écologique, vous repasserez ! Y a-t-il une institution, une organisation aujourd’hui qui soit opposée au pouvoir d’achat ? Si je ne compte pas les derniers moines et bonnes sœurs prudemment retirés du monde, à ma connaissance aucun. Sauf La Décroissance bien entendu ?*

« Trop de taxes », « trop de pauvres », « trop de riches », « rendez l’argent »… sur les gilets et les banderoles, les slogans de ces dernières semaines tournent tous, lancinants, autour de la question du pouvoir d’achat… Emmanuel Macron a fait le pari de libéraliser l’économie française pour favoriser le retour de la croissance sur le long terme. Mais sans répondre à l’impatience d’une France qui ne croit plus aux promesses.**

Tous sauf trop rares exceptions veulent plus de pouvoir d’achat… les gouvernements veulent donc plus de croissance. Cercle infernal qui épuisent les ressources naturelles et détraquent les équilibres vitaux. En 1972, le remède était clairement posé dans le rapport au club de Rome sur les limites de la croissance : « Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourriture pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches, davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. » Quarante-six ans après, aucune des limites écologiques de notre croissance, aucun des risques majeurs que traversent notre société thermo-industrielle ne sont envisagées ni par les gilets jaunes, ni par les médias, ni donc par les politiques. Pour préserver le pouvoir d’achat, le gouvernement Macron en est même arrivé à supprimer la taxe carbone… qui aurait pu modifier nos comportements et éviter le krach climatique. Les gilets jaunes vivent le moment présent de leurs besoins de bagnole, quelques centimes de hausse du carburant met la France en pétard. Pourtant on a bien vécu à une époque sans voiture ni smartphone, sans ronds-points ni chômage. L’écologie se pratiquait autrefois sans le dire, aujourd’hui les contraintes biophysiques sont au plus bas dans les mentalités bercées par la publicité et les prix d’appel… Les gilets jaunes veulent plus de pouvoir d’achat, plus de croissance et la démission d’un gouvernement pourtant croissanciste et adepte du pouvoir d’achat. Les cris d’alarme des années 1970, renouvelés depuis par maintes et maintes études scientifiques, sont resté inaudibles. Quelqu’un de sensé devrait être terrifié par l’avenir que nous préparent ensemble syndicats et partis, droite et extrême droite, gauche et ultra-gauche, et Mr Leclerc et Mme Carrefour, et gilets jaunes et Macron !

* Ni Ruffin, ni Leclerc ! A bas le pouvoir d’achat ! In La Décroissance de décembre 2018, janvier 2019

** LE MONDE économie du 6 décembre 2018, « L’équation impossible du pouvoir d’achat : pour apaiser la colère de l’un, on alimente celle de l’autre »

15 réflexions sur “Ni Ruffin, ni Leclerc ! A bas le pouvoir d’achat !”

  1. Bonjour Invite2018
    Ah …. TRAVAILLEUSES TRAVAILLEURS !! Sachez que j’ai toujours aimé Arlette, j’ai même voté pour elle. Elle au moins savait nommer l’adversaire, l’ennemi, elle au moins ne faisait pas dans la langue de bois et l’hypocrisie, elle n’était pas comme ces machins en haut des clochers, elle ne perdait jamais le cap, Arlette. J’ai seulement regretté une chose, c’est qu’elle ne se soit pas mariée avec Krivine, ils formaient un si beau couple ces deux-là 😉
    Sinon, pour aller expliquer à Macron les dégâts de la croissance (la sacro-sainte Croissance) et lui parler de décroissance, ou d’a-croissance (on ne va pas se bouffer le nez sur des détails) , actuellement je nous propose François RUFFIN.
    Biosphère ne l’aime pas top, il le sent trop rouge, trop gaucho… mais ça c’est son problème. En tous cas nous avons vu les limites de son Saint Nicolas en matière de miracles. Place à autre chose, place à d’autres, d’autres personnes, discours, voire méthodes pédagogiques.
    En attendant, écoutez ce discours de RUFFIN à l’Assemblée et dites-moi ce que vous en pensez.
    https://francoisruffin.fr/discours-croissance-assemblee/

  2. Bonsoir @Michel C.
    Oui, il est bon que pour la forme nous expliquions à Emmanuel Macron la baisse du PIB et la sortie du tout-bagnole. il faudra donc dire à l’actuel président de la République française qu’il faut entre autres que sans baisse de salaires le temps de travail soit très très fortement réduit.
    Il faudra aussi qu’à ce même président il soit dit que la Françafrique doit ne plus être niée et doit disparaître et qu’à deux mille euros nets par rapport au coût actuel de la vie le SMIC mensuel ne soit plus inférieur. Il est également nécessaire qu’à Macron nous disions qu’il est impératif de ne pas prélever plus de ressources que la nature ne peut en renouveler.Si monsieur Macron adresse une quelconque fin de non-recevoir (ce qui a de très forte chances de se produire) il faudra qu’à à la désobéissance civile on passe. Il conviendra que collectivement nous travailleuses et travailleurs :
    -prenions dans les rayons des supermarchés et hypermarchés les marchandises puis partions avec ces dernières sans payer
    -sabotions l’armement militaire
    -pénétrions dans les abattoirs puis filmions ce qui s’y passe voire y bloquions les massacres
    -réquisitionnions, sans indemniser les grands patrons milliardaires, les usines et les autres moyens de production
    -sabotions les constructions qui à la biosphère sont néfastes
    -menions d’autres actes concrets, matériels et frontaux

