La cruauté humaine n’a pas de limites, surtout quand il s’agit de personnes qui disent agir au nom de dieu tout puissant. Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis 2008, va à son corps défendant de procédure médicale à procédure judiciaire (et réciproquement). Aux dernières nouvelles, le médecin chargé de Vincent au CHU de Reims a estimé le 9 avril que ce « patient » (le mot est bien adapté) se trouvait en situation d’« obstination déraisonnable ». A ce titre, il s’est prononcé en faveur d’un « arrêt des traitements », c’est-à-dire d’un arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles qui le maintiennent en vie. C’est la troisième décision en ce sens depuis cinq ans*. Nous avons abondamment traité ce cas d’acharnement religieux sur ce blog, laissons la parole aux commentateurs du monde.fr :
JEAN CLAUDE MEYER : Cette affaire est vraiment hallucinante. Ce cirque va t’il durer encore longtemps? Quel calvaire pour les proches qui ont accepté l’inéluctable. Les parents cathos à mort ont-ils donc oublié les commandements?
Pierre HUBU : Je ne comprends pas pourquoi ses parents, catholiques extrémistes, ne demandent pas eux mêmes que Vincent quitte ce bas monde, cette vallée de larmes, pour aller au Paradis, jusqu’à sa Résurrection, en compagnie de Leur Seigneur et de tous les petits angelots, si mignons avec leurs jolies robes bleues ou roses et leurs petites ailes qui s’agitent. Ce doit qd même être plus cool que de mener une vie végétative à l’hôpital de Reims.
Macloukoum : s’ils sont catholiques avant tout ils devraient accepter la volonté de Dieu qui serait que cet homme ne peut pas vivre sans l’intervention laïque de la médecine.
MICHEL SOURROUILLE : Notre rapport à la mort est complexe, il y a autant de points de vue qu’il y a de personnes sur cette terre. Mais quand un cerveau est endommagé au point de ne plus jamais avoir la possibilité de mener un vie réellement humaine, c’est-à-dire autonome, refuser la mort relève bien plus que de l’acharnement thérapeutique, cela relève de l’aveuglement et du non respect de la dignité humaine. Heureusement que la justice est là pour pallier la bêtise humaine.
Mp : On marche sur la tête ! L’hôpital est en détresse, on ferme des services pour raisons budgétaires, avec pour résultat un engorgement des urgences : faute de lit on laisse les gens sur des brancards dans les couloirs
jcs : Et pourquoi ne pas faire payer les soins à ceux qui veulent prolonger (inutilement) la vie de Vincent Lambert ?
ben voyons : Les membres religieux d’une famille deviennent un boulet dès que la question de la fin de vie se pose. Et je parle par expérience. Ils ne respectent ni l’avis des médecins, ni celui de la famille proche (parents-enfants-conjoint). Ils ne respectent même pas la loi. Il n’y a que leur loi religieuse qui compte. À quand l’interdiction des religions, fléaux du 21eme siècle ?
FV : On a envie de parler de fanatisme à propos des parents qui refusent l’arrêt des traitements par idéologie.
* LE MONDE du 10 avril 2018, Le CHU de Reims de nouveau favorable à un « arrêt des traitements » de Vincent Lambert
Le purgatoire continue pour cette histoire sans fin : Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné, vendredi 20 avril, une nouvelle expertise pour « déterminer le tableau clinique » de Vincent Lambert… Malgré les décisions judiciaires successives favorables à l’arrêt des traitements, jusqu’à celle de la Cour européenne des droits de l’homme en juillet 2015, son applicabilité a toujours été entravée par des recours en justice successifs et des pressions sur l’équipe médicale : trois procédures collégiales avortées et deux médecins écartés en cinq ans.
Beaucoup trop de gens dans notre société manquent de courage pour affronter de face la réalité de la mort.
La mère de Vincent Lambert, fervente catholique,interpelle Emmanuel Macron dans une lettre ouverte : « « Mon fils a été condamné à mort… Vincent n’est pas dans le coma, il n’est pas malade, il n’est pas branché (ndlr, il est nourri artificiellement et hydraté), il respire sans assistance. Il se réveille le matin et s’endort le soir… Mon fils n’a pas mérité d’être affamé et déshydraté … Vincent est handicapé mais il est vivant…S’il faut qu’il meure, ce n’est pas pour sa dignité : c’est par volonté euthanasique. Vincent va être sacrifié pour faire un exemple... »
(LE MONDE du 13 avril 2018)
Bonjour,
Une question pratique: comment manifeste-t-on (si on le peut) de manière officielle son intention de ne pas être réanimé le cas échéant? Histoire d’avoir une fin paisible.
@ Michel C et Vert fané
Vos deux commentaires sont significatifs de la dérive sur Internet où on ne s’attache pas à la problématique posée, mais où on préfère parler d’autre chose. Nous essayons sur ce blog de ne pas attacher trop d’importance à l’écume des jours : l’évacuation de la ZAD à NDDL n’est certes pas une journée de guerre.
Si vous voulez avoir une analyse de fond des ZAD, lisez notre article « Les zadistes, une autre conception de l’intérêt général ». Nous ne pensons pas que NDDL se prête au passage de la ZAD (zone à défendre) à la ZAD (zone d’autonomie définitive). Mieux vaudrait pour cela, plutôt que de s’attacher en spectateurs aux événements actuels à NDDL, mettre en œuvre concrètement des « villes en transition » au sens de Rob Hopkins.
Très bonne question Vert fane. Moi je sais, du moins un peu, autrement dit ce que je lis dans la presse. Comme ce récit détaillé d’une journée de guerre, par Reporterre.
https://reporterre.net/La-Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-sous-le-choc-de-l-evacuation
D’ailleurs je m’attendais à ce qu’aujourd’hui Biosphère nous parle de ça. Mais non, je me suis trompé. L’erreur est humaine.
Est ce que savez ce qu’il se passe en ce moment dans le bocage Nantais ?