Le botaniste Francis Hallé dénonce, dans une tribune au « Monde », l’abattage et le commerce du bois. Un propriétaire forestier vend son bois, Il est le seul bénéficiaire de l’opération puisqu‘il est propriétaire de la ressource. Mais s’il y a un bénéficiaire, il y a aussi des perdants. Les arbres abattus représentaient un patrimoine qui nous garantissait un environnement viable, absorbant le CO2, fournissant de l’oxygène, régulant le débit des eaux. En outre, ils avaient une influence bénéfique sur notre santé physique et mentale, tout en favorisant le développement et le maintien d’une diversité biologique. Dès lors qu‘un arbre est détruit, nous cessons de bénéficier de tous les services qu’il assurait gratuitement
Il est évidemment souhaitable qu’ils les industriels forestiers compensent les dégâts écologiques dont ils sont la cause,
La Journée internationale des forêts a été établie par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies le 28 novembre 2012. Francis Hallé est un spécialiste des arbres. Il a participé à la création des expéditions du Radeau des cimes, il est l’auteur de « Plaidoyer pour l’arbre » (Actes Sud, 2005)
En complément au message de vieux chene ,le statut de l’ONF est obsolète(1966) et doit etre modifié en établissement public administratif dont le budget est alimenté par les ministères.Actuellement ses ressources proviennent (par son statut semi privé d’Etab.commercial) essentiellement des ventes de bois avec un risque avéré, de surexploitation pour payer ses personnels et sa dette exponentielle ,et de souffrance des personnels .Meme au USA pays libéral ,le « forest service » (79 millions d’Ha)est financé par le ministere de l’agriculture. 25% des forets francaises en métropole sont gérées par l »ONF soit 4,4 millions d’ha.proposition pour 2022 !
– « Des centaines d’arbres volés dans les forêts de l’Ariège.
Tout se vole, y compris des arbres bien enracinés ! L’histoire est tellement énorme qu’on a du mal à y croire. Elle s’est passée en Ariège, il y a tout juste un mois […] » ( lefigaro.fr 18/03/2021 )
– « Couper des chênes centenaires pour reconstruire Notre-Dame ?
[…] Si le bois a pu être, par le passé, un matériau de construction indispensable, les choses ont bien changé aujourd’hui. » (philomag.com 28 février 2021)
S’il est facile de condamner ce massacre en Ariège, la coupe de chênes centenaires pour reconstruire Notre Dame interroge et divise. Etant donné qu’on ne la voit pas (qui va la voir ?) personnellement ça ne m’aurait pas dérangé qu’on reconstruire cette charpente en métal. Les puristes ne le voient évidemment pas comme ça. De toutes façons les bûcherons abattent déjà les chênes centenaires.
Ceci dit il y a tout de même une certaine contradiction. Les écolos aiment et vantent le bois, notamment pour se chauffer, ils en veulent partout, maisons, terrasses et salons de jardins, jacuzzis, jouets, brosses à dents, et même des vélos… et de l’autre ils ne supportent pas qu’on coupe les arbres.
– « Couper des chênes centenaires pour reconstruire Notre-Dame ?
Le bois volé était destiné pour une scierie en Espagne.
Tout le monde aura compris que le seul lien entre ces deux sujets ce sont les arbres, et pas autre chose. Maintenant on peut toujours essayer de voir à quoi vont servir ces arbres ariègeois. Peut-être sont-ils déjà en route vers la Chine …
« Les chênes des forêts françaises s’exportent en Chine… au détriment des scieries locales.
Dans les forêts françaises se joue une guerre commerciale dont le roi des arbres, le chêne, est l’enjeu. Un quart de la production brute est désormais exporté vers l’Asie. Les nouveaux acheteurs, en majorité chinois, font monter les prix, et les scieries françaises peinent à s’aligner. » (francetvinfo.fr 28/10/2020 )
Il serait très important de laisser des forêts sans y toucher, pour que s’y déroulent tous les cycles naturels : la sélection naturelle des espèces animales et végétales les plus adaptées en fonction des sols et du climat, le maintien des arbres morts et de toute la petite faune qui en profite, le recyclage du bois dans les sols et l’emport d’un peu des arbres dans les mers via les rivières et les fleuves (une bonne façon de stocker le carbone qui sédimente ainsi au fond des océans). Bref encore une fois, ne pas vouloir gérer la nature mais la laisser faire, elle a des dizaines de millions d’années d’exercices réussis à son actif quand nous avons quelques millénaires de massacres.
Même si elles ne sont pas assez nombreuses, en France métropolitaine il existe des forêts protégées, qui ne sont donc pas exploitées. La forêt de la Massane (Pyrénées Orientales), classée réserve naturelle nationale en 1973, «une des rares forêts anciennes en France, souvent présentée comme un exemple de ce que pourrait être une forêt primaire de la montagne pyrénéenne » (Wikipedia) n’est plus exploitée depuis plus d’un siècle.
Seulement n’oublions pas que ces réserves (dites parfois sanctuaires) ne sont protégées qu’avec les moyens dont nous disposons. Et qu’elles ne pourront pas l’être ad vitam æternam. Nous voyons ce qui se passe dans les réserves africaines avec le braconnage d’éléphants ou autres, dans le parc national en Guyane avec l’orpaillage clandestin, les coupes d’arbres illégales ici et là etc. Quand le bois sera devenu la dernière source d’énergie disponible, je crains le pire.
Le saviez-vous ?
« Suicides, dépressions, démissions, depuis déjà quelques années, l’ONF souffre d’une maladie destructive, loin des regards, en silence.
En cause, l’ultra-productivisme, la surexploitation, une mécanisation ravageuse, la quête de rentabilité au mépris des besoins de la nature […] Face au drame qui se joue, des gardes-forestiers tentent de s’élever contre les financiers et la déraison de la politique menée sur le terrain, et d’interpeller l’opinion publique espérant encore sauver les forêts françaises d’une standardisation potentiellement mortelle. Faut-il protéger la forêt contre l’ONF ? En quoi l’exploitation forestière actuelle se fait-elle au détriment de la politique de transition écologique nécessaire à la lutte contre le réchauffement climatique ? »
https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/lonf-un-service-public-quon-abat