  3. Finalement nous sommes d’accord mon cher Invite2018.
    Maintenant qu’il dit avoir compris le reste (la bonne blague) … il ne nous reste plus qu’à expliquer à Macron la décroissance (du PiB) et la sortie du tout bagnole.

    (Macroni qui le 27 nov nous disait : « notre stratégie ne peut, ni ne doit, être de nous déplacer moins ».)

  4. @Michel C,
    1/Je vois parfaitement la différence théorique entre le pouvoir d’achat et le fait de bien vivre. Je dis juste qu’avec l’un l’autre est compatible.
    Les deux choses ne sont peut-être pas identiques, mais elles ont pour point commun d’être légitimes.
    2/Vous écrivez : « Et la sacro-sainte Croissance, et la sacro-sainte Bagnole, et le sacro-saint Progrès… qu’est-ce que vous en dites? Là non plus vous ne voulez pas leur dire MERDE? ».
    Mais What The Fuck! Avez-vous lu en entier mes commentaires, lesquelles ne sont pas si longs?
    Je me cite : « je prône également de sortir du tout-bagnole ». J’écris aussi  » augmentation qui avec la décroissance économique n’est nullement incompatible », ce qui sous-entend que je reste non défavorable à la remise en cause de la sacro-sainte croissance.
    Je dis que la décroissance économique (laquelle est le fait que le PIB mondial global devienne bien plus bas qu’actuellement il n’est) et l’usage de la bagnole individuelle doivent baisser.
    Il faut que pour la décroissance économique les profits des milliardaires soient très fortement réduits. Je préconise depuis des années cette réduction-là.
    La très forte baisse du temps de travail est nécessaire à la possibilité de la très indispensable réduction de l’usage de la bagnole individuelle. Et je prône la baisse du temps de travail pour la sortie du tout-bagnole, sortie qui nous tient à cœur à vous et à moi.

  5.  » Je ne vois pas quelle ambiguïté a le terme pouvoir d’achat.  »
    Eh oui, mon cher Invite2018, je vois bien que cela vous dépasse.Si vous ne voyez donc aucune différence entre le pouvoir d’achat et la possibilité ou les moyens de vivre bien (sans pour autant vivre comme des porcs), alors je vous propose de demander à Besancenot qu’il vous explique. Parce que comme je le disais précédemment, il me semble que lui il a enfin compris. Et il était temps ! Et la sacro-sainte Croissance, et la sacro-sainte Bagnole, et le sacro-saint Progrès… qu’est-ce que vous en dites ? Là non plus vous ne voulez pas leur dire M….. ?

  6. @ Michel C, je vais vous décevoir : je refuse de crier « merde au sacro-saint pouvoir d’achat ».
    Qualifier le pouvoir d’achat des travailleurs de sacro-saint revient à insinuer que défendre ce même pouvoir d’achat soit un caprice. Or, cette défense n’est nullement un quelconque caprice!
    Je défend le fait que le pouvoir d’achat des non-millionnaire soit maintenu. Et je prône que pour ce maintient, le pouvoir d’achat des capitalistes multi-milliardaires soient très très fortement réduits.
    Je ne vois pas quelle ambiguïté a le terme pouvoir d’achat.
    Le pouvoir d’achat est le rapport entre l’argent détenu et les prix. Quelle autre définition avez-vous?
    Je soutiens le fait que par rapport au coût actuel de la vie le SMIC mensuel devienne non inférieur à deux mille euros nets.

  7. Bonjour Invite2018
    Bien sûr je me doute bien que vous m’avez reconnu 🙂
    Et bien sûr on ne va pas chipoter sur les mots. Ce sont les idées qui comptent !

    Ici ce qui compte, c’est l’idée qu’on met derrière « pouvoir d’achat » , ou « pouvoir de vivre bien » , ou « possibilité de bien vivre » etc. On peut l’écrire de mille façons.

    En tous cas j’espère que vous serez d’accord avec moi pour crier : MERDE au sacro-saint Pouvoir d’Achat ! 🙂

  8. Bonjour @un certain internaute dont je tairai le nom ou pseudonyme.
    L’un n’empêche pas l’autre : on peut très bien défendre à la fois le pouvoir d’achat et le pouvoir de bien vivre.
    Je défend le pouvoir d’achat, et non pas l’obligation d’achat.

  9. un certain internaute dont je tairai le nom ou pseudonyme

    @ Invite 2018
    A bas le sacro-saint Pouvoir d’Achat ! Vive le pouvoir de vivre bien !

