Le premier rapport sur l’empreinte écologique de l’Afrique a été présenté à Arusha, en Tanzanie*. L’empreinte écologique se mesure en surfaces de terre et en eau nécessaires pour couvrir les besoins d’un individu ou d’une activité mais aussi pour absorber les déchets générés. Elle est à rapporter à la biocapacité qui, à l’inverse, évalue les surfaces disponibles. En quarante ans, cette biocapacité a fondu de 40 % et le rapport prévoit que, par la seule croissance démographique, la pression exercée sur les écosystèmes va doubler d’ici à 2040. L’agriculture et la destruction des forêts sont les principales causes de cette dégradation Si chaque Africain consomme en moyenne deux fois moins de « capital naturel » que la moyenne mondiale par habitant, la dégradation de l’environnement met en péril les efforts de lutte contre la pauvreté en faveur d’une population qui continue de croître très rapidement. Sur les 45 pays pour lesquels des données sont disponibles, 25 consomment davantage de ressources naturelles que leur « biocapacité ». Ils étaient 7 en 1961.
Jim Leape, le directeur général du WWF plaide devant une aéropage de banquiers et de ministres des finances : « Il est de notre responsabilité de protéger nos écosystèmes… avoir de l’eau, des sols, préserver ses forêts, c’est aussi important que construire des routes ou des hôpitaux…Nos sociétés dépendent de ces infrastructures vertes. » A la question de savoir si la République démocratique du Congo (RDC) devait renoncer à exploiter le pétrole qui se trouve probablement dans le sous-sol du parc national des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, Jim Leape a répondu « oui » sans hésiter.
L’assemblée est restée perplexe ; les financiers sont allergiques à la parole écolo. La RDC, aussi étendue que l’Europe, est un des pays les plus pauvres du continent. On utilisera ce prétexte pour accaparer ses richesses au profit des plus riches. Pauvres de tous les pays, révoltez-vous, refusez la civilisation minière et sa croissance qui ne profite qu’aux riches !
* LE MONDE | 02.06.2012, L’Afrique confrontée à ses limites écologiques