J’ai écouté DSK lors d’un meeting alors qu’il n’était qu’un des candidats PS aux élections présidentielles française. Il avait répondu aux problèmes écologiques par une seule idée : « Il faut plus de croissance ».
Maintenant il est devenu le grand manitou du FMI, et il n’a pas bougé d’un poil (LeMonde du 4.03.2008) :
– Pour lutter contre l’inflation, il prévoit une baisse du prix du pétrole. Bonjour le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles ! De plus, il n’a pas encore compris que la TIPP flottante n’incitera pas les consommateurs à économiser une ressource pétrolière de plus en plus rare.
– Pour lutter contre l’inflation, il préconise une « augmentation des surfaces cultivées ». Bonjour la déforestation et la stérilisation de terres moins appropriées à l’agriculture ! Il ne fait aussi que constater la ruée sur les biocarburants alors qu’il devrait les condamner. Il n’a pas encore compris que les engrais sont basés sur le pétrole et que cela n’est pas durable.
– Pour lutter contre l’inflation, il conseille des subventions à l’agriculture dans les pays pauvres. Mais qui va payer ces subventions ? Il n’a pas encore compris que la hausse des prix alimentaires inciterait les agriculteurs à accroître leur production alors que les subventions agricoles justifient l’urbanisation galopante.
– Contre le désordre monétaire, il préconise un contre-poids à l’indépendance de la BCE (dont il a quand même compris que cela permet de lutter contre l’inflation en Europe). Mais il préconise une relance budgétaire mondiale, ce qui ne peut que produire encore plus d’inflation. Comprenne qui pourra !
L’interview se termine par ce que Dominique Strauss-Kahn croit être un changement de paradigme : « Ce projet de stimulation mondiale prouve que le FMI ne demande pas systématiquement de se serrer la ceinture ». Mais DSK conserve ainsi la vision de l’économie dominante dont le seul refrain est « croissance, croissance, croissance ». DSK ne fait preuve d’aucune analyse transversale, il se garde bien de parler de tous les problèmes écologiques (et donc socio-économiques) provoqués par la croissance. Aux côtés des capitalistes, DSK va continuer à mener la Biosphère au-delà de ses limites, droit dans le mur. Bravo DSK.
Merci pour ce petit rappel;-)