  10. Il n’est pas acceptable que le prix du carburant augmente. C’est le coût du carburant qui doit augmenter, pas le prix.
    Pour l’indispensable diminution de l’usage de l’automobile individuelle, il est nécessaire que sans baisse de salaires le temps de travail soit très très fortement diminué.
    Je précise, car anticipe la réponse d’un certain internaute dont je tairai le nom ou pseudonyme, que je prône également de sortir du tout-bagnole. D’ailleurs, la baisse du temps de travail est nécessaire au fait de sortir du tout-bagnole.
    Il est légitime que le pouvoir d’achat des prolétaires augmentent, augmentation qui avec la décroissance économique n’est nullement incompatible : reprendre aux grands patrons milliardaires les cadeaux qui leur ont été accordés permettrait de récolter assez de richesses de sorte à concilier hausse du niveau de vie des petites gens et réduction de l’extractions de ressources.
    Vive l’écologisme, vive le féminisme, vive la laïcité, vive le communisme, vive l’internationalisme et vive la désobéissance civile!
    Face au fait que tant d’Africains soient contraints de quitter leur terre natale puis de migrer vers la France, il est nécessaire :
    -que cessent les bombardements militaires impérialistes et qu’immédiatement les troupes occidentales se retirent d’Afrique et d’Orient
    -que les peuples du tiers-monde puissent disposer des ressources de leurs sols, et donc que sans être indemnisées les multinationales soient expropriées
    -de cesser la connerie consistant à vendre à prix d’or aux théocraties arabiques (théocraties soutenant le terrorisme islamique) quelque arsenal

  11. Pas plus de pouvoir d’achat mais une meilleure répartition du pouvoir d’achat. Quand certain surconsomment d’autres crèvent de faim. Il faut aller vers l’instauration de droits limités à polluer, à produire du CO2, à consommer donc. Pourquoi, après avoir mesuré la quantité socialement équitable et écologiquement soutenpable de CO2e que chacun peut produire, ne pas instaurer une carte carbone individuelle ? Il me semble qu’instaurer cet outil, ce serait aller vers un partage équitable et durable des dernières resources.

  12. Pouvoir d’ achat ou pouvoir de surconsommation , that’s the question ?
    Où se situe la surconsommation et le simple pouvoir de consommer ce dont on a réellement besoin ?

  13. marcel dit le misérable

    Au fait , pour résorber la pauvreté / misère et ainsi dégager des fonds, on pourrait peut-être cesser de distribuer des aides / subsides / bouclier fiscal aux journalopes de la presse écrite / télévisée , aux associations dites antiracistes goebbelsiennes , cesser l’ installation d’ immigrés (grants) , cesser d’ accorder à leurs très nombreuses familles des alloc familiales ou avantages sociaux / fiscaux ,
    cesser d’ accorder une assurance maladie aux étrangers .
    En outre , un vaste programme de remigration de tous les parasites afromuzz négocié âprement (il y aura de la résistance car les pays d’ origine ne seraient pas heureux de recueillir toutes leurs pépites si enrichissantes) dégagerait probablement des montants considérables qui soulageraient les natifs qui sont dans la mouise et il y en a un paquet (en milliards d’ € , soyons en sûrs , malgré les cris de fausse indignation de ces scélérats de gauchistes).

    Une fois de plus , je dois me distinguer par mes propos incendiaires et racistes , lol !

  14. « Y a-t-il une institution, une organisation aujourd’hui qui soit opposée au pouvoir d’achat ?  »

    J’ai été agréablement surpris il y a quelques jours d’entendre Olivier Besancenot dire quelque chose comme ça : « Le pouvoir d’achat ça commence à bien faire ! A croire que le seul pouvoir qu’on ait serait celui de consommer.  »

    Plutôt que le sacro-saint Pouvoir d’Achat il est temps d’exiger le pouvoir de bien vivre.
    Et bien vivre, ça passe bien entendu par la fin des injustices sociales et la fin des fins de mois difficiles pour bon nombre de français.
    Il faut vivre sur une autre planète pour ne pas voir cette misère sociale, là à nos côtés, pour ne pas voir que des millions de gens souffrent réellement. Et trouver normal, ou presque, qu’en même temps d’autres se vautrent dans le luxe et la démesure. Cette cécité, cette hypocrisie, cette arrogance, ce mépris… tout ça fait bien entendu partie de la démesure.

  15. Tant que le sommet ne montre pas l’exemple, surtout ceux au sommet de l’échelle sociale, alors il n’y a aucune bonne raison que le reste de la pyramide veuille suivre. Quel crédit accordé à des Nicolas Hulot qui passe son temps dans des yacht des hélicoptères, des hydravions, des avions, des moto-skis, des jets privés ? Tous les reportages où Hulot est bien payé pour passer des vacances à notre nez lors de ses émissions Ushuaïa ? Combien de pétrole et de pollution à lui seul est-il responsable par rapport au reste de la population ?